En France, 4,7 millions de personnes travaillent à temps partiel, soit 12 % de la population en âge de travailler. Cette part est inférieure de 7 points à celle des pays européens affichant les plus forts taux d’emploi. Un décalage d’une telle amplitude suggère qu’il y a là une réserve d’emplois et qu’une politique bien ciblée de promotion du temps partiel répondrait aux attentes de certaines catégories de population en même temps qu’aux besoins de certains secteurs d’activité.
Or l’analyse montre que le déficit d’emplois à temps partiel en France est à relativiser. D’abord parce qu’il est en partie compensé par le fait que les femmes d’âge médian travaillent davantage à temps plein. C’est là le résultat de politiques publiques menées au cours des dernières décennies en matière d’emploi et de famille. Ensuite parce qu’en France, l’emploi à temps partiel et l’emploi à temps plein tendent à se substituer l’un à l’autre, contrairement à ce qui est observé en Allemagne par exemple, où les deux types d’emploi sont plus complémentaires.
En termes sectoriels, les écarts d’emplois entre la France et les pays les plus performants proviennent principalement de l’industrie manufacturière et du commerce. Le déficit d’emploi manufacturier est dû pour l’essentiel au moindre poids économique de l’industrie. Dans le commerce, il s’explique pour une part importante par des différences en matière de temps de travail : le taux d’emploi à temps partiel est effectivement plus faible en France que dans les pays à fort taux d’emploi mais la durée moyenne des temps partiels y est aussi plus longue. Les écarts se resserrent ainsi fortement quand ils sont mesurés non plus en nombre d’emplois mais en équivalent temps plein, ce qui réduit encore l’ampleur du gisement espéré.
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