Loi sur le don d’organes : un nécessaire travail d’information

 


A l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes du 17 octobre prochain, la FNAIR (Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux) rappelle la nécessité de faire connaître à tous la loi du consentement présumé afin qu’elle puisse s’appliquer en toute connaissance de cause.

Le système du don d’organes repose en France sur le consentement présumé : tout le monde est donneur d’organes par défaut : ne pas s’inscrire au Registre national des refus (RNR), c’est accepter de donner ses organes. Actuellement, ce registre compte un peu moins de 100 000 inscrits. Ce registre et la loi sont méconnus.

En France, le taux de refus de prélèvement a pourtant augmenté de manière inquiétante ces dernières années : il est passé de 9,6 % en 1990 à 32,9 % en 2013* ! L’opposition est dans 60 % des cas le fait de la famille qui, interrogée sur la position qu’avait pris le défunt vis-à-vis du don d’organes, ne sait parfois pas quoi répondre... Dans la sidération d'un deuil brutal, cette demande est vécue comme une violence et la famille préfère souvent refuser. Et le regrette parfois plusieurs semaines après.

L’amendement Touraine prévoit qu’à partir du 1er janvier 2018, l’inscription au RNR soit obligatoire pour signifier son refus. Sans cette inscription, les médecins pourront procéder à des prélèvements sans accord de la famille endeuillée. La méthode peut paraître brutale mais ce rappel de la loi ne se fera pas contre les familles, mais avec elles, au travers d’un travail de sensibilisation et d’accompagnement. En soutenant l’amendement du député Jean-Louis Touraine, la FNAIR veut, au travers du rappel de la loi du consentement présumé, inciter chacun à parler à sa famille et/ou à ses proches de sa position vis-à-vis du don d’organes et ainsi obtenir une baisse significative du taux de refus.

Une communication en panne
Beaucoup de campagnes nationales de sensibilisation au don d’organes ont été entreprises depuis 10 ans, mais aucune n’est parvenue à infléchir l’inexorable hausse du taux de refus de prélèvement. Nous sommes bien là face à un problème de communication, sinon comment expliquer les disparités régionales en terme de dons d’organes, alors que la loi est la même pour tous ? Il est donc grand temps d’harmoniser les campagnes nationales d’information autour de la question du don d’organes, en rappelant très simplement à tous ce que dit la loi. Il apparaît également urgent de donner des moyens aux coordinations de prélèvement, afin qu’elles puissent accompagner psychologiquement les familles endeuillées. De la qualité de cet accompagnement dépendra aussi grandement la baisse du taux de refus. Rappelons qu’aujourd’hui, environ 220 personnes meurent chaque année faute de greffe et, en 2013, près de 11 000 personnes étaient en attente d’un rein*.


* Source : rapport REIN au 31/12/2013

Plus d'infos sur www.fnair.asso.fr

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