ALIMENTATION CÉTOGÈNE ET HYPOTOXIQUE : cétose, corps cétoniques : qu’est-ce que c’est ?


  Orienter son alimentation vers les graisses, tout en intégrant un peu de protéines et très peu de sucre ne suffit pas à profiter des multiples bienfaits de l’alimentation cétogène (que nous détaillerons p. 17). En effet, la particularité de ce mode d’alimentation – et son objectif – est de faire passer l’organisme dans un autre mode de fonctionnement ou métabolisme. En clair, il ne tire plus son énergie du sucre (via la glycolyse et la respiration mitochondriale) mais de la fabrication de corps cétoniques : c’est ce que l’on appelle la cétose.




Orienter son alimentation vers les graisses, tout en intégrant un peu de protéines et très peu de sucre ne suffit pas à profiter des multiples bienfaits de l’alimentation cétogène (que nous détaillerons p. 17). En effet, la particularité de ce mode d’alimentation – et son objectif – est de faire passer l’organisme dans un autre mode de fonctionnement ou métabolisme. En clair, il ne tire plus son énergie du sucre (via la glycolyse et la respiration mitochondriale) mais de la fabrication de corps cétoniques : c’est ce que l’on appelle la cétose.

• Dans la glycolyse, le glucose obtenu de la digestion des aliments riches en glucides que nous consommons est transformé en substrat intermédiaire, le pyruvate. Par la respiration mitochondriale (dans les mitochondries), il sera à son tour transformé en énergie : l’ATP. Soulignons que le taux de sucre dans le sang est régulé par une hormone produite par le pancréas : l’insuline. Elle joue en quelque sorte le rôle de la clé qui va permettre d’activer les récepteurs à insuline présents à la surface de la membrane des cellules : l’insuline permet au glucose d’entrer dans la cellule, où il sera transformé en pyruvate puis en énergie (ou ATP) dans nos mitochondries (petites centrales énergétiques). Le sucre non utilisé est stocké dans le foie et les muscles sous forme de glycogène et quand les réserves sont pleines, dans le tissu adipeux sous forme de triglycérides.

En cas de consommation excessive de glucides, le pancréas produit toujours plus d’insuline et se fatigue, les récepteurs à insuline sur les cellules sont saturés et assurent mal leur travail. Résultat : le glucose parvient de plus en plus difficilement à entrer dans la cellule et à servir d’énergie. Le sucre ne devant pas s’accumuler dans le sang (entraînant alors une hyperglycémie), il est stocké par le foie sous forme de triglycérides. On se retrouve dans un mécanisme d’insulinorésistance qui favorise de nombreuses maladies : surpoids, diabète, maladies inflammatoires et cardio-vasculaires, infections, cancer...

• Dans la cétose, l’organisme met en place une autre façon de produire de l’énergie : les lipides apportés par les aliments ou déjà stockés sont utilisés par le foie comme principale source d’énergie. Pour cela, il les transforme en corps cétoniques : acétoacétate, βHB (bêta-hydroxybutyrate) et acétone très volatil. L’acétoacétate et le βHB forment un carburant idéal pour toutes les cellules de l’organisme, et tout particulièrement le cerveau, les muscles mais aussi le cœur et les reins car ils sont rapidement et facilement utilisables sous forme d’énergie. De plus, le βHB a des effets similaires à l’acide butyrique (butyrate), essentiel à l’intégrité de notre muqueuse intestinale (le carburant des colonocytes, cellules du côlon) et agit comme un puissant anti-inflammatoire.

Notez que le corps passe aussi en cétogenèse lors de plusieurs jours de jeûne hydrique.
Le sucre est notre ennemi, pas les graisses !

Nous consommons aujourd’hui beaucoup trop de glucides. En trente ans, la consommation de sucre des Français a triplé, pour atteindre 50 kg par an et par personne (5 kg de sucre ajouté, et 54 kg de sucre caché). Le premier responsable de cette surconsommation : la part croissante des produits industriels dans notre alimentation (céréales du petit-déjener, repas constitués essentiellement de pâtes, pizzas, quiches, sans compter les biscuits, friandises et desserts...).

Or cette surconsommation de glucides, on le sait aujourd’hui, est l’une des causes majeures des maladies dites « de civilisation » : obésité, diabète, cancer, maladies auto-immunes, inflammatoires, cardio-vasculaires... En clair, nous nous porterions tous mieux si nous consommions moins de glucides !

Mais pourquoi les autorités de santé continuent-elles à nous conseiller de manger autant de glucides, et nous recommandent, pour la plupart d’entre elles, de consommer des céréales à chaque repas ? Tout simplement parce que les industries du sucre et des céréales sont très puissantes ! Dans les années 1950, elles ont même réussi à influencer certaines études importantes. Elles ont détourné l’attention vers soi-disant un autre ennemi : les matières grasses. Résultat : ce sont les graisses – et non les sucres – qui ont été accusées de tous les maux dont ils étaient en réalité responsables. C’est sur cet énorme mensonge que se sont fondées les recommandations nutritionnelles actuelles. Résultat : la plupart des consommateurs pensent aujourd’hui que pour manger sainement, et pour ne pas grossir, il faut réduire sa consommation de matières grasses. Or c’est complètement faux ! Depuis qu’aux États-Unis, les autorités de santé recommandent de manger moins de graisses, mais des céréales à tous les repas, le taux d’obésité ne cesse d’augmenter !

Heureusement, les choses commencent peu à peu à changer... Ainsi, en 2013, la Suède a été le premier pays à conseiller un régime pauvre en glucides (low carb) pour agir contre l’obésité croissante. Et de plus en plus de scientifiques se penchent sur les bienfaits de ce type d’alimentation pour soigner diverses maladies.

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous  

 Couverture de livre

 

Alix Lefief-Delcourt est rédactrice pour différents médias et l'auteur de nombreux best-sellers. Ses spécialités : l'alimentation, les remèdes naturels, la bio, la cuisine... Elle est l'auteur aux éditions Leduc.s de plusieurs ouvrages dont Le chlorure de magnésium malin et Le miel malin.