Religions : et si nous changions de paradigme ?



Quant au Christ, qui est le seul à exprimer être le Fils de Dieu, une partie de l’Éternel, nous comprendrons de meilleure façon le contexte dans lequel intervint sa prédication. Ainsi, il nous sera donné d’appréhender de manière plus précise l’environ- nement politique dans lequel se débattait alors la Palestine, tiraillée qu’elle était par les influences de différentes sectes qui y cohabitaient, et dont certaines avaient des aspirations émancipatrices vis-à-vis de l’occupation romaine. Nous serons touchés par la pure émotion que susciteront la sobre narration de sa nativité ainsi que la description des liens affectueux que Jésus entretint avec son père adoptif, Joseph. Le naturel des relations qu’il nourrit avec ses proches, puis avec ses compagnons et ses disciples, nous fera mieux approcher la grandeur de son humanité. Nous serons aussi frappés par la ferme bienveillance de son enseignement, loin de l’amour doucereux qu’on lui prête trop fréquemment, mais aussi par sa persévérance à répéter inlassablement, en dépit de l’incompréhension qui l’entourait, son message d’amour. Tout au long de cette narration, nous ne pourrons qu’être interpellés par la simplicité de ses propos. Enfin, nous pourrons être bouleversés par la manière dont nous sera narrée sa passion. Ainsi que la manière, avec laquelle il accepta, en toute conscience, la perspective de son assassinat. Non, comme on l’a trop souvent cru, pour racheter nos fautes passées ainsi que, par un incompréhensible processus, celles à venir, mais tout simplement pour authentifier, par le sceau de son sang, la Vérité de son message. Car enfin, comment imaginer que celui qui n’eut de cesse de répéter être venu pour accomplir la volonté de Son Père aurait-il pu vouloir suspendre les effets de la perfection de Ses lois ?

Des lois cosmiques parfaites et incorruptibles
Les effets de ces lois, que le Christ vint nous rappeler au prix du sacrifice de sa vie, seront illustrés dans ces textes à maintes occasions, probablement pour nous aider à nous les approprier. De sorte que, nous en étions fait des alliés, nous les mettions en œuvre afin de nous nous mouvoir, davantage en conscience, dans la Création. Et ce, plutôt que de croire en les desseins impénétrables d’un Dieu omnipotent, ou de nous perdre dans le dédale de concepts compliqués ou fumeux. Ainsi nous est-il suggéré de contribuer à la poursuite de l’ennoblissement de la Création à la place qui est la nôtre. C’est-à-dire de jouer notre rôle de médiateurs entre le plan divin et la matérialité. N’est-il pas finalement rassurant d’envisager que la manifestation de ces lois, dans notre monde physique, puisse être l’expression ultime de celles qui animent les différents plans de la Création tout entière ? À ce titre, la convergence que l’on peut relever entre les conclusions des astrophysiciens qui se préoccupent de reconstituer les premiers instants du Big Bang et la concision de l’une des toutes premières phrases de la Genèse : « Et Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut » est troublante. Bon nombre des chercheurs semblent en effet désormais convaincus que les quatre forces, forte, gravitationnelle, faible et électromagnétique, qui animent la Création27, sont issues d’une seule et même force, laquelle se serait scindée après les toutes premières fractions de seconde, pour opérer distinctement. Cela semble corroborer l’hypothèse selon laquelle les lois cosmiques furent déposées, une fois pour toutes, dans la Création alors qu’elle se mettait en branle. Leurs effets lui permirent ensuite de s’animer, puis de poursuivre sa maturation et son expansion. Et si cette force initiale n’était autre que celle de l’irradiation divine ? Après tout, Albert Einstein, dans un article de 1930, ne déclarait-il pas : « Les chercheurs sérieux sont, à notre époque en général matérialiste, les seuls hommes profondément religieux  » ?

Quelles sont donc ces aimables lois que l’on retrouve dans les propos de ces maîtres, et auxquelles ils nous suggèrent de nous soumettre afin que nous puissions œuvrer de manière promotrice, à notre place dans la Création ? En voici une brève synthèse que chacun pourra approfondir s’il le souhaite, tout en s’assurant au quotidien de leur réalité. C’est, en tout premier lieu, la loi du mouvement, selon laquelle il n’est de vie que dans le mouvement puisque « qui se repose rouille ». Puis, après que cette loi ait donné l’impulsion première, la loi de rétribution, ou si l’on préfère la loi du donner et du recevoir, qui permet à l’équilibre de se maintenir dans la Création. Elle offre, tant à nos pensées qu’à nos actes, leur juste rétribution dans cette vie, ou peut-être dans d’autres futures, puisque « ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi ». Ses effets, bons ou mauvais, selon le genre de l’impulsion initiale, sont amplifiés par la loi d’affinité, puisque « tout ce qui se ressemble s’assemble ». Ce sont les effets de cette loi qui influent, par exemple, tant sur la quantité que la qualité des fruits produits, mais aussi sur la santé des êtres vivants, selon l’écosystème dans lequel ils sont amenés à se développer. Mais un autre effet, plus subtil, de cette loi est celui qui peut s’opérer autour de nos pensées. Celles- ci, peuvent, en effet, s’agréger avec d’autres formes pensées analogues ou, si l’on préfère, qui sont « dans l’air ». Ainsi, se renforcent-elles mutuellement pour en amplifier les effets, ce qui aboutit parfois à des découvertes surprenantes ou des actions collectives des plus improbables, ou excessives. C’est d’ailleurs ce qui doit nous inciter à garder pur le foyer de nos pensées pour contribuer à notre bonheur et à la paix. Les retombées issues de cette loi s’expriment ensuite sur un plan précis, en respect de la loi de pesanteur, qui conduit à un instant donné chaque élément de la Création à l’exacte place qui doit être la sienne, selon sa densité. Ainsi, ce qui est léger s’élève tandis que ce qui s’alourdit sombre. Ce que chacun d’entre nous peut apprécier lorsque, agissant noblement, nous éprouvons un sen- timent d’élévation, tandis qu’une sensation pesante nous étreint lorsque nous nous sentons attirés par le mal, ou plombés par le poids de pensées négatives.

Nos dispensateurs de Vérité, en bon pédagogues, utiliseront abondamment images et paraboles pour faire saisir les effets de ces lois, à leurs auditeurs et leur souligner leur capacité à s’en faire des alliées bienveillantes. Ainsi, leur souligneront-ils fréquemment, la manière dont ces deux dernières lois peuvent être les instruments de l’espoir et de la rédemption. D’une part, parce la loi d’affinité donne à l’homme la capacité d’amplifier les conséquences de ses volitions, et donc ainsi d’infléchir sa destinée. D’autre part, parce que la noblesse de ses actions et de ses pensées lui permettent, grâce à la loi de la pesanteur, de s’élever. Ce qui a pour conséquence, grâce au changement de plan induit, d’atténuer la récolte inéluctable de celles, répréhensibles, qu’il commit jadis. C’est donc un espoir que comporte, pour l’être humain, le bon usage de son libre arbitre. Incidemment, cela lui permettra d’entrevoir le plan sur lequel il séjournera, pour un temps, dans l’au-delà une fois délaissé son corps physique.

Le sens donné à notre incarnation
Ces textes pourraient, en outre, corroborer l’hypothèse selon laquelle notre périple, ici-bas, aurait pour but la maturation de notre esprit. Ayant commencé notre périple sous la forme d’une étincelle spirituelle inconsciente, nous avons l’occasion de nous incarner. Tel le grain de blé qui a besoin de la terre pour germer, puis grandir et enfin porter des fruits, notre âme, c’est-à-dire notre esprit entouré d’une première enveloppe subtile, s’incarnerait dans un corps physique. C’est ce réceptacle qui offre à notre esprit de multiples occasions de rencontres et d’expériences de vie susceptibles de le polir et de lui permettre de mûrir. De sorte que, de retour dans sa patrie, notre esprit contribue, mais désormais en en étant conscient, à l’ennoblissement de la Création et à la poursuite de son développement, tout en étant médiateur, à la place qui doit être la sienne sur le plan spirituel, entre le plan divin et celui de la matière.

Aussi nous est-il vivement recommandé de mettre à profit ce temps précieux qu’est celui de l’école de la vie sur terre, sans jamais perdre de vue que nous repartirons de ce monde les mains vides et aussi nus qu’à notre naissance, « quand sera épuisé pour nous le trésor le plus précieux, le temps de l’expérience  ». Notre âme poursuivra alors ses pérégrinations, enrichie des expériences de vie, bonnes ou mauvaises, qu’elle aura pleinement éprouvées et dont elle devra inéluctablement recueillir les fruits bons ou amers.

 

Christophe Queruau Lamerie     
                                                                              

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