Le bouddhisme

Souvent assimilé à une religion, le bouddhisme est avant tout une philosophie dont les principes s’insèrent particulièrement dans notre vie moderne. Une présentation succincte du bouddhisme vous permettra de mieux comprendre les différents points de la méditation.


Le bouddhisme vient de l’enseignement du Bouddha. Bouddha signifie l’Éveillé, l’Illuminé, littéralement « celui qui connaît ». Le nom de Bouddha a été donné au prince indien Gautama lorsqu’il a atteint l’Éveil (la Connaissance).

L’histoire de Bouddha
Le prince Siddharta Gautama vivait au palais de son père. Ce dernier le protégeait des difficultés du monde en le maintenant au palais. À l’âge de 29 ans, le prince décida d’en sortir et c’est alors qu’il rencontra les malades, les affligés, la mort... et toutes les souffrances du monde. Touché par tout ce qu’il constatait, il chercha un moyen pour échapper à cette souffrance. Il pratiqua nombre de techniques de yoga, d’austérités au niveau du corps, la méditation, jusqu’au jour où il eut l’Illumination. Il devint ainsi le Bouddha du sanskrit bodhi1 (éveil). Il connut la Réalité du monde. À partir de là, il enseigna à des disciples qui, eux-mêmes, diffusèrent son enseignement. C’est ainsi qu’est né le bouddhisme et que ses bases ont été diffusées.
1 Bodhi (l’éveil) ne doit pas être confondu avec buddhi qui est la capacité discriminatoire de l’esprit.

L’enseignement du Bouddha repose sur « l’objectif » de libérer les êtres vivants du cycle de la souffrance. Il s’appuie sur le constat que Bouddha a fait de la condition humaine et sur le chemin intérieur qu’il a parcouru pour parvenir à cette libération. C’est ce que nous allons voir un peu plus bas.

L’enseignement
L’enseignement repose sur le Dharma, la « Loi » de l’ordre cosmique. Il a été conservé dans trois grands livres, appelés « les trois corbeilles ». L’un de ces livres contient principalement les règles qui ordonnent la vie du moine, c’est le livre de la discipline. Un autre, le livre (ou collection) des discours, traite de la doctrine de la délivrance telle qu’elle a été exposée dans les Quatre Nobles Vérités. Enfin, la collection philosophique comprend exclusivement les recherches psychologiques. Cette dernière partie, élaborée après la précédente, est constituée de six livres développant les éléments psychiques internes et externes.

Ce sont ces deux derniers livres, dans leur aspect pratique, qui nous concernent tous à travers la méditation.

Le Dharma peut se résumer à ce que l’on appelle les Quatre Nobles Vérités. La méditation, dans le cheminement qui vous est présenté dans ce livre, s’articule autour de ces quatre aspects.

La première, la vérité de la souffrance, nous apprend brièvement que toutes les vies sont sujettes à la souffrance qui est la conséquence de leur état.

La seconde, la vérité sur l’origine de la souffrance, nous apprend que toutes les souffrances ont leur racine dans le désir aveugle, ignorant et avide. Elle déclare également la raison des injustices qui paraissent dans la nature. Enfin, elle montre qu’il n’y a pas d’effets sans causes ni raisons.

La troisième, la vérité sur la cessation de la souffrance nous apprend que toute souffrance peut être éliminée par la suppression de tout désir et de l’ignorance.

La quatrième, la vérité sur la voie qui mène à la cessation de la souffrance s’appelle l’Octuple Sentier. Elle comprend la compréhension juste, la pensée juste, la parole juste, les moyens d’existence justes, l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste.

Cet Octuple Sentier est un cheminement intérieur.

Enfin, j’ajouterai à cette très brève présentation du bouddhisme une parole donnée par le Bouddha : « Soyez à vous-même votre propre lumière, votre propre refuge, ne cherchez pas d’autre refuge. » Il a également précisé que l’on ne pouvait se libérer de l’ignorance simplement par l’étude des Saintes Écritures, ni par les veilles sévères et prolongées, par des mortifications... Enfin, il ajoute ne pas s’adonner à une vie déréglée, vulgaire, inutile et non plus ne pas s’adonner aux austérités qui sont inutiles et inefficaces. Il a rejeté ces deux extrêmes et a trouvé la voie du juste milieu.

Ainsi, le Bouddha apprend que chaque progrès intérieur est obtenu par la connaissance personnelle et que les dogmes et croyances autoritaires sont exclus.

C’est dans cette voie du juste milieu que se situent les pratiques de méditation. Comme vous l’aurez compris, elles ne vous demandent pas de suivre d’enseignements spécifiques et encore moins de quitter votre propre tradition. Cette voie du juste milieu permet une meilleure connaissance de soi, conduit à un équilibre et à un cheminement intérieur.

Ce que vous devez retenir des Quatre Nobles Vérités, c’est que cet enseignement nous révèle notre condition d’être humain et la voie pour être mieux. C’est un chemin de conscience, un chemin vers soi, et la méditation nous donne les moyens de parcourir ce chemin.

La méditation nous permet de prendre conscience de nos phénomènes intérieurs : pensées, émotions... qui nous créent des problèmes, soit tout ce que l’on peut appeler la souffrance.

La méditation, par les diverses approches, nous permet de cheminer de plus en plus profondément vers cette connaissance intérieure, par la prise de conscience que ces processus ne sont que des projections du mental, jusqu’à la rencontre d’un espace au-delà de la souffrance, soit l’état de méditation.

Dans ce cheminement, vous allez passer par la rencontre avec ce qui vous motive souvent pour entreprendre la méditation, à savoir le calme mental, le lâcher-prise... qui sont les étapes de ce chemin vers l’Éveil qu’est la méditation.

On pourrait le formuler encore différemment en disant que dans la méditation, vous cheminez vers l’Éveil, c’est-à-dire vers la connaissance intérieure de vos propres phénomènes.

Le constat ou la première des Quatre Nobles Vérités. Toute vie est sujette à la souffrance, physique et mentale, telle que les maladies, les préoccupations, les problèmes, la mort... C’est le propre de notre incarnation. Nous pourrions encore l’appeler le constat du stress.

L’origine de cette souffrance ou la seconde des Quatre Nobles Vérités. Il n’y a pas d’effets sans causes ni raisons. Le désir aveugle, l’ignorance et l’avidité sont à la base de cette souffrance. Nous pouvons par exemple traduire cela dans nos états de jalousie, de jugements immédiats... Enfermés dans ces états mentaux, nous souffrons. C’est une part de ce que l’on peut considérer comme le manque de confiance en soi.

Autre constat, qui est plutôt une bonne nouvelle, réside dans la troisième Noble Vérité qui nous apprend que toute souffrance peut être éliminée par la suppression de tout désir et de l’ignorance. Certes, cela ne va pas se faire tout seul et les moyens nous sont donnés à l’étape suivante.

 

Luyé-Tanet Laurence

 

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