Pourquoi se mettre à la soupe ?

  J’entends régulièrement des patientes de mon cabinet me dire qu’elles manquent de temps pour préparer à manger. Le goût de faire la cuisine s’est perdu, alors que les injonctions à manger équilibré se font plus pressantes.

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J’entends régulièrement des patientes de mon cabinet me dire qu’elles manquent de temps pour préparer à manger. Le goût de faire la cuisine s’est perdu, alors que les injonctions à manger équilibré se font plus pressantes.

Moins de temps à consacrer à la cuisine, manque d’envie ou d’idées pour préparer des légumes et perte des bons vieux basiques culinaires traditionnels sont les trois causes de la dérive alimentaire.
La multiplicité des régimes amaigrissants et la multiplication des tentatives pour perdre du poids ont également amené une cacophonie conduisant bon nombre de personnes vers une déstructuration de leur alimentation.

Même si l’on admet que de nombreux paramètres interfèrent dans le surpoids et l’obésité, classant l’obésité dans les maladies multifactorielles, il faut bien avoir conscience que la cause fondamentale du surpoids est un déséquilibre énergétique entre les calories consommées et celles dépensées. Ce déséquilibre s’explique par une plus grande consommation d’aliments très caloriques, riches en graisses, avec une insuffisance d’activité physique en raison de la nature de plus en plus sédentaire de nombreuses formes de travail, de l’évolution des modes de transport et de l’urbanisation.

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une grande proportion des humains peut s’alimenter à suffisance, voire se suralimenter ou s’alimenter sans tenir compte de leurs besoins (par exemple en mangeant trop vite, ce qui ne permet pas de ressentir la satiété). Alors qu’auparavant, des épisodes de disettes et de famines étaient plus répandus.

Cette surabondance de nourriture est attribuable aux moyens industriels de production de nourriture. La disponibilité permanente d’aliments, la publicité portant essentiellement sur des aliments sucrés et/ou gras (en particulier auprès des enfants), et l’augmentation de la consommation de sucre et de sauces en sont quelques exemples.

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LA CORNE D’ABONDANCE
De très nombreux aliments sont accessibles 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, indépendamment des repas, ce qui peut favoriser le grignotage de produits alimentaires à fortes charges caloriques. Le grignotage le plus fréquent est sans conteste celui à base de produits sucrés et gras, de haute densité énergétique. Alors que les apports énergétiques sont largement comblés par ces produits, la sensation de satiété n’est toujours pas obtenue. L’industrie agroalimentaire a transformé nombre d’aliments qui ont vu leur index glycémique augmenter, ou beaucoup de produits « light », mais aussi très pauvres en protéines et chargés en édulcorants. Le raffinage et la présence du goût sucré dans ces nouveaux aliments industriels créent une véritable « toxicodépendance » qui, au fil des années, amène à une souffrance physio-chimique quand l’organisme en est privé.
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Les Français ne mangent pas assez de légumes
C’est un constat alarmant dans la population française qui a été révélé avec l’étude SU.VI.MAX, lancée en 1994, destinée à faire un état des lieux entre l’alimentation, le surpoids et les pathologies associées. Au cours de cette étude ont été réalisées près de 13 000 enquêtes alimentaires dans la population, concernant tous les âges et tous les milieux sociaux. Les conclusions de l’étude SU.VI.MAX montrent que notre alimentation s’est appauvrie en micro- nutriments, en étant trop raffinée, trop riche en sel, en sucres raffinés (farines blanches, sucre) et en graisses (notamment saturées), parce que le régime standard des Français n’apporte pas assez de céréales complètes, pas assez de légumes verts et de légumes secs, pas assez de fruits frais et de fruits oléagineux, pas assez d’huile de première pression à froid.

Grâce aux résultats de cette étude, le PNNS – Programme National Nutrition Santé – a été défini afin d’améliorer les conseils diététiques de base à apporter à la population.
Il est urgent de dire stop aux régimes qui font grossir !

Que se passe-t-il quand on grossit ? Il se produit une accumulation anormale et excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé.

En France, la prévalence de l’obésité est estimée à près de 15 % de la population adulte et cette pré- valence est en augmentation. L’OMS estime que 1,4 milliard de personnes sont en excès de poids dans le monde.

Cependant, il est à remarquer que la plupart des personnes qui font un régime n’en ont pas besoin : 30 % des femmes ayant un IMC normal et 15 % de femmes très minces.

Par quel mécanisme les régimes successifs font-ils grossir ? Les dernières études en génétique montrent une étonnante proximité de nos gènes avec ceux de nos ancêtres vieux de 10 000 ans : les « chasseurs-cueilleurs » de l’ère paléolithique. Évidemment, l’alimentation de l’homme du paléolithique n’était pas issue de l’agriculture ni de l’élevage intensif, mais il vivait de cueillette (fruits, baies, racines) et de chasse ou de pêche. Le gibier et le poisson fournissant les protéines de l’homme paléolithique étaient sauvages et donc riches en graisses oméga-3. Néanmoins, la principale caractéristique du régime paléolithique repose sur une alternance entre des périodes de festins et des périodes de famine. De ce fait, pour survivre l’homme du paléolithique a développé un gène économe qui lui permettait de résister aux disettes en augmentant ses capacités de mise en réserve lors des moments plus fastes.

Et nous sommes issus de cette sélection génétique naturelle qui a permis à l’homme de survivre... Nous portons tous ce gène ancestral de survie de l’espèce, qui s’exprime aujourd’hui par la capacité à devenir obèse, puisque le monde occidental ne subit plus de disettes.

Lors d’un régime hypocalorique s’installe une diminution du métabolisme de base, causée par la restriction alimentaire elle-même. Cette baisse métabolique explique la fatigue ressentie et ralentit, voire inter- rompt, la perte de poids. À ce moment-là, plus que de volonté, c’est de persévérance dont il faut s’armer, s’imposant des restrictions qui vont crescendo pour relancer la perte de poids, (de 1 600 kcal/jour, il faut passer à 1 400 kcal puis à 1 200 kcal...). Et après plusieurs régimes, le métabolisme devient astucieux et entre en résistance pour perdre le moins possible. Au contraire, la récupération de réserves caloriques est stimulée, ce qui fait que le moindre écart est associé à une prise de poids !

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LES CAUSES DE L’OBÉSITÉ : LE TOP 3
1. L’alimentation trop riche.
2. La sédentarité.
3. Les régimes à répétition.
Pour éviter ces écueils, décidez de changer votre alimentation pour être raccord à vos besoins. Gardez durablement une diététique adaptée et une activité physique, en réapprenant à vous faire plaisir et en retrouvant le goût de préparer des recettes de cuisine, comme les soupes.
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La soupe, un moyen simple pour consolider les apports végétaux
La soupe permet de se mettre au vert, et se rapprocher avec facilité de la première recommandation du Programme National Nutrition Santé : manger 5 fruits et légumes par jour. Avec la consommation de légumes vous aurez une action bénéfique sur votre santé et vous préviendrez le vieillissement cellulaire.

Vous allez découvrir les soupes et les cures possibles pour vous permettre de vivre longtemps en bonne santé.


Dr Sophie Ortega

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