L’homme et les processus de la vie


L’homme et son biotope
À notre époque, où l’Homme se sent le maître de la nature et de l’univers, où il est tenté de jouer inconsidérément à l’apprenti sorcier, où il estime pouvoir se dégager sans risque de ses attaches intimes avec son « berceau », des troubles de plus en plus graves apparaissent dans la biosphère et au niveau de l’Homme lui-même.

L’Homme dépend-il de son environnement ?
L’Homme est-il dépendant de son environnement proche ou lointain ? Peut-il vivre sans se soucier de la qualité de l’environnement ? La réponse à cette question nécessite une certaine connaissance des lois qui régissent l’ensemble des faits naturels.

Nous recevons les rayonnements émis par tous les astres de l’univers, mais aussi par notre propre planète. Celle sur laquelle nous sommes nés et dont nous sommes les hôtes. Généralement, nous n’avons que très peu conscience de ces influences.

Il est probable que la vie soit apparue sur Terre dans des conditions idéales. Par quels processus ? Nous en sommes réduits à des hypothèses. Toujours est-il que la vie, telle que nous la connaissons, ne pouvait apparaître que dans certaines conditions particulières de milieu, de température, d’environnement physique et chimique. Ces conditions se sont considérablement modifiées à la surface de la Terre au cours des âges, et les êtres vivants – l’Homme en particulier – ont dû s’y adapter ou disparaître. L’Homme a pu survivre grâce aux processus qui, chez lui, visent à assurer l’homéostasie, régulation spontanée des processus vitaux. Son intelligence lui a également permis de concevoir des moyens artificiels de protection.

Dangers de la civilisation technicienne
La technique née de la pensée de l’Homme a amené celui-ci à un degré de civilisation matérielle très avancé, mais les risques commencent à apparaître à travers les effets désagréables ou déséquilibrants des applications scientifiques et techniques.

L’atome
Les explosions atomiques, l’activité des centrales nucléaires, les utilisations de l’atome... sont à l’origine d’un accroissement de la radioactivité, répartie d’une manière anarchique et dont les effets sur la santé sont maintenant bien connus. De nombreux cas de leucémie, de cancer, d’altérations thyroïdiennes, etc. leur sont sans aucun doute imputables.

Pour des dizaines de milliers d’années, l’atome dit « pacifique » est lui-même une menace pour notre santé et pour la vie de nos descendants, comme nous le verrons plus loin.

Les avions, les engins spatiaux, les climats et l’oxygène
Les véhicules, de plus en plus nombreux et rapides, utilisent des quantités phénoménales d’oxygène. Pour chaque voyage aérien France/États-Unis, ce sont plusieurs tonnes d’oxygène qui se trouvent consommées. La teneur de notre atmosphère en gaz carbonique augmente, en raison d’une hyperconsommation de combustibles polluants.

Les satellites et fusées peuvent également intervenir dans le désé- quilibre atmosphérique.

Les végétaux, notamment les arbres, régénèrent l’air en produisant de l’oxygène à partir du gaz carbonique qu’ils absorbent. Mais, il y a de moins en moins de végétaux et de plus en plus de sources de destruction de l’oxygène. L’Homme et les animaux sont menacés d’asphyxie. Dans la mer, les algues – et notamment le plancton –, régénérateurs d’oxygène, sont détruits, eux aussi, à une vitesse accélérée par les produits pétroliers et les détergents, et par les toxiques chimiques utilisés par l’agriculture, qui aboutissent à la mer. Des algues apparaissent, en revanche, perturbant le milieu de vie des oiseaux, des poissons et des mammifères marins.

Le déboisement qui dénude les sols, et les incendies de récoltes et de forêts contribuent puissamment à déséquilibrer le régime des vents et des pluies.

L’altération de la couche d’ozone dans la haute atmosphère est imputable à l’émission de certains gaz fabriqués par l’Homme (CFC, chimie agricole, pollution industrielle et automobile, etc.).

La température de la planète se modifie jusqu’à sans doute atteindre, à bref délai, un point de rupture au niveau des équilibres terrestres.

Chaque année, les déserts gagnent une superficie égale à la moitié de celle de la France. Or, la Terre porte chaque jour 200 000 individus de plus : il faudrait donc, chaque jour, mettre en exploitation 130 000 hectares de terres cultivables et l’on perd chaque jour plus de 200 000 hectares de terres !
On consomme chaque année deux milliards et demi de mètres cubes de bois de construction, mais on n’en produit qu’un milliard et demi. L’eau utilisable par l’Homme se raréfie. Beaucoup de nos réserves sont polluées.

Des progrès contestables
Sans doute y a-t-il progrès technique dans la plupart des domaines matériels : les transports s’accélèrent, les moyens de production croissent prodigieusement. En revanche, les besoins artificiels s’amplifient et l’insatisfaction grandit.

Les hommes, toujours insatisfaits, jaloux et revendicateurs, même quand ils sont comblés et repus, utilisent des moyens de destruction réciproque de plus en plus puissants et terribles. Les bombes atomiques et les armes chimiques et « biologiques » (bombes à microbes et à virus) s’accumulent dans les dépôts, prêtes à intervenir. Pour chaque être humain vivant actuellement sur la planète, les moyens de destruction représenteraient plus de dix tonnes de trinitroluène.

Même lorsqu’il veut bien faire, l’Homme se fourvoie fréquemment. Par exemple, les matières plastiques facilitent notre vie, mais avec un risque mortel : la plupart ne peuvent guère être détruites. Brûlées, elles dégagent des gaz très toxiques ; déposées dans la mer, elles encombrent actuellement certains fonds marins et ne peuvent guère se dégrader.

Dans son besoin de produire plus, l’Homme fait de plus en plus appel à la chimie : les terres reçoivent un excès d’engrais, les plantes dégénèrent et sont attaquées par des maladies et des parasites. L’Homme détruit les parasites, mais, en même temps, il détruit les oiseaux et les adversaires naturels de ces parasites, et il s’empoisonne lui-même. Les toxiques déposés sur la terre passent dans les rivières, puis dans la mer, détruisant les poissons et une large partie de la faune et de la flore, y compris le plancton.

Prenons l’exemple des nitrates, utilisés abusivement en agriculture courante. L’excès de ces fertilisants, pourtant d’origine naturelle, entraîne une pollution nitratée des légumes (épinards, carottes, salades, betteraves rouges...) dont l’ingestion par l’Homme a au moins deux conséquences :
1. une hyposphyxie du fait de la méthémoglobinémie induite par cet excès de nitrates, qui inhibe la capacité des globules rouges à transporter l’oxygène ;
2. la formation de nitrites qui, par combinaison dans l’intestin avec des acides aminés, peuvent donner des nitrosamines fortement cancérigènes.

Un autre exemple : l’excès d’engrais potassique (dans la culture des pommes de terre, etc.) chasse le magnésium. La carence magnésienne est à l’origine de la recrudescence de cas de cancers, de troubles nerveux (spasmophilie, par exemple) d’insuffisance d’assimilation calcique... Elle bouleverse l’équilibre phosphocalcique.

On a calculé que le Français moyen ingère chaque année environ quatre kilos de toxiques dans sa nourriture et ses médicaments. Son adaptation apparente à cette intoxication, même si elle se solde par une certaine mithridatisation, ne se réalise-t-elle pas au détriment de son capital somatique ou génétique ?

Au niveau des équilibres naturels, l’excès de nitrates, de potasse, etc., utilisés en agriculture, pollue gravement les nappes phréatiques d’eau potable, les rivières et même les rivages côtiers, y détruisant les plantes aquatiques, les algues, les poissons et bien d’autres espèces animales.

La santé des animaux en souffre, comme celle de l’Homme. Pas de santé, pas de guérison authentique sans remise en ordre des grands équilibres biologiques à tous les niveaux.

Les poissons et certains animaux, de même que certains champignons et algues, concentrent des éléments atomiques particulièrement redoutables, jusqu’à 350 000 fois la dose scientifiquement estimée normale. Le consommateur de ces végétaux, de ces poissons ou mammifères subit lui-même l’équivalent d’une irradiation. Les enfants, notamment, concentrent dans leur moelle et leurs os, le césium, le strontium, le cobalt des émissions atomiques, éléments qui entraînent des altérations sanguines sournoises et plus ou moins rapidement fatales.

L’Homme pollue son berceau, suivant l’expression du biologiste Jean Rostand. Il pollue ses aliments, qui deviennent de plus en plus toxiques, pathogènes et même cancérigènes et mutagènes.

Nous tuons la Terre
La manière dont nous avons transformé la Terre l’empêche de plus en plus de remplir ses fonctions normales. En effet, la Terre est un immense organisme vivant, qui absorbe, digère et assimile les éléments qui lui sont offerts à l’état naturel. Les civilisations s’enfoncent dans le sol ; toute substance naturelle laissée à la surface du sol est transformée par les micro-organismes qui s’y trouvent et sert à la reconstitution d’autres formes de vie.

Lorsque les dégradations excessives interviennent au niveau de la Terre, et tel est bien le cas actuellement du fait de l’Homme, les équilibres naturels sont perturbés et notre planète souffre d’indigestion, en quelque sorte. La Terre devient malade et sa maladie est semblable à celle de l’Homme.



A. Passebecq  & S. Heyse  

                                                                              

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