VOYAGE DANS NOTRE SYSTÈME DIGESTIF

Qu’advient-il de la délicate gaufrette que vous glissez entre vos quenottes, ou de l’impressionnant hamburger que vous vous apprêtez à dévorer ?

Les aliments que nous avalons cheminent tout au long de notre système digestif et subissent bien des transformations.

Tout commence par la cavité buccale qui déguste et savoure.

C’est là que se joue notre rôle actif et conscient : nous mordons, nous mastiquons (en général pas assez long- temps !). À ce stade, les glandes salivaires sécrètent de la salive qui dissout les constituants chimiques des aliments, les humidifie, les ramollit, et qui, avec l’action mécanique des dents, nous aide à transformer notre aliment en un « mâchouillis » peu appétissant que l’on nomme « bol alimentaire ».

Deuxième étape : nous déglutissons, pour propulser la bouchée dans l’œsophage où elle descend jusqu’à l’entrée de l’estomac, fermé par un petit clapet, appelé « sphincter œsophagien inférieur ».
Troisième étape : le clapet s’ouvre et l’aliment entre dans l’estomac, qui assure sa dégradation chimique grâce à des acides gastriques. L’aliment se liquéfie, prenant le doux nom de « chyme », qui est évacué vers l’intestin grêle via le pylore, un autre sphincter.

Nous voici dans la partie de notre anatomie qui nous intéresse : l’intestin, ou plus exactement les intestins, car ils sont deux.

• l’intestin grêle, ainsi nommé car il est fin, constitué de trois segments, le duodénum, le jéjunum et l’iléon. C’est ici que les aliments subissent l’action des enzymes produites par le pancréas, le foie (la bile) qui les rend absorbables par la muqueuse intestinale pour rejoindre la lymphe et le sang, et nourrir ainsi chaque cellule de notre corps.

• le côlon, appelé aussi gros intestin, est la dernière partie du système digestif, qui absorbe certaines vitamines, maintient l’équilibre hydrique, et élimine les déchets. Les résidus sont acheminés vers le rectum où ils sont stockés. La suite, vous la connaissez...

L’intestin mesure 8 mètres de long, représente les e de notre système digestif et occupe la quasi-totalité de notre abdomen.

UN JARDIN TRÈS SECRET : LA FLORE INTESTINALE
Le microbiote est le terme scientifique pour nommer ce que nous appelions poétiquement la flore intestinale. Pas de pâquerettes et autres fleurs des champs dans notre intestin, mais plutôt des bactéries, des virus, des parasites et des champignons qui colonisent les méandres de notre cher organe. Rassurez-vous, tout ce petit monde n’est pas pathogène, au contraire, on a besoin de cette étrange population pour que le boulot soit fait.

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Portrait du microbiote idéal
Il tapisse notre intestin, avec ses 100 000 milliards de bactéries, ses 500 espèces microbiennes différentes, qui pèsent de 1 à 2 kg dans notre corps et bossent tout le temps, afin de trier les nutriments assimilables par l’organisme, et ceux qui doivent être éliminés sous forme de résidus.
Il s’adapte à notre alimentation et à notre environne- ment et peut, dans certaines limites, repousser les agressions que sont une alimentation inadaptée, ou la prise massive ou longue d’antibiotiques.
mais il peut se détériorer, manifestant par des troubles digestifs que rien ne va plus et qu’il est temps qu’on prenne soin de lui.
Bon garçon, il se régénère et reprend son travail, grâce à des mesures nutritionnelles.
À vous de jouer !
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Depuis que la science s’intéresse de près aux bactéries du microbiote, on leur découvre de nombreuses vertus : elles jouent un rôle essentiel non seulement dans la fonction digestive, mais aussi dans d’autres systèmes de notre organisme, système immunitaire et neurologique en particulier.
Si le microbiote est altéré ou trop peu important, c’est toute notre santé qui en pâtit ; un dysfonctionnement (appelé dysbiose) peut être à l’origine de nombreux maux, et en particulier de maladies dépendant des mécanismes inflammatoires et/ou auto-immunes. Vous êtes en surpoids ? Vous avez du diabète ? Vous êtes dépressif ? Vous souffrez d’allergies ? Vous attrapez tous les microbes qui passent à votre portée ? Ne serait-ce pas un vilain tour de votre microbiote ?

Ainsi, il est démontré aujourd’hui que 80 % de notre système immunitaire réside dans notre intestin, et que son fonctionnement est étroitement lié à l’état de notre microbiote.

Chacun de nous a un profil de microbiote particulier, une sorte de « code barre », comme les produits de notre supermarché. Ce qui explique que nous réagissons différemment aux éléments extérieurs, et en particulier à l’alimentation, et que nous ayons un risque plus élevé pour un type de maladie. Il paraît de plus en plus évident que l’obésité, grand fléau qui plombe non seulement notre silhouette mais aussi l’ensemble de nos fonctions vitales serait intimement liée à notre microbiote.
Sans parler de pathologies graves, il est évident qu’un microbiote peuplé de bonnes bactéries favorise une bonne digestion.

Avec la pollution omniprésente, l’utilisation des engrais, des pesticides, des additifs, la consommation souvent excessive d’aliments industriels, les déchets toxiques que notre intestin doit trier et éliminer sont de plus en plus nombreux. Si le microbiote n’est pas de bonne qualité, la gare de triage sature !

Une mauvaise alimentation, trop riche en graisses, en sucres, des traitements antibiotiques répétés et le stress favorisent le développement de bactéries nocives qui perturbent le fonctionnement de l’intestin. Une flore intestinale en bonne santé est capable de lutter efficacement contre ces pathogènes. Mais si elle est peu développée, ces micro-organismes nocifs se multiplient et se manifestent par des troubles digestifs, un transit perturbé, des douleurs abdominales, mais aussi par des perturbations de l’état général, comme la fatigue, l’irritabilité par exemple. À long terme, ce sont des maladies bien plus graves qui peuvent survenir : allergies, diabète, obésité, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, cancers.

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Dorlotez votre microbiote
Pour restaurer votre microbiote ou le maintenir en forme, vous avez une arme de choc : les probiotiques, des bactéries bienfaisantes ! où les trouver ? dans les compléments alimentaires, que vous trouverez en pharmacie, mais aussi en choisissant des aliments fermentés. Pour aider à reconstituer la paroi abdominale souvent altérée dans cette situation, la prise d’un acide aminé, la glutamine, s’avérera nécessaire en complément.

La fermentation est un mode de conservation ancestral qui transforme les aliments grâce à des micro-organismes ; elle booste les bonnes bactéries existantes, accroît la valeur nutritionnelle des aliments et facilite la digestion.
voici nos chouchous :
• La choucroute
La choucroute est riche en vitamine C (deux fois plus qu’un chou nature) et très digeste... à condition de ne pas l’accompagner de saucisses bien grasses.
Préférez une pintade rôtie, ou des filets de pois- son, c’est délicieux.
• Les pickles
Ces légumes fermentés, cornichons, épis de maïs, chou-fleur, carottes, oignons, sont très riches en vitamines et en antioxydants.
• Les yaourts et les fromages enrichis en bifidus et en lactobacilles
Ils permettent de repeupler la flore intestinale, et, autre avantage, ils sont très digestes pour les personnes intolérantes au lactose, car la fermentation fait considérablement chuter la concentration en lactose.

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Bonne nouvelle : vous avez deux cerveaux !
La science l’affirme, l’intestin est un véritable cerveau, qui contient 200 millions de neurones, autant que le cerveau de votre chat ou de votre chien. 95 % de la sérotonine, hormone de la sérénité, sont fabriqués au niveau de l’intestin. La communication entre l’intestin et le cerveau s’effectue dans les deux sens. vous l’avez certainement constaté. Une contrariété, un stress ? vous avez « mal au ventre ». Et si votre abdomen gonfle, ballonne, gargouille, vous n’êtes pas au mieux de votre forme. ne dit-on pas d’un être renfermé, grincheux, qu’il est « constipé » ?
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Sophie Lemmonier

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