Rencontres autour de la sexualité à l’Institut du monde arabe


Automne 2016 au printemps 2017

 

De la représentation du corps à l’initiation aux plaisirs de la chair, des amours impossibles au tabou de l’homosexualité, le sexe, dans le monde arabe, est caché, réprimé ou, au contraire, exalté. À travers des rencontres, spectacles et ciné-débats, l’Institut du monde arabe propose d’étudier la sexualité sous toutes ses coutures et dans toutes ses expressions.

Jeudi 13 octobre 2016 : Liban : Écrire et représenter le corps et la sexualité
18h30 - Salle du Haut Conseil - entrée libre

Dans le cadre du Festival Est-Ouest, le Théâtre de Die et l’Institut
du monde arabe réunissent une table-ronde autour des différentes expressions et représentations artistiques, littéraires et graphiques du corps et de la sexualité au Liban. Pour évoquer ce pays où, depuis les années 2000, deux revues, Al-Makchouf (A découvert) de Fouad Hobeiche et Jasad (Corps) de Joumana Haddad, traitent de manière crue et subversive des questions du corps et de l’érotisme, seront réunis autour de Franck Mermier, anthropologue, directeur de recherche au CNRS :
- Najwa M. Barakat, journaliste et auteure libanaise installée à Paris depuis 1985. Elle a publié notamment Le Bus des gens bien (Stock) qui
a obtenu le «prix de la meilleure création de l’année » et La Langue du secret (Actes Sud) sélectionné pour le Prix Fémina Étranger 2015.

- Iman Humaydan, romancière et journaliste libanaise. Elle dirige actuellement le Centre PEN Liban, une association apolitique non gouvernementale regroupant des écrivains et intellectuels libanais qui militent pour la défense de la liberté d’expression.

- Lena Merhej, illustratrice de livres jeunesse et de BD. La guerre est une thématique récurrente dans sa création artistique, c’est le sujet de son premier album BD, Je pense qu’à la prochaine guerre on sera mieux préparés (2006), le livre le plus vendu au Liban en 2007.

Mardi 25 octobre 2016 : Confidences entre deux sœurs marocaines sur le désir Haramiste de Antoine Desrosières (France, fiction, 2015, 40’)
19h00 - Auditorium - entrée libre
On ne badine pas avec l’amour. Rim, dix-huit ans, rappelle à sa sœur Yasmina, dix-sept ans, qu’elle ne doit pas parler au garçon qui lui plaît. Mais à force de parler de tout ce qui est interdit, cela donne des envies. De rappels en conseils, Haramiste raconte l’histoire de ces deux sœurs au dress code voile – doudoune – baskets, qui s’adorent, s’affrontent, se mentent, se marrent, se font peur, découvrent le frisson de la transgression et du désir amoureux...
Intervenants :
- Antoine Desrosières, réalisateur de Hamariste
- Nadia Hathroubi-Safsaf, rédactrice en chef du Courrier de l’Atlas. Elle vient de publier son 1er roman Ce sont nos frères et leurs enfants sont nos enfants aux Editions Zellige.
- Leila Alaouf, blogueuse, militante féministe et contributrice régulière pour le HuffingtonPost et le site Elkalam. Elle est par ailleurs militante féministe.
Lundi 14 novembre 2016 : Un amour impossible sur fond de religion
Révolutions égyptiennes ! Soirée avec les Ateliers Varan
20h00 - Auditorium - sur invitation

Parmi la sélection de six courts métrages réalisés en Égypte dans le cadre des Ateliers Varan : Défense d’aimer de May al-Hossamy
Égypte/France, documentaire, 2012, 21’

Il est chrétien. Elle est musulmane. Un amour impossible ?
Dans ce film, des membres de la famille et des proches de la réalisatrice nous parlent de l’amour, du mariage et des relations entre musulmans et chrétiens dans la société égyptienne.
May al-Hossamy est artiste, photographe et réalisatrice. En 2010, elle participe à l’exposition nationale égyptienne, son œuvre ayant été retenue pour figurer parmi la collection permanente du Musée d’art moderne. Elle réalise plusieurs films documentaires, tous engagés quant à la situation socio-politique de son pays : Agaby (2008) et Liberté Suspendue (2011) entre autres.

Samedi 4 mars 2017 : L’homosexualité d’un jeune marocain racontée à sa mère
Le Rouge du tarbouche de Abdellah Taïa par Polydoros Vogiatzis
20h00 - Auditorium - de 26€ à 12€
Abdellah Taïa, marocain, est l’un des premiers écrivains arabes à affirmer publiquement son homosexualité. En 2007, il fait la couverture du magazine marocain TelQuel sous le titre : « Homosexuel, envers et contre tous ». En 2009, il y publie une lettre intitulée « L’homosexualité expliquée à ma mère » où il traite ouvertement de sa sexualité. Très engagé politiquement, il dirige en 2009 l’ouvrage collectif Lettres à un jeune marocain (Seuil), main tendue vers la jeunesse marocaine abandonnée. En 2010, il est récompensé du Prix de Flore pour son roman Le Jour du Roi.

Polydoros Vogiatzis, comédien grec reconnu dans son pays, propose avec la Compagnie des Travaux publics une lecture théâtralisée du Rouge du tarbouche, œuvre d’Abdellah Taïa où le héros, double fictionnel de l’auteur, découvre son homosexualité.

Samedi 13 mai 2017 : Une voix qui témoigne des combats d’une femme malienne libre Motel Bamako, concert d’Inna Modja
20h00 - Auditorium - de 26€ à 12€
Inna Modja, de son vrai nom Inna Bocoum, est une chanteuse, mannequin et actrice malienne née en 1984 à Bamako au Mali.

Modja signifie « mauvais » en peul et vient du surnom que lui donnait sa mère. Sur son troisième et nouvel album, Motel Bamako, elle chante principalement en bambara mais aussi en anglais et français, sur l’amour, les blessures de la guerre, l’image de la femme. Motel Bamako marque un tournant musical, abandonnant les mélodies mielleuses. Avec des titres comme Tombouctou, elle revient aux racines, en chantant et rappant en bambara. Sur ce disque encore plus engagé que les précédents, elle invite les femmes maliennes à se faire entendre, à « retirer le foulard devant leur bouche ». Elle milite contre les violences faites aux femmes, elle-même ayant été victime de l’excision.

Mardi 27 juin 2017 : Donner à voir l’homosexualité masculine dans les pays arabes Projection de deux courts métrages : Gayrouth et Comme ils disent
19h00 - Auditorium - entrée libre
L’Institut du monde arabe propose un ciné-débat sur l’homosexualité masculine dans les pays arabes autour de deux courts métrages :
Gayrouth, de Charbel Raad : Être gay à Beyrouth, une capitale réputée ouverte au sein d’un Moyen-Orient qui sombre dans l’ère des répressions, n’est plus aussi facile qu’il y a vingt ans. Ce documentaire raconte deux histoires de vie pas comme les autres, deux portraits intimes qui s’entrecroisent et se répondent.

Après des études de cinéma au Liban, en Corée du Sud et en France, Charbel Raad reçoit le premier prix du festival NDU au Liban pour son premier court métrage The Splinted en 2012. Gayrouth est retenu dans plusieurs festivals à travers le monde et quatre fois primé. Il termine actuellement un documentaire, Beyrouth le pari.

Comme ils disent, de Hicham Ayouch : un père et son fils passent un week-end à pêcher au bord d’un splendide lac dans une forêt luxuriante du Rif. Le fils profite de ces moments d’intimité et de contemplation pour avouer à son père qu’il est homosexuel. Sa révélation fera éclater leur relation.
Né à Paris en 1976, Hicham Ayouch débute sa carrière dans le journalisme. En 2003, il se forme à la prise de vue, puis arrive au Maroc comme correspondant pour TV5 et TF1. En 2006, il signe son premier long métrage de fiction, Tizaoul (Les Arêtes du cœur), coécrit par Hicham Lasri. En 2014, il réalise son troisième long métrage, Fièvres, qui participe à de nombreux Festivals et reçoit plusieurs prix.


Institut du monde arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard
Place Mohammed V
75236 Paris Cedex 05 Programme complet sur : www.imarabe.org