DE DÉBUTANT VÉGÉTARIEN ET LEURS SOLUTIONS

On vit une époque formidable. Il y a quelques années, on affirmait haut et fort que devenir végétarien était bon pour la santé, que l’on risquait moins de faire un accident cardiaque, un cancer, un diabète en arrêtant la viande. Et c’était vrai. Mais ça, c’était avant. Avant que l’industrie se jette sur le créneau jusque-là relativement épargné du végétarisme et, notamment, des substituts de viande ou de fromage. Résultat, on trouve désormais des produits végé ultra-transformés, ultra-industriels, ultra-riches en additifs (colorants, sucres, agents texturants) et, pour résumer, ultra-éloignés de l’aliment brut, simple et sain. Autrement dit, un nouveau végétarien peut aujourd’hui manger aussi « mal » que les mangeurs de viande, s’il choisit la voie de l’hyper-industrialisation.
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On vit une époque formidable. Il y a quelques années, on affirmait haut et fort que devenir végétarien était bon pour la santé, que l’on risquait moins de faire un accident cardiaque, un cancer, un diabète en arrêtant la viande. Et c’était vrai. Mais ça, c’était avant. Avant que l’industrie se jette sur le créneau jusque-là relativement épargné du végétarisme et, notamment, des substituts de viande ou de fromage. Résultat, on trouve désormais des produits végé ultra-transformés, ultra-industriels, ultra-riches en additifs (colorants, sucres, agents texturants) et, pour résumer, ultra-éloignés de l’aliment brut, simple et sain. Autrement dit, un nouveau végétarien peut aujourd’hui manger aussi « mal » que les mangeurs de viande, s’il choisit la voie de l’hyper-industrialisation. Aucun doute que, à terme, cette junk food végé sera elle aussi responsable de problèmes de santé. Car finalement la question n’est pas tant de manger végétarien ou non mais de manger sain ou non. Chacun sa vision des choses, mais ce qui est sûr c’est qu’une « fausse viande colorée artificiellement, ultra-salée et enrichie en vitamines de synthèse » n’est certainement pas meilleure pour la santé qu’un « bon pavé de saumon » ni même qu’un steak. Il faut être lucide et ne pas se tromper de combat ! Ce « piège » est probablement le plus grossier, mais il y en a d’autres, qui n’ont pas attendu notre époque : manger végétarien sans apprendre à équilibrer son assiette, croire que la salade et les fruits suffisent, etc. Voici les principaux écueils dans lesquels vous ne tomberez pas grâce à ce livre.

1. VOUS MANGEZ DES MAUVAIS ALIMENTS... MAIS COMME ILS SONT VÉGÉTARIENS VOUS CROYEZ QU’ILS SONT SAINS
Devenir végétarien ne s’improvise pas. Ce n’est pas en remplaçant les burgers par des veggie burgers, les boulettes par des veggie boulettes, les saucisses par des veggie saucisses et les clubs sandwiches au poulet par de la pizza napolitaine que vous mangez « mieux ». Certes, vous mangez « sans viande » mais cela n’a pas grand sens de s’arrêter là. Même si vous ne devenez pas végétarien dans l’objectif d’être parfait sur un plan nutritionnel, c’est quand même dommage de s’en tenir au niveau zéro.

Les veggie burgers sont comparables aux burgers : OK, ils sont sans viande, mais bourrés de glucides, pauvres en légumes verts, souvent nantis d’ingrédients frits, salés, de sauces que l’on pourrait largement éviter ; les pizzas sont souvent trop grosses, trop grasses, trop salées ; les sushis végétariens restent des bouchées de riz blanc à index glycémique élevé ; un sandwich crudités reste à éviter s’il est bourré de mayonnaise et à base de pain blanc ; etc.

2. VOUS PENSEZ QUE TOUT CE QUI VIENT DU « SUPERMARCHÉ NATUREL » EST SAIN
Un supermarché reste un supermarché, avec une offre de produits de plus ou moins bonne qualité. On rejoint le risque de piège précédent. Ce n’est pas parce que vous trouvez du faux bacon que c’est forcément génial : c’est hyper-salé, hyper- gras, hyper à éviter. Les bonbons végétariens sont... des bonbons. Les chips de légumes sont... des chips (c’est-à-dire du gras et du sel). La liste est interminable...

3. VOUS REMPLACEZ LA VIANDE PAR DU FROMAGE
Mauvaise idée ! Le fromage est très gras, très calorique, très salé. Pas de problème pour en consommer en quantité raisonnable (sauf les vegans) mais gros problème s’il est destiné à remplacer veau, vache, cochon, poulet... Vous risquez de grossir, d’être en déséquilibre acido-basique (le fromage est particulièrement acidifiant) et d’avaler trop de sel, ce qui est mauvais pour le cœur et le métabolisme en général.

4. VOUS REMPLACEZ LA VIANDE PAR DU TOFU
Le tofu, c’est bien, mais à tous les repas, certainement pas. Primo parce que la monotonie nutritionnelle n’apporte jamais rien de bon, secundo parce que le tofu est un aliment avec ses avantages mais aussi ses inconvénients. Comme tous les autres aliments d’ailleurs. Aussi, il fait partie de certaines listes de courses de nos « programmes week-end », mais pas de toutes, car vous pouvez aussi parfaitement vous en passer.

5. VOUS N’AVEZ PAS AVALÉ 1 CHOU DE BRUXELLES DEPUIS VOTRE 7E ANNIVERSAIRE
Les légumes verts ce n’est pas votre truc, vous avez l’impression de mâchonner
du gazon. Du coup, vous comptez ne manger que des céréales et des légumineuses, pour résumer. C’est un mauvais calcul. D’abord parce que les légumes verts, et spécialement les légumes verts à feuilles, devraient figurer à chacun des repas de chacun d’entre nous, végétarien ou non (mais a fortiori les végétariens !) tant ils sont richissimes en composés protecteurs. Ensuite parce que vous éliminez déjà toute une catégorie d’aliments (la chair animale), mieux vaut éviter d’en éliminer une seconde (les légumes verts), car plus on restreint son champ alimentaire, plus on risque de rencontrer des déficiences, carences, problèmes en tout genre, y compris une certaine monotonie.

Bonne nouvelle : vous n’avez plus 7 ans ! Normalement vous avez grandi, et votre perception gustative aussi. Elle s’est affinée et le sucré devrait moins vous attirer tandis que l’amer, l’acide et autres saveurs « adultes » déploient un charme que vous ne perceviez pas, enfant. Essayez ! Aubergine, courgette, haricot jaune ou vert, roquette, brocoli, chou kale, épinard... pensez à toutes ces saveurs qui vous attendent !

6. VOUS PARTEZ EN CROISADE
Ce n’est pas parce que vous faites votre coming out végetimide si vous vous cantonnez à un week-end – qu’il faut essayer de pousser, de gré ou de force, tous ceux que vous rencontrez dans votre bateau. Songez à ces personnes qui vous saoulent et vous bassinent car elles veulent absolument que vous vous mettiez au sport/fassiez du golf/testiez la méditation/adoptiez un chat persan... Bref, toutes ces personnes qui pensent que si vous ne faites pas exactement comme elles, votre vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Vous ne voudriez évidemment pas leur ressembler. Alors restez humble, modeste, tranquille. Chacun son cheminement, son rythme de prise de conscience, ses goûts, ses besoins, ses envies. Laissez les autres vivre, concentrez-vous sur votre propre route, c’est tout.

Anne Dufour / Carole Garnier


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