
Le rythme de croissance de l’économie mondiale marque un tournant en 2025, avec une projection ramenée à 2,8 % cette année, contre environ 3,3 % auparavant, reflétant une conjoncture marquée par les tensions commerciales, la persistance d’inflation élevée et des incertitudes géopolitiques croissantes ReutersIMF. Alors que les pays avancés continuent de muscler leurs politiques monétaires pour contenir la flambée des prix, les économies émergentes résistent mieux grâce à une vigueur de la demande interne, mais restent vulnérables aux chocs extérieurs IMF.
Selon le FMI, la croissance globale devrait s’établir à 2,8 % en 2025, puis remonter légèrement à 3,0 % en 2026, tandis que la Banque mondiale anticipe un maintien à 2,7 % pour la même période IMFGroupe de la Banque Mondiale. Ce dynamisme contrasté cache un clivage net : les économies développées progresseraient de seulement 1,4 %, face à 3,7 % pour les marchés émergents et pays en développement, portés par la consommation domestique et le redressement de certaines chaînes d’approvisionnement IMF.
La décrue de l’inflation globale se poursuit mais plus lentement que prévu, avec des taux encore supérieurs à 4 % dans de nombreux pays développés, notamment aux États-Unis et dans la zone euro Reuters. Les banques centrales, emmenées par la Fed et la BCE, conservent une posture restrictive, maintenant les taux d’intérêt à des niveaux historiquement élevés pour maîtriser les pressions sur les prix et les attentes des agents économiques IMF.
L’essor de droits de douane record imposés par les États-Unis, jugés « plus élevés que pendant la Grande Dépression », pèse sur le commerce mondial et accroît l’incertitude IMF. Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance dans la foulée, estimant que le surcroît d’incertitude pourrait réduire la croissance mondiale de 0,5 point en 2025 Reuters.
La digitalisation, vrille de l’innovation économique, dépasse désormais 15 % du PIB mondial et devrait capturer 17 % de la croissance mondiale d’ici 2028, tirée par l’e-commerce, les services numériques et les dépenses technologiques (Forrester) Forrester. En parallèle, la transition énergétique mobilise plus de 2 000 milliards de dollars d’investissements en 2023, visant à tripler les capacités renouvelables d’ici 2030 et à poser les bases d’une économie bas-carbone IRENA.
L’Accord de la COP28, qualifié de « début de la fin » de l’ère des combustibles fossiles, instaure pour la première fois un langage clair sur la réduction progressive de leur utilisation, incitant marchés et gouvernements à accélérer la décarbonation UNFCCC. L’Agence internationale de l’énergie souligne quant à elle la nécessité d’une approche globale, intégrant la résilience des chaînes d’approvisionnement des technologies propres et la sécurisation des systèmes électriques décarbonés IEA.
Les principaux risques à la hausse pour la croissance incluent une reprise de l’inflation, un durcissement monétaire plus prolongé et un nouveau cycle protectionniste, tandis qu’à la baisse pèsent les tensions géopolitiques, la fragmentation des chaînes de valeur et l’accélération du changement climatique sans mesures d’adaptation suffisantes IMFReuters. Pour renforcer sa résilience, l’économie mondiale devra conjuguer politiques budgétaires soutenables, investissements dans la transition numérique et écologique, et coopération internationale accrue.
L’économie mondiale se trouve à un carrefour complexe, partageant entre vents contraires — tensions commerciales et inflation — et leviers d’avenir — digitalisation et transition énergétique. Si les prévisions restent prudentes, une coordination plus étroite des politiques publiques et un engagement massif envers une croissance verte et inclusive peuvent favoriser un cercle vertueux, condition indispensable pour relever les défis structurels du XXIᵉ siècle.