Le monde cyber un espace en constante ébullition

L’usage que l’on fait du cyberespace et la manière dont il bouleverse notre quotidien ne cessent d’évoluer à mesure que de nouveaux sites, applications et technologies se développent, au point de faire du monde cyber un espace en constante ébullition. Force est de constater que c’est aujourd’hui un outil d’accès à l’information, de socialisation, d’influence, de divertissement et de militantisme.

ACCÈS À L’INFORMATION
Grâce à Internet, nous avons la possibilité d’accéder très rapidement à une quantité infinie d’informations : le site en ligne Wikipédia15 en est le parfait exemple. Une multitude de savoirs, de connaissances, avec des données en temps réel sont disponibles en quelques clics. Une recherche sur le moteur Google prend moins d’une demi-seconde. Ainsi, Internet est devenu notre principal outil de recherche d’informations.

L’étude annuelle Digital Report 202116, publiée par Hootsuite et We Are Social, fait état d’un grand nombre de chiffres qui font réaliser l’ampleur du Net dans notre usage quotidien pour nous informer.
En effet, la principale raison pour laquelle nous nous connectons à Internet (tous pays confondus) est la recherche d’informations (63 %), Google.com étant le site le plus visité au monde avec 66,52 milliards de visites en 2020. Chaque seconde, ce sont près de 65 000 recherches d’informations qui sont réalisées sur ce moteur aux quatre coins du globe17.
Ainsi, Internet est un support de stockage permanent et massif d’informations. Une donnée postée en ligne peut être visionnée partout dans le monde en quelques secondes. L’humanité entière est connectée de jour comme de nuit.

SOCIABILISATION
Au fil des années, les réseaux sociaux sont non seulement devenus des lieux d’entretien de nos liens sociaux, mais aussi des lieux de rencontres amicales, amoureuses, sexuelles, militantes, professionnelles... Ainsi, ils font pleinement partie de notre capital social : ils permettent «de connaître, d’être connu et reconnu18 ».

D’après la professeure Catherine Blaya, les réseaux sociaux constituent « l’une des activités dominantes du temps libre des jeunes, quels que soient le profil socio-économique ou l’origine de ces derniers19 ». Et le temps qu’ils•elles leur consacrent ne cesse d’augmenter.

Elle en fait l’analyse suivante : « Les raisons qui poussent les usagers des réseaux sociaux à divulguer des informations personnelles sont l’influence du groupe de pairs (il faut être inclus•e et par conséquent, montrer que l’on fait comme les autres) et le désir d’être reconnu•e et populaire. Les opérateurs de ces réseaux sociaux, qui vivent aussi de la popularité, en sont bien conscients et font tout pour amener les jeunes à publier le plus d’informations possible20. »

Au-delà de la popularité, l’expression de sa personne sur les réseaux sociaux sert avant toute chose à s’inclure socialement à travers des codes et normes sociales afin d’être validé·e par la société ou par certains groupes sociaux.

Sans réseau social, une personne rencontrée physiquement sera probablement vue comme un·e outsider21.

Un lieu d’entretien de nos relations sociales
Aujourd’hui, l’identité sociale se construit simultanément dans le monde physique et le monde virtuel. Les deux se complètent. En regardant le compte Instagram ou Facebook d’une personne, on peut en apprendre davantage sur ses centres d’intérêt, découvrir des points communs et les derniers événements qui ont marqué sa vie.

Être actif·ive sur les réseaux sociaux permet de garder un lien avec ses proches. Même si l’on ne s’envoie pas de messages directement, les stories sont l’un des moyens utilisés pour « rester en contact » en tenant l’autre informé•e de moments de sa vie à l’instant T.

C’est aussi une manière de renforcer un lien d’amitié avec de nouvelles personnes rencontrées physiquement. En ajoutant une personne en ami·e sur les réseaux sociaux, on l’inclut dans son cercle social et on renforce le lien qui nous unit à elle.

Parfois, l’espace physique peut même se retrouver débordé par le numérique : on peut se sentir crouler sous les notifications alors même que l’on se trouve dans un bar avec des ami•e•s ou que l’on participe à un repas de famille.

Le cyberespace, un lieu de rencontre pas comme les autres
Il est maintenant courant pour les 15-25 ans de faire connaissance sur les réseaux sociaux avant de se voir physiquement.
Les applications développent de plus en plus de fonctionnalités et de contenus pour favoriser ces rencontres en ligne. Le géant Tinder fait partie des applications les plus connues qui permettent d’être mis•e en relation avec des personnes près de chez soi. Il a par ailleurs inclus un mode « international » au début de la pandémie22 pour le développement de relations sociales exclusivement en ligne avec des personnes se trouvant jusqu’à l’autre bout du monde. L’application Grindr, elle, est spécifique aux rencontres en ligne de personnes homosexuelles, bien que Tinder permette aussi de choisir son orientation sexuelle.

Ainsi, au-delà de l’entretien de relations sociales existantes, le cyberespace est devenu un lieu privilégié pour faire de nouvelles rencontres. À titre d’exemple, Tinder permet 26 millions de « matchs » à travers le monde chaque jour23 et, en France, 1 couple sur 10 se forme sur un site de rencontres24.

La crise du Covid-19 et les nombreux confinements ont amplifié ce phénomène déjà bien présent dans notre quotidien : celui du flirt et des rencontres par écrans interposés. Le Covid a réduit notre champ d’interactions sociales : on fait moins de rencontres dans l’espace physique alors on en fait sur le Web.

Par conséquent, l’espace virtuel constitue un véritable terrain de rencontres à l’échelle locale et internationale, avec des algorithmes qui mènent vers des personnes de son établissement, de son secteur professionnel, de sa ville, ou même des personnes qui se trouvent à l’autre bout du monde et partagent les mêmes intérêts. Ces rencontres virtuelles amènent parfois à des rencontres physiques et des relations durables.

—————————
LE SAVIEZ-VOUS ?
À l’âge de 23 ans, Whitney Wolfe Herd, son ami Sean Rad et son compagnon de l’époque, Justin Mateen, ont cofondé Tinder. Les violences qu’exerçait Justin sur Whitney l’ont obligée à quitter l’entreprise deux ans plus tard.
Elle a ensuite déposé plainte contre Tinder et fondé sa propre entreprise : Bumble.
La particularité de Bumble qui, comme Tinder, est une application de rencontres, est qu’elle donne aux femmes le pouvoir de faire le premier pas et, ainsi, leur donne le contrôle.
Bumble est aujourd’hui la deuxième application de rencontres la plus populaire aux États-Unis, faisant de Whitney la plus jeune self-made-woman de l’histoire à devenir milliardaire. Belle revanche, non ?
—————————-

Quelques chiffres
• Dans le monde, les réseaux sociaux comptent 3,3 milliards d’utilisateur·ice·s25. • Selon l’étude annuelle Digital Report 2021, à travers le monde, nous passons chaque jour en moyenne 2 h 25 sur les réseaux sociaux.
• En 2019, Facebook comptait 2,27 milliards d’utilisateur·ice·s dans le monde et 40 millions d’utilisateur·ice·s en France26.
• 76 % des Français·e·s ont un profil sur les réseaux sociaux27.

Association Stop Fisha

 
Si cet extrait vous a intéressé,

vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous :

Couverture de livre