Afin d’encourager la mobilité des jeunes apprentis, le Ministère du travail, le Secrétariat d'Etat aux Affaires européennes, en partenariat avec le Medef et la CFDT, lancent ce 23 novembre un projet pilote d’échanges d’apprentis français et allemands au sein des mêmes groupes implantés de part et d’autre du Rhin.
En effet, pour le Medef, le développement de l’apprentissage, une voie de formation d’excellence qui insère en moyenne 65 % des jeunes 7 mois après leur cursus, doit aussi passer par la mobilité des jeunes alternants. Pourtant, la mobilité intra-européenne des salariés en général reste faible, autour de 3 %, et plus encore s’agissant des alternants.
En s’engageant dans ce projet pilote, le Medef agit en faveur de la mobilité des apprentis qui renforce la valeur ajoutée de leur formation, leur employabilité et leur adéquation à la demande des entreprises. Du côté des entreprises, tant françaises qu’allemandes, elle est indispensable pour qu’elles puissent recruter des apprentis qualifiés.
Sur la base du volontariat, un premier départ croisé de près de 30 à 50 jeunes apprentis français et allemands devrait avoir lieu à l’été 2016, pour une période de 3 à 6 mois, au sein des onze entreprises françaises et allemandes qui participent à ce projet – Airbus, Alliantz, BNP, L’Oréal, Danone, Siemens, BASF, Engie, Michelin, Bosch, Safran.
Le programme « Erasmus + » et l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) seront mobilisés pour apporter des financements afin de prendre en charge le coût supplémentaire de l’hébergement et la formation linguistique. Ce projet pilote s’inscrit également dans le dispositif résultant de l'initiative du député européen Jean Arthuis, retenu dans le budget de l'UE à hauteur de 2,35 millions. La Commission doit lancer dans les prochaines semaines un appel à propositions à destination de partenariats de centres de formation d'apprentis implantés dans au moins deux pays différents.
Ce dispositif est un « laboratoire » qui va permettre d’identifier les blocages et difficultés, d’évaluer la valeur ajoutée de la mobilité pour les apprentis et pour les entreprises et, à terme, de parvenir à un statut unique de l’apprenti européen.
Pour Loïc Armand, président de la commission Europe du Medef : « Alors que chez les étudiants la mobilité est un succès européen à travers le programme Erasmus, ce n’est pas le cas chez les jeunes apprentis. Le projet franco-allemand de mobilité des apprentis que nous inaugurons aujourd’hui doit permettre de repérer et de lever les freins culturels, politiques ou réglementaires qui peuvent exister, avant de généraliser le dispositif dans le cadre européen. Car, si l’on veut vraiment promouvoir l’apprentissage, il est indispensable de permettre aux jeunes apprentis d’accéder à des qualifications de qualité reconnues sur le marché du travail européen. Il en va de leur insertion comme de l’amélioration du niveau des qualifications dont ont besoin les entreprises de nos deux pays. Dans un monde ouvert et en mutation cela passe évidemment par la mobilité professionnelle européenne et internationale. »