Violences sexistes : un problème de santé publique, enquête Fondation JeanJaurès

Enquête

VIOLS ET VIOLENCES SEXISTES : UN PROBLÈME MAJEUR DE SANTÉ PUBLIQUE 

Michel Debout, Jérôme Fourquet, Chloé Morin 

 

4 millions de femmes déclarent avoir été victimes de viols au moins une fois dans leur vie. Alors qu'à la suite de l'affaire Weinstein et des campagnes #BalanceTonPorc et #MeToo lancées sur les réseaux sociaux, les révélations sur les violences sexuelles se multiplient ces derniers mois, le professeur Michel Debout et la Fondation Jean-Jaurès ont souhaité disposer d'une enquête pour mesurer l'ampleur de ces pratiques dans la société française et pour mesurer leurs effets sur la santé des victimes. 



Sommaire : 

I. Une majorité de femmes exposées aux violences sexistes 
II. 12% des femmes déclarent avoir déjà subi un viol 
III. Les victimes ne sont pas celles que l'on croit 
IV. Typologie des viols en fonction des auteurs et de l'âge des victimes 
V. Les victimes emmurées dans le silence 
VI. Le viol multiplie par 4 le risque de passage à l'acte suicidaire 
VII. Prévenir le viol et les violences sexistes c'est aussi prévenir le risque suicidaire


Les principaux enseignements de l'enquête : 

  • 12 % des femmes déclarent avoir déjà subi ce que les textes définissent comme un viol (pénétration sexuelle avec violence, contrainte ou surprise)
  • 51% des femmes qui déclarent avoir déjà subi un viol l'ont subi durant leur enfance ou leur adolescence 
  • 85% des femmes qui déclarent avoir déjà subi un viol n'ont pas déposé plainte ou fait de main courante
  • 38% des femmes victimes de viol (contre 22% des femmes en moyenne) ont déjà eu des pensées suicidaires 
  • 21% des femmes victimes de viol (contre 5% des femmes en moyenne) ont déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicide : le viol augmente par 4 le risque de tentative de suicide 
  • 70% des femmes qui déclarent avoir déjà subi un viol n'ont pas été suivies médicalement à la suite de cet acte 
  • 18% des femmes qui déclarent avoir déjà subi un viol ont été suivies par un psychologue à la suite de cet acte
  • 26% des femmes qui déclarent avoir déjà subi un viol déclarent avoir pris régulièrement des anti-dépresseurs depuis cette agression, 16% des anxiolytiques 
  • 66% des femmes victimes de viol déclarent que cette agression a eu des effets importants (32% « très importants ») sur leurs relations avec les hommes en général 


Le rapport comprenant les résultats détaillés de l'enquête est accessible sur ce lien


Sur le même sujet : 

PRÉVALENCE ET CONSÉQUENCES DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES 
Chloé Morin

Depuis l'automne dernier, le sujet des violences sexuelles et sexistes à l'égar des femmes se trouve au coeur du débat public. Bien que plusieurs études - dont certaines citées dans l'analyse qui suit - permettent d'ores et déjà de comprendre l'ampleur et la nature du phénomène auquel les pouvoirs publics et associations font face, la Fondation Jean-Jaurès et le professeur Michel Debout ont souhaité apporté leur contribution, en interrogeant un échantillon de 2167 femmes. 
Analyse par Chloé Morin, directrice de l'Observatoire de l'opinion de la Fondation Jean-Jaurès.