Portrait de Virginie Delalande, première avocate sourde de naissance

 

8 Mars / Journée Internationale pour les Droits des Femmes : 

 

Portrait de Virginie Delalande, première avocate sourde de naissance

 

Finaliste du « Grand Oral » sur France 2

 

Aujourd’hui coach et conférencière pour inspirer les autres 

 

 

 

 

 

L’édition 2020 de la Journée Internationale des Droits des Femmes aura pour thème: « Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes. » Sourde de naissance, Virginie Delalande, sait pourtant parfaitement parler et comprendre autrui en lisant sur ses lèvres. Aujourd’hui, elle aide les personnes, handicapées ou non, à se révéler et s’épanouir. Portrait

 

 

 

« Je suis née sourde profonde au troisième degré, l’infirmité la plus lourde qu’on puisse avoir sur le plan auditif. Mes parents, tous deux entendants, étaient porteurs du gène de la surdité, sans le savoir. J’avais 9 mois quand ils ont réalisé que je n’entendais absolument rien. Assise dans l’herbe, je n’ai pas sursauté quand un tracteur a perdu sa lourde herse dans un bruit épouvantable. Verdict du médecin : « Votre fille est sourde, elle ne parlera jamais ». A 21 et 22 ans, et dans la fougue de leur jeunesse, mes parents ont refusé cette fatalité. J’ai donc eu 20 ans d’orthophonie trois fois par semaine un vrai travail de perroquet.

 

Ils m’ont aussi aidé à lire sur les lèvres, en accompagnant certaines syllabes très proches labialement par une méthode gestuelle venue tout droit des Etats-Unis, la Langue Française Parlée Complétée (LfPC). Quant à la langue des signes, je l’ai apprise, sur le tard, en fréquentant des amis sourds à l’âge adulte. 

 

 

 

C’était ma vie

 

Petite, je n’avais pas vraiment conscience d’être sourde. Enjouée, partante pour tout, j’avais plein d’amis. Ma surdité était pour moi juste un petit détail de ma personnalité ! 

 

A l’école, je recopiais les cours de mes voisins, qui me répétaient les consignes si besoin. Surtout, je m’accrochais, je ne supportais pas cette sensation d’être le boulet de service ! 

 

Comme j’adorais les romans policiers et défendre la veuve et l’orphelin, j’ai décidé de me lancer dans le droit pour devenir avocate. Je crois que j’avais aussi besoin de prouver à mon entourage et mes professeurs que j’en étais capable. Mes parents ont toujours été les seuls à croire en moi et beaucoup les prenaient pour des parents trop optimistes. Je voulais arrêter de vivre dans la peur, le jugement et dépasser mes limites.

 

 

 

Un parcours atypique

 

A la fac, même au premier rang, les profs étaient trop loins pour que je puisse lire sur les lèvres. Il a fallu que je me débrouille. J’ai obtenu mon diplôme à 27 ans devenant ainsi la première avocate sourde de naissance en France. J’avais atteint mon objectif ! 

 

Pendant un an et demi, j’ai travaillé en cabinet d’avocat. Mais ayant déménagé près de Genève en Suisse où mon diplôme français n’était pas reconnu, j’ai décidé de travailler comme juriste en entreprise puis de retour à Paris, j’ai continué quelques années avant de devenir chef de projet marketing. 

 

Avec très peu de budget et en un an, j’ai formé 3200 agents à l’accueil d’un client en situation de handicap, rendu 200 nouvelles agences vraiment accessibles et surtout étendu les produits d’assurance auto et habitation à tous les usagers, handicapés ou non. Un tour de force auquel, encore une fois, personne ne croyait vraiment. 

 

Suite à cette expérience passionnante, j’ai pris conscience de toutes les compétences développées grâce à mon handicap : mon audace, mon côté philosophe mais aussi guerrier, ma capacité à toujours trouver des solutions, à m’adapter en toute circonstance, à savoir prendre du recul et saisir les enjeux globaux, à comprendre les intentions réelles des gens, à fédérer des personnes autour d’un projet porteur de sens. 

 

Et j’ai souhaité mettre ces compétences-là au service des personnes emprisonnées par des freins, des peurs et des croyances. Je suis aujourd’hui coach et accompagne mes clients à prendre suffisamment confiance en eux pour passer outre le regard des autres et utiliser leurs forces pour construire la vie qui leur correspond vraiment. 

 

En parallèle, je donne des conférences pour changer le regard sur le handicap, montrer que, oui, le handicap peut être positif aussi bien pour les personnes concernées que pour les entreprises et la société en général. 

 

Croire en ses rêves

 

J’aimerais dire à toutes les femmes : faites-vous confiance, définissez la vie qui vous correspond vraiment pour vous sentir épanouie. Faites taire votre critique intérieure, cette petite voix qui vous culpabilise sans cesse et mettez votre mental au service de vos objectifs. Pour cela, allez   chercher des modèles de référence qui vous inspirent, des personnes qui vous montrent la voie vers la vie de vos rêves. Sélectionnez rigoureusement votre entourage et ne gardez autour de vous que des personnes bienveillantes, de bon conseil et avec un état d’esprit positif.

 

Pensez à vous, et prenez du temps pour travailler sur vous-même : identifiez vos croyances limitantes et vos peurs, réconciliez-vous avec votre enfant intérieur, allez explorer vos zones d’ombre et apprenez à vous aimer de manière inconditionnelle. Le tout en allant piocher dans les techniques de développement personnel qui répondent le mieux à vos besoins. Autorisez-vous à rêver GRAND. Et si vous sentez que vous n’avancez pas assez vite, ou que certaines barrières vous paraissent toujours infranchissables, faites-vous accompagner. »

 

 

 

A propos de Lespeakers

 

Fondée en 2017 par Eric Blot, Lespeakers est une plateforme BtoB destinée à mettre en relation des conférenciers / maîtres de cérémonie et des organisateurs de séminaires ou de conférences internes. La plateforme recense actuellement plus de 1300 speakers dont Virginie Delalande, abordant des thématiques plébiscitées en entreprise :  handicap, leadership, cryptomonnaies, big data, intelligence artificielle, etc. www.lespeakers.com