Je prends soin de mon côlon

À moins de ne pas avoir ouvert la télé, la radio, les journaux, Internet... depuis le début des années 2010, vous ne pouvez avoir échappé au « tsunami-intestin ». En effet, pas une semaine ne s’écoule sans qu’un article, un reportage ou un écho consacré à cet organe, qui ne faisait jusque-là parler de lui qu’en mal, ne surgisse des laboratoires de recherche internationaux et ne vienne compléter, moduler ou démentir les connaissances du moment, éteindre ou susciter des espoirs raisonnables, fantaisistes ou démesurés, encourager une partie croissante de la population à des initiatives nutritionnelles originales, les régimes d’exclusion (lait et laitages, gluten) et la surutilisation des probiotiques par exemple. Ces pratiques ont été, et sont d’ailleurs toujours, largement critiquées par le corps médical qui les juge inutiles, inefficaces, sans fondements scientifiques, voire dangereuses. Mais un public curieux, excité, déçu de la médecine, impatient, encouragé par la noria de publications et le bruit de fond prometteur, a passé outre ces jugements et avertissements, poursuivi et étendu sa démarche d’éviction et de supplémentation, créant puis entretenant la polémique au point de faire naître un véritable phénomène de société. C’est vrai que beaucoup de monde souffre, a souffert ou souffrira du ventre, un jour ou l’autre, que de nombreux patients trouvent à se plaindre de l’attitude qu’ils jugent insuffisamment empathique des médecins et/ou de l’efficacité relative des médicaments plus symptomatiques que curatifs proposés, et que certains en viennent finalement à choisir l’automédication avec son lot d’incertitudes, d’approximations et d’interrogations auxquelles nous nous proposons de répondre ici.
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À moins de ne pas avoir ouvert la télé, la radio, les journaux, Internet... depuis le début des années 2010, vous ne pouvez avoir échappé au « tsunami-intestin ». En effet, pas une semaine ne s’écoule sans qu’un article, un reportage ou un écho consacré à cet organe, qui ne faisait jusque-là parler de lui qu’en mal, ne surgisse des laboratoires de recherche internationaux et ne vienne compléter, moduler ou démentir les connaissances du moment, éteindre ou susciter des espoirs raisonnables, fantaisistes ou démesurés, encourager une partie croissante de la population à des initiatives nutritionnelles originales, les régimes d’exclusion (lait et laitages, gluten) et la surutilisation des probiotiques par exemple. Ces pratiques ont été, et sont d’ailleurs toujours, largement critiquées par le corps médical qui les juge inutiles, inefficaces, sans fondements scientifiques, voire dangereuses. Mais un public curieux, excité, déçu de la médecine, impatient, encouragé par la noria de publications et le bruit de fond prometteur, a passé outre ces jugements et avertissements, poursuivi et étendu sa démarche d’éviction et de supplémentation, créant puis entretenant la polémique au point de faire naître un véritable phénomène de société. C’est vrai que beaucoup de monde souffre, a souffert ou souffrira du ventre, un jour ou l’autre, que de nombreux patients trouvent à se plaindre de l’attitude qu’ils jugent insuffisamment empathique des médecins et/ou de l’efficacité relative des médicaments plus symptomatiques que curatifs proposés, et que certains en viennent finalement à choisir l’automédication avec son lot d’incertitudes, d’approximations et d’interrogations auxquelles nous nous proposons de répondre ici.

DES PLAINTES QUI VIENNENT DU VENTRE OU D’AILLEURS
Deux groupes de patients se plaignent ouvertement de symptômes ou de maladies (Crohn, rectocolite hémorragique, ulcère...) qui touchent la sphère digestive : les uns ennuyés par des phéno- mènes douloureux : ballonnements, brûlures, coliques, crampes, spasmes... ; les autres préoccupés par des manifestations fonctionnelles : difficultés de digestion (nausées, gaz, vomissements), selles d’apparence ou de consistance anormale (présence d’aliments non digérés, graisses, mucus, sang...), troubles du transit (constipation, diarrhée, alternance des deux)... Les progrès réalisés ces dernières années dans la compréhension du fonctionnement de l’intestin – le contenant – et de la flore microbienne – son contenu – ont vu surgir un troisième groupe plus inattendu, touché lui par une symptomatologie extra-digestive mêlant pêle-mêle allergie, infection, inflammation, diabète, surpoids, maladies neuro-dégénératives, troubles de l’humeur... que rien ne semblait devoir, de prime abord, rattacher à l’intestin. Et pourtant, ce lien paraît solidement s’établir.

CHANGEMENT D’ÉPOQUE, CHANGEMENT DE PARADIGME, INDIGESTION DE PUBLICATIONS
De très nombreux ouvrages ont été consacrés ces trois dernières années à l’intestin, à tel point qu’ils ont pu légitimement saturer le lecteur et lasser les journalistes et les médias chargés de les (dé)couvrir, les vulgariser, les analyser. C’est dommage et injuste.

En effet, tous ces écrits, sortis en aussi peu de temps, ne doivent rien au hasard ni à un quelconque effet de mode. Nous vivons en effet depuis 2010 une véritable révolution copernicienne – les bactéries depuis toujours l’ennemi à abattre, dorénavant notre allié privilégié – qui devrait faciliter la compréhension du fonctionnement de l’intestin mais également, et surtout, apporter des solutions thérapeutiques efficaces et innovantes aux pathologies (fonctionnelles) digestives et aux maladies dites de civilisation, en augmentation croissante dans tous les pays occidentaux sans qu’aucune explication incontestable – en dehors du mode de vie, notion fourre-tout bien vague – n’ait véritablement convaincu.

L’intestin considéré jusque-là comme un vulgaire tuyau, chargé de transformer les aliments en déchets expulsés à son extrémité, se révèle en réalité un des éléments majeurs du bon fonctionnement de l’organisme. Et son contenant, le microbiote, dont nous ignorions quasiment l’existence il y a peu, constitue pour beaucoup de scientifiques un organe à part entière, lui aussi déterminant pour la santé. Les traitements présents et à venir s’inscrivent d’ailleurs dans sa protection et celle de ses bactéries, ce que nous n’avons pas toujours fait, en particulier lors des cures itératives d’antibiotiques.

LA VOGUE DES RÉGIMES D’EXCLUSION
Le public, dès la parution des premières publications scientifiques et les déclarations de quelques leaders ou faiseurs d’opinion – artistes, politiques, sportifs de haut niveau –, a aussitôt incriminé le rôle de plusieurs facteurs alimentaires qu’il a supprimés de son assiette au grand dam, nous l’avons dit, de l’Institution médicale. C’est ainsi que les laitages, le gluten, puis très récemment chez nous les sucres fermentants (Fodmaps) ont été écartés par une partie croissante de la population – près de 15 % - pour des troubles ou des pathologies diverses et variées, mal prises en compte et surtout insuffisamment ou pas soulagées par les traitements classiques.

Certains de ces patients « excluants » s’estiment beaucoup mieux et poursuivent leur régime sans l’approbation, plutôt sous les réprimandes, du corps médical. D’autres patients légèrement améliorés, se posent des questions sur les aménagements ou modifications à apporter à leur alimentation et/ou sa supplémentation (curcuma, huiles essentielles de plantes, probiotiques, glutamine...). D’autres encore, au même point après quelques jours ou semaines d’éviction ou de traitement, s’interrogent sur le bien-fondé de leur démarche ou les protocoles choisis. D’autres encore, troublés par les critiques formulées, se demandent s’ils ne se mettent pas en danger... Et il est bien d’autres situations et autant de questions auxquelles nous souhaitons apporter des réponses claires, précises, pratiques.

UN OUVRAGE OPÉRATIONNEL EN DIX POINTS
Nous n’avons pas souhaité vous proposer le énième bouquin à ranger sur des étagères déjà passablement encombrées par un nombre imposant d’ouvrages consacrés à ce sujet d’actualité, mais au contraire vous offrir une synthèse des difficultés rencontrées par nos patients, et des questions qui nous sont posées quotidiennement en consultation. Nous le faisons au travers de notre longue expérience de terrain des patients chroniques, de l’alimentation-santé, des Médecines Alternatives et Complémentaires ou MAC – principalement homéopathie, oligothérapie et micro-nutrition, phytothérapie dont les huiles essentielles.

C’est ainsi que nous avons choisi de :
• reprendre de façon extrêmement simple la physiologie de l’intestin pour vous permettre de comprendre l’origine de troubles et les cibles prioritaires des traitements proposés ;
• répondre aux principales questions qui se posent encore à vous sur le fonctionnement de l’intestin et de son hôte inattendu et particulièrement actif, le microbiote ;
• c’est-à-dire vous aider à constituer une bonne flore intestinale en privilégiant un certain type d’aliments et de nutriments bons pour les bactéries et en maîtrisant l’utilisation des probiotiques ;
• vous expliquer brièvement la responsabilité, la mise en place, la prévention et la prise en charge de la triade diabolique causale (déséquilibre bactérien, inflammation, hyperperméabilité intestinale) des troubles intra ou extradigestifs ;
• faire un point actualisé sur les régimes d’exclusion (lait et laitages, gluten, Fodmaps) et favoriser leur efficacité en rectfiant les erreurs le plus souvent commises ;
• vous aider dans la supplémentation la plus adaptée à votre état ou votre pathologie, ce qui passe par une digestion des informations contradictoires, déroutantes et volontiers décourageantes, délivrées quotidiennement par les médias ;
• insister sur quatre mesures alimentaires moins connues (correction de la carence en magnésium, efficience du système antioxydants/radicaux libres, respect de l’équilibre acido-basique de l’organisme, ratio oméga 6/oméga 3) et pourtant indispensables ;
• sans négliger l’importante hygiène de vie (sevrage tabagique, activité physique, gestion du stress, préservation du sommeil) ;
• vous faire profiter de notre longue expérience des MAC pour répondre aux questions que vous nous posez pour les utiliser dans leurs conditions optimales d’efficacité (indications préférentielles, choix des produits, protocoles précis) ;
• proposer des recommandations nutritionnelles mises à jour et personnalisées que vous pourrez mettre en œuvre sans tarder.
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Cet ouvrage est conçu en priorité pour les patients et les malades, mais aussi pour des lecteurs bien portants, soucieux de rester en bonne santé ou de simples curieux étonnés par ce tapage autour d’un organe longtemps mineur, brutalement sous les feux des projecteurs.

UN PARI SUR L’AVENIR
Nous avons conscience que l’intestin constitue un domaine encore nouveau en pleine effervescence, que les espérances de la veille peuvent être nuancées par les faits du jour, eux-mêmes démentis par la réalité de demain. Mais nous acceptons ce pari car nous croyons à l’importance du bouleversement médical que nous vivons et avons une envie forte de vous le faire partager dans cet « Intestin-digest » que nous avons voulu et conçu comme une synthèse contractuelle essentiellement pratique et opérationnelle.

 

  Dr Serge Rafal        
                                                                              

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