Cinquante ans de neurofeedback


1. Les rythmes du cerveau
Notre cerveau possède des cellules particulières appelées « neurones » qui se caractérisent par une propagation d’activité électrique entre les fibres d’entrée, les « dendrites », et celle de sortie, l’« axone ». Les différentes méthodes de neurofeedback utilisent toutes la mesure de cette activité.

Elle est mesurable à travers le crâne à condition de disposer d’am- plificateurs suffisamment puissants. Ce qui est mesuré est en fait la somme des activités de millions de neurones actifs en même temps.

Cette activité globale n’est pas constante, elle varie en permanence car elle est un mélange de plusieurs rythmes différents correspondant à des circuits de communication entre différentes zones du cerveau.

Grâce à des méthodes d’analyse très perfectionnées, on peut constater que cette mesure apparemment aléatoire est un mélange de rythmes de base qui correspondent à des bandes de fréquences1 particulières.

On associe maintenant les rythmes suivants à certaines bandes de fréquences :
Rythme Delta Rythme Thêta Rythme Alpha Rythme Bêta Rythme Gamma
0,5 – 4 Hz 4 – 8 Hz 8 – 12 Hz
12 – 28 Hz 28 – 60 Hz.

Ces rythmes ont des amplitudes très variables en fonction du mode de fonctionnement du cerveau (sommeil, éveil, activité cognitive intense, etc.). Dans chacun de ces modes de fonctionnement, l’énergie absorbée par ces rythmes se répartit de façon particulière, et des rythmes dominants différents apparaissent.

L’activité électrique globale est mesurée par des capteurs (électrodes) collés sur le cuir chevelu à l’aide de pâte conductrice. Les méthodes de neurofeedback utilisent un ou deux capteurs. L’analyse et la décomposition en rythmes de base sont effectuées par un logiciel sur un ordinateur portable.

2. Le premier rythme découvert
La découverte du premier rythme, le rythme Alpha, est attribuée à Hans Berger en 1929. Il constata que ce rythme était dominant lorsque le sujet sur lequel il faisait ses expériences fermait les yeux.
La découverte des rythmes à très haute fréquence n’est intervenue que plus tard, au fur et à mesure des progrès faits par les instruments de mesure.

3. Le début du neurofeedback
En 1958, Joe Kamiya effectua sa première série d’expériences qui consistaient à entraîner un sujet à reconnaître le rythme Alpha (autour de 10 Hz). Lors des séances, Kamiya avait un dispositif qui émettait des sons à des fréquences égales ou non à 10 Hz. Le sujet devait signaler s’il reconnaissait le rythme Alpha et faire attention à son état d’esprit lorsque la réponse était correcte. Au début, les réponses étaient proches du hasard. Mais après plusieurs séances, la reconnaissance du rythme Alpha était devenue très bonne.

Dans une seconde série d’expériences, le sujet devait produire volontairement du rythme Alpha lorsqu’une cloche sonnait une fois. En revanche, il devait éviter ce mode lorsque la cloche sonnait deux fois. Le sujet apprit ainsi à créer, à sa demande, un certain rythme dans son cerveau.

 

 

Corinne Fournier & Pierre Bohn 

 

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