Le phénomène est trop important pour qu’il suffise de croire les témoignages avec « la foi du charbonnier », ou de les réfuter sans prendre en compte leurs circonstances et l’honnêteté des personnes qui les vivent. Nous bénéficions du fait que ces apparitions ne se situent pas que dans le passé, mais qu’il s’en produit autant de nos jours. Il est évident que parmi les témoignages il peut y avoir du vrai ou du faux ; mais ne choisissons pas subjectivement sans prendre en compte toutes les informations que nous pouvons réunir. Il est indispensable de n’accuser personne et de commencer par appliquer une présomption d’innocence, que nous pouvons qualifier de « présomption d’honnêteté ». De nombreuses études sur des apparitions ont été perturbées par des sectarismes de part et d’autre, ou par des intérêts.
Voir un personnage et entendre ses paroles, même si ce personnage n’est vu et entendu que par une seule personne, ne signifie pas qu’elle est victime d’un dérangement mental ou qu’elle ne soit pas sincère. L’être humain est capable de vivre des contacts au-delà de ses sens dans des conditions qui commencent à être connues.
Mes recherches et mes travaux pratiques sur les perceptions extrasensorielles m’ont familiarisé avec ces possibilités provoquées ou intervenant de façon apparemment fortuite. Il est facile de prouver comment des sujets vivent en dehors de la réalité perçue par les autres personnes. Nous commenterons ces situations dans de prochains chapitres en citant des exemples vécus confirmant ces contacts avec ce qui pourrait être qualifié de monde parallèle, mais bien réel pour celui qui en bénéficie.
Il est vrai que les suites surprenantes qui accompagnent le fait de « voir » ce que les autres ignorent et les preuves qui en découlent sont souvent inexplicables et qualifiées de « miracles ». Tout aussi inexplicables, des guérisons interviennent sans qu’aucune explication ne puisse être avancée par la science médicale qui cependant les confirme, comme ce fut plusieurs fois le cas à Lourdes par exemple.
Parmi les « images irréelles » qui se manifestent en des lieux différents et souvent en des séries d’apparitions, celles qui sont les plus fréquentes représentent une jeune femme belle et lumineuse qui est identifiée à la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ. Ce sont « les apparitions mariales ». L’adjectif « marial » désigne tout ce qui est relatif à la Vierge Marie.
Cette présence mystérieuse fait-elle de la France un lieu privilégié où la Vierge Marie se plaît à conserver un contact avec une humanité menacée par les conséquences de ses égarements ? C’est « une interprétation » de faits répétitifs mais tout de même pas exclusifs. Car dans notre recherche nous allons être confrontés à des commentaires très souvent contradictoires dont les sources se trouvent dans les traditions religieuses comme dans l’anticléricalisme, qui véhiculent des « idées reçues » imperméables à des analyses objectives.
Les sanctuaires dédiés à Notre Dame sont innombrables en France, depuis la cathédrale de Paris jusqu’aux petits autels dressés au bord des routes dans toutes les régions.
« Notre Dame », un personnage étrange, toujours présent au cours de notre histoire. Ce furent d’abord les Vierges Noires, ces statues dont certaines révèlent des cultes antérieurs à la chrétienté. Cette statuaire est l’affirmation d’une conjonction de courants traditionnels, synthétisant des idées, des croyances et une sagesse permanente existant depuis des temps immémoriaux en Orient et en Occident, ainsi que dans la tradition celtique. Il n’est pas possible de remonter à l’origine de la personnification de la « déesse-mère ». Est-il nécessaire de concrétiser la personnalité de la Vierge intemporelle ? Elle est en même temps la déesse-mère de l’antiquité, la mère de Jésus et l’étrange Notre Dame que vénérèrent les templiers. Depuis les théories formulées par Einstein, nous pouvons mieux appréhender ces apparentes contradictions. La relativité du temps, qu’une nouvelle logique nous présente comme n’étant pas linéaire, peut expliquer cette présence unique sous différentes formes et des cultes multiples à toutes les époques. La science de notre xxie siècle nous apporte des éléments plus fantastiques encore avec l’étude et la connaissance des particules élémentaires qui constituent notre matière. Nous y reviendrons.
Notre époque semble connaître une recrudescence d’apparitions et de contacts avec cet invisible par l’intermédiaire de ceux qui voient, et reçoivent messages et prophéties. En ce qui concerne la France, toutes les régions sont concernées ; mais le Sud-Ouest est traditionnellement le plus visité.
Historiquement, il apparaît que c’est vers les ive et ve siècle que des communautés syriennes remontèrent la Garonne. Elles introduisirent le culte de « la Mère de Dieu » qui avait été proclamé par le concile d’Éphèse en 431.
Bétharram, très proche de Lourdes, fut un des premiers lieux de pèlerinage de la région à la suite de l’apparition d’une image lumineuse de la Vierge suivie de la découverte d’une statue. Autour de Lourdes, neuf grands pèlerinages existaient. Citons Notre-Dame de Bourips où ce fut un bœuf qui découvrit une statue ; celle-ci transférée en divers endroits revint seule là où elle fut découverte. Il est évident que de belles légendes sont souvent mêlées à des récits dont rien ne prouve ou n’infirme l’authenticité. À Notre-Dame de Neste, une nappe de neige tombée du ciel désigne un lieu précis. Sur ce lieu, en 1848 (peu avant les apparitions de Lourdes) trois petites filles virent une image lumineuse de la Vierge au milieu d’un buisson de ronces. On y construisit une chapelle, mais cela ne déclencha pas un pèlerinage. Trois kilomètres au sud de Bagnères-de-Bigorre, se trouve Notre-Dame de Médous. C’est là qu’en 1562 une statue attachée sur un chariot rompit ses liens et s’envola pour retourner dans son église. Sur ce même lieu, en 1648, la Vierge apparut à une petite bergère qui s’appelait Liloye et lui annonça que la ville serait décimée par la peste. Cela se produisit deux fois de suite, tuant les habitants de Bagnères qui ne s’étaient pas enfuis. En 1500, la Vierge apparaît à Garaison à une jeune bergère, Anglèse de Pagazan ; et un document est établi qui fait le récit de cette apparition : « Une dame au port grave, aux yeux gracieux, revestue d’une robe blanche, se présenta devant elle qui, prévenant par sa douceur l’éblouissement de cette fille, luy déclara qu’elle estoit la Vierge Marie... qu’elle avait choisi ce lieu pour le combler de ses bénédictions, qu’elle y vouloit une chapelle... » Un détail est à remarquer à propos de cette apparition. Le lieu qui a pour nom la Lande du Bouc servait aux rencontres des sorciers de Gascogne. De plus, le nom de Garaison est la déformation en patois du mot « guérison ». Effectivement des guérisons furent constatées souvent après des apparitions. Quittant la Gascogne pour la Bretagne, nous trouvons dans les Côtes d’Armor, à Querrien, une guérison survenue après l’apparition de la Vierge le 15 août 1652 à une bergère de onze ans. Cette fillette qui était sourde et muette de naissance fut entièrement guérie de cette infirmité. Elle raconta elle-même ses apparitions qui se renouvelèrent et entraînèrent d’autres « miracles ».
Il me paraît intéressant d’étudier avec beaucoup d’attention les apparitions qui se sont succédé depuis le début du xixe siècle. Il est évident que cette époque marque un tournant dans l’histoire de notre civilisation et certainement dans celle de l’humanité. Le progrès matériel offert par la science et les techniques n’a pas engendré un progrès spirituel. Un bien-être apparent a été accompagné d’événements terrifiants que des apparitions avaient annoncés et déplorés.
Charly Samson
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