Les facteurs qui influencent la maladie

 


Une enquête minutieuse

Seule une recherche poussée pourra mettre en évidence le, ou le plus souvent les, facteur(s) en cause ; il peut s’agir de facteurs environnementaux extérieurs à l’individu, stress en tout premier lieu, ou de facteurs qui lui sont propres, qu’il s’agisse de sa personnalité ou de dérive de son profil psychologique, l’ensemble aboutissant à un environnement psychosomatique bien spécifique.

 

Seule une recherche poussée pourra mettre en évidence le, ou le plus souvent les, facteur(s) en cause ; il peut s’agir de facteurs environnementaux extérieurs à l’individu, stress en tout premier lieu, ou de facteurs qui lui sont propres, qu’il s’agisse de sa personnalité ou de dérive de son profil psychologique, l’ensemble aboutissant à un environnement psychosomatique bien spécifique.

Quels sont les facteurs environnementaux ?
Ils sont nombreux mais on retiendra avant tout le rôle primordial du stress ainsi que celui du surmenage et des erreurs d’hygiène de vie.

Quel est le rôle du stress ?
Existe-t-il une définition simple ?
La définition courante le donne comme une sensation d’inconfort permanent, de malaise diffus, conséquence d’une pression ou d’un déséquilibre psychologique ou physique lié aux contraintes et astreintes de la vie moderne.

Cette définition est-elle toujours la même ?
Chez les Latins, le mot « stress » désigne les causes de ce malaise ; chez les Anglo-Saxons, il désigne la réponse de l’organisme à ces causes.
stress : ami ou ennemi ?

Tout est question de dosage : il existe un stress bénéfique, c’est l’eustress qui se termine par une victoire, et un stress nuisible, le dystress, qui se termine par une défaite. Tout comme le vent est à la fois nécessaire au bateau à voile pour avancer, mais aussi nuisible quand il est violent ou tempétueux.

Le stress responsable des troubles psychosomatiques et dont on parle ici est donc le dystress, stress excessif.

La réaction de l’organisme
Le mécanisme du stress est à la fois neurologique et hormonal.

1. les voies du stress
Les réactions biologiques de stress dépendent de deux systèmes. L’un, nerveux, réagit immédiatement ; l’autre, hormonal, après un délai de quelques minutes.

En présence d’un « stresseur », la première réponse immédiate est la libé- ration d’adrénaline par la glande surrénale, qui va mettre l’organisme en éveil. Le système hormonal prend progressivement le relais pour un stress durable. La glande surrénale sécrète une hormone, le cortisol, qui favorise la résistance au stress, notamment en stimulant la synthèse de sucres dans l’organisme et le système immunitaire.

C’est pourquoi un stress chronique, qui active en permanence ce sys- tème, peut épuiser les défenses immunitaires et favoriser des maladies chroniques.

2. les trois stades de réaction
< Alerte : c’est une réaction globale archaïque non spécifique, liée à la mise en jeu du système sympathique, le système de défense comportant, entre autres, accélération du rythme respiratoire et circulatoire, augmentation de la tension artérielle, augmentation du tonus musculaire, dilatation des pupilles, etc. : tout le corps est mis en éveil.
< Résistance : c’est une réaction d’organisation de l’organisme qui va mettre en jeu des mécanismes neuroendocriniens qui vont adapter la réponse à la modalité du stress causal.
< Le troisième stade est ambivalent :
- Adaptation : c’est le combat gagné ou la fuite réussie ; d’une manière ou d’une autre, c’est une victoire.
- Épuisement : c’est le combat perdu, c’est une défaite.

Physique ou psychologique : évaluez ses causes

Le stress, si fréquent à notre époque, est un grand dévoreur des réserves énergétiques de l’organisme et, en tant que tel, un grand fabricant de psychosomatique.

Il peut s’agir d’un stress événementiel qui sera un événement unique ou répétitif, ou bien d’un stress situationnel consécutif à une situation durable dans le temps.

Il peut s’agir d’un stress physique : rythme de vie endiablé, bruit, pollution, non-respect des rythmes biologiques fondamentaux.

Il peut aussi s’agir d’un stress psychologique : pression de la rentabilité, crainte de l’avenir et du chômage, multiplicité des informations le plus souvent désagréables, arrivant de toute la planète.
Enfin, son contexte peut être variable, il peut s’agir :
< d’un stress familial : mauvaises relations entre les époux, incompréhension de génération avec les enfants, mauvaise entente avec les autres membres de la famille pour des raisons de jalousie, de situation, d’argent, etc. ;
< d’un stress professionnel lié essentiellement àtrois ordres de facteurs :
- la marge de manœuvre : contraintes, difficulté d’agir, etc. ;
- facteurs humains : conditions matérielles, cadre de travail, communication entre les individus, etc. ;
- enfin, sens donné au travail : aussi bien du point de vue d’une insuffisance de sens que dans un excès ;
< d’un souci de santé : maladie durable ou à connotation négative : accident, opération, accouchement, etc. ;
< le stress peut aussi paradoxalement concerner les loisirs : c’est le domaine du dopage psychologique : attitude mentale erronée conduisant à une surestimation de sa forme physique, à un désir exacerbé de gagner et à un manque d’écoute de son organisme.

Appréciez ses conséquences multiples
Elles sont liées à une perturbation des biorythmes fondamentaux : sommeil, alimentation, repos, etc., ainsi qu’à une agression psychosoma- tique transitant par l’ensemble du système nerveux neurovégétatif.

Les conséquences physiques se traduisent par : fatigue, baisse de l’état général, diminution de la résistance aux infections et aux petites nuisances de tous les jours.

Les conséquences psychologiques induisent : anxiété ou angoisse, dépression réactionnelle voire association des deux, irritabilité ou même agressivité.

Certaines mauvaises habitudes, que nous développerons plus loin, tentent de compenser artificiellement les désagréments du stress ; elles comportent : prise de tranquillisants, tabagisme, consommation abusive d’alcool, abus de nourriture, etc.

Cet ensemble est à l’origine des maladies dites de société ou d’adap- tation, de type volontiers psychosomatique, surtout cardio-circulatoire (hypertension, infarctus) et digestif (ulcère d’estomac, colite spasmodique). Mais aussi et bien sûr, les céphalées dites de stress, déjà évoquées, et qui représentent 55 % des maux de tête.

Répertoriez les mauvaises habitudes qu’il entraîne
Elles concernent de nombreux volets de notre vie de tous les jours et sont appelées « addictions » ou comportements addictifs ; elles comportent : tabagisme, abus d’alcool, excitants, tranquillisants ou hypnotiques, erreurs diététiques, sédentarité 1.

Que retenir ?
< Le stress présente des visages multiples et variés.
< Ses causes et conséquences ne le sont pas moins.
< Son rôle dans la survenue des TPS est fondamental.

De plus...
le « syndrome actuel » de Ménétrier
Décrit par cet auteur en 1983, ce tableau complète les diathèses de la médecine fonctionnelle, c’est une image du stressé moderne, véritable signe d’alarme de l’organisme surmené caractérisé par :
- le comportement physique : des baisses périodiques de vitalité en fin de matinée et en fin d’après-midi, une fatigabilité du soir ;
- le comportement intellectuel : concentration difficile, trous de mémoire ; - le comportement psychologique : anxiété, dépression, difficulté d’endormissement, réveil nocturne ;
- certains symptômes : tendance aux petites infections, aux accidents répétés, chocs psychologiques, inadaptation au travail et au milieu.

Largement amplifié par les vicissitudes des temps modernes, ce syndrome explique la fréquence des états spasmophiliques et dystoniques, l’utilisation abusive des tranquillisants et autres chimiothérapies.

Quel est le rôle du surmenage ?
De nombreux éléments peuvent amener à un état de lassitude qui favorise la survenue de troubles psychosomatiques.
La fatigue liée aux conditions de la vie moderne est un des éléments majeurs, ceci :

Quel que soit le type de fatigue
- physique : je suis crevé, HS, à bout, flapi...
- morale : je n’ai pas la pêche ou le moral, je vois la vie en noir...
- intellectuelle : je n’ai pas le feeling, je ne suis pas dans le coup...

Quel que soit son mécanisme
- fatigue d’environnement, réactionnelle aux conditions de l’existence et dominée par le stress ;
- fatigue de tempérament, constitutionnelle, dominée par le profil psychologique de l’individu.

Quelle que soit son importance
- au tout début, latente, elle passe souvent inaperçue et se traduit par une « baisse de rendement » dans le secteur considéré ;
- plus tardivement, déclarée, elle est ressentie comme telle et appelle le repos ;
- négligée, elle aboutit à une fatigue dépassée, voir à l’épuisement : tous les voyants sont au rouge, l’individu n’a même plus la force de réagir.

Quelle que soit sa chronologie au quotidien
> D’aucuns seront plutôt fatigués en début de journée.
Ce sont des personnes qui se plaignent d’avoir du mal à se lever et à se mettre en route le matin. Une partie de leur matinée est gâchée par cette fatigue qui gêne tout travail actif ou difficile. À l’effort, cette fatigue s’estompe et disparaît. Le soir au contraire, ces sujets sont plein de dynamisme et n’éprouvent que tardivement le désir de se coucher.

Ce sont des hypersensibles au stress.
> D’autres sont fatigués le matin et en fin d’après-midi.
La fatigue du matin, dissipée à l’effort, réapparaît en fin d’après-midi, aboutissant à une fatigue du soir. Au contraire des précédents, ces per- sonnes n’aiment pas veiller le soir. Cette fatigabilité chronique est aussi intellectuelle et se traduit par la difficulté à fixer longtemps leur attention. Elle correspond sans doute à la quasi nécessité où se trouvent de nombreuses personnes, surtout à partir d’un certain âge, de prendre leur thé ou leur café à 17 heures pour « relancer la mécanique » jusqu’à l’heure du coucher.

Ce sont essentiellement des anxieux, voire des angoissés.

> D’autres seront fatigués toute la journée.
Tous les fatigués que nous venons de voir sont naturellement défa- tigués soit par l’activité, soit par le repos, soit par une tasse de café ou de thé, soit en mangeant. Mais il existe de nombreuses personnes qui se sentent continuellement fatiguées et que même le repos ne défatigue pas. Il s’agit d’une fatigue globale, d’une lassitude souvent doublée de tristesse ou de désir d’être seul.

Il s’agit essentiellement des personnes à tendance dépressive.
> Enfin, certaines fatigues seront ponctuelles dans la journée, surve- nant à des horaires plus ou moins précis et dans un environnement plus ou moins déterminé : soit sans horaire particulier relevant alors d’une chute du taux de cortisol, soit loin des repas et lorsque le besoin de manger se fait sentir, certaines personnes sont prises d’un « coup de pompe » avec sensation de vide intellectuel et physique.

Cette forme de fatigue, dite « fatigue d’adaptation », peut se surajouter aux trois autres.
> Bien entendu, le profil anxieux, dépressif ou hyperstressé d’un individu peut aussi majorer les effets d’une fatigue préexistante.

Il en est de même pour les différents troubles du sommeil, qui ne font que l’amplifier.
Tous ces facteurs, surtout s’ils sont conjoints, amènent à un état de lassitude qui, non seulement ne porte pas à la pratique d’une activité physique, qui pourtant élimine stress, toxines et calories en excès, mais encore majore la tendance à la sédentarité.

Que retenir ?
> Quelles que soient ses caractéristiques, la fatigue est facteur d’auto-intoxication.
> Elle favorise grandement, de ce fait, la survenue des TPS.
> Anxiété, déprime et insomnies la majorent.

 

                                                                                          Docteur Jean-Loup Dervaux

 

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