Méditation Tao : les huit consciences


Les taoïstes considèrent que l’esprit est doté de huit consciences, cinq consciences sensorielles et trois consciences mentales.
Les cinq consciences sensorielles sont :
° la conscience sensorielle ;
° la conscience visuelle ;
° la conscience auditive ;
° la conscience olfactive ;
° la conscience gustative.

Ces cinq sens sont utiles à travailler pour prendre pleinement conscience de notre corps. Si ces consciences nous amènent à la pleine faculté de connaissance de notre corps et à la pleine faculté de contrôle de nos activités, elles ne sont nullement utiles dans les processus de méditation et d’alchimies internes. Par contre, elles peuvent être travaillées en préparation à la méditation pour s’installer dans la bonne position et dans les bonnes dispositions corporelles. Mais une fois le processus de méditation ou l’œuvre alchimique commencés, elles doivent être abandonnées en tant qu’attachement.

Les cinq consciences sensorielles sont dites non conceptuelles car elles ne comportent pas en elles-mêmes de pensées. Leurs apparences ne sont pas nuisibles, c’est leur attachement qui cause problème. Le fait d’entendre un son ou de voir quelque chose pendant le travail méditatif ne nuit pas à celui-ci. Mais engendrer de l’attachement à une vision ou à un son est un obstacle à la méditation.

Les trois consciences mentales sont :
° la conscience mentale instable ;
° la conscience mentale stable ;
° la conscience mentale galopante ou « polluée ».
La conscience mentale instable est celle dans laquelle toutes sortes de pensées apparaissent et sont analysées. On ressent alors de l’attirance ou du bonheur, ou du rejet et de la tristesse, ou tout autre sentiment. C’est notre conscience habituelle.

La conscience mentale stable est complètement exempte d’affects, elle est non affectée par les pensées bonnes ou mauvaises, agréables ou désagréables. Elle est aussi nommée conscience fondamentale.

La conscience mentale galopante ou « polluée » se situe dans l’état d’illusion. Elle est liée en permanence à la pensée du moi, l’ego y est toujours présent. Cette conscience mentale est celle qui fait suite à la conscience mentale instable si l’on n’y prend pas garde. Il suffit d’entendre un son pour qu’immédiatement ce son se transforme en un enchaînement de pensées, de souvenirs qui vont distraire l’esprit et l’éloigner de la conscience mentale stable, donc de la concentration nécessaire au travail méditatif. Cette conscience mentale polluée doit être totalement éliminée pour la méditation ou le travail sur l’œuvre alchimique.

 Krasensky Jean-Pierre

                        
                                                                              

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 La méditation taoïste ch'an