Pour plus de justice sociale, le réflexe, c’est le commerce équitable
Paris, le 25 mars 2024- Les consommateurs l’ont déjà constaté : le chocolat coûte jusqu’à 30%de plus par rapport à l’an dernier, et cette tendance risque de s’accentuer. En cause ? Une explosion des cours du cacao sur les bourses internationales, qui s’échange à plus de 7000$ la tonne à la Bourse de New-York. Cette augmentation du prix de cette commodité s’explique par une chute de la production, en grande partie liée à des mauvaises conditions météorologiques et au changement climatique des dernières années dans les principaux pays producteurs (Cote d’Ivoire, Ghana notamment), mais aussi à des cultures en mauvaise santé ou vieillissantes. Ces prix très élevés pourraient être une bonne nouvelle pour celles et ceux qui cultivent le cacao, mais il y peu de garanties que cette hausse arrive jusqu’au cultivateur.
Sur les marchés internationaux, les prix montent et descendent très vite, sans garanties pour les producteurs
| Depuis quelques années, les mauvaises conditions météorologiques et les maladies qui touchent les cacaoyers dans les principales régions productrices d'Afrique de l'Ouest entrainent une baisse drastique de l’offre de cacao. En tant que « commodité », les nouvelles sur la baisse de la production a engendrée une traditionnelle ruée des fonds spéculatifs sur la matière première qui a accéléré et accentué encore plus la hausse du cours du cacao, selon les analystes.
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A l’autre bout de la chaine, tous les producteurs de cacao ne bénéficient pas des cours internationaux élevés. Dans les deux plus grands pays producteurs, la Côte d’Ivoire et la Ghana, les systèmes de régulation du marché qui fixent le prix auquel le cacao doit être acheté pour toute la période de récoltes n’ont pas été conçus pour répondre à un marché en forte hausse. Ces prix sont définis entre 12 et 18 mois avant les ventes. Ils ont été mis en place pour protéger les producteurs en cas de baisse des prix via un fonds de stabilisation mis en place par l’Initiative cacao Ghana-Côte d’Ivoire, mais le temps long de révision des prix n’a pas permis de suivre le mouvement des cours de la bourse à temps.
" Il y a une très forte frustration des producteurs ivoiriens de ne pas pouvoir bénéficier de la hausse des cours du cacao. Le système de stabilisation qui est en vigueuractuellement, en Côte d’Ivoire, ne permet pasderémunérer davantage les producteurs en cas de montée des prix », Assata Doumbia, présidente de la coopérative de producteurs de cacao ECAM en Côte d’Ivoire.
" Au-delà des apparences du moment, il nous semble essentiel de rappeler que la spéculation dans le marché du cacao est une des raisons à qui alimente la précarité indécente dans laquelle vivent la majorité de cacaoculteurs. C’est pour cela que nous ne cessons pas de demander que l’industrie du chocolat s’engage à assurer un revenu décent aux agriculteurs. Ceci est tout simplement un droit humain Nous devons mettre fin au système qui permet à une poignée de traders et de multinationales de s’enrichir grâce à la spéculation sur les matières premières sur le dos des producteurs. Le modèle du commerce équitable, qui a fait ses preuves et offre des conditions de vie et de travail dignes, tout en luttant contre le travail des enfants, devrait être la norme pour cette filière." déclare Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France
Le commerce équitable leur permet de pérenniser la culture du cacao dans des conditions justes et durables
Le cycle ininterrompu de hausses et de baisses des prix sur les marchés n’est pas viable pour les producteurs, car il ne permet pas une stabilité de revenu pour vivre décemment, ni pour investir dans une production durable. Ce système contribue à l’insécurité des revenus pour les producteurs et donc à leur maintien dans la pauvreté. En 2018, 52% des producteurs ivoiriens vivent sous le seuil de pauvreté[i].La hausse des prix actuelle,fortement corrélée à une baisse de la production,est le résultat, malheureusement, d’une conjoncture économique.En 2017, le cours s’est effondré de plus de 30% par rapport à l’année précédente et le prix s’est retrouvé autour de 1 900 USD/tonne sur les marchés.A l’inverse de l’incertitude des marchés, le commerce équitable permet aux producteurs et productrices de pérenniser la culture du cacao dans des conditions justes et durables.
Le prix minimum garanti proposé aux producteurs engagés dans la filière du commerce équitable est de 2 400 USD/tonne auquel s’ajoute une prime de développement de 240 USD/tonne. Ce prix plancher joue son rôle pleinement quand les prix s’effondrent et protège donc les producteurs dans un marché marqué par la volatilité. Lorsque les prix sur le marché mondial dépassent le prix minimum garanti, les producteurs bénéficient du prix du marché et peuvent négocier.
La prime de développement, fixée à 240 USD/tonne et gérée collectivement au sein des coopératives, permet quant à elle d'optimiser les infrastructures de production et de transformation, d’investir dans des mesures d’adaptation au changement climatique et dans des projets pour améliorer le niveau de vie des communautés. Ils sont ainsi soutenus, et encouragés à adapter leurs pratiques agricoles, ce qui contribue à sécuriser leur production et leurs revenus futurs.
Aujourd’hui, la filière cacao équitable Fairtrade c’est : - 457 347 producteurs dans 23 pays différents, représentant 417 organisations de producteurs. - Ensemble, ils produisent plus de 700 000 tonnes de cacao équitable par an,dont seulement 33% sont vendues aux conditions du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar. - 50 millions d’euros de prime de développement reçues (en 2021) pour financer des projets de développement, et notamment d’adaptation au changement climatique.
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Pour Pâques, et pour toutes les occasions de déguster du chocolat, les produits labellisés Fairtrade/Max Havelaar représententl’alternative éthique, responsable, et durable
L’ONG Max Havelaar France, membre fondateur du mouvement international Fairtrade/Max Havelaar, agit pour un commerce équitable, respectueux des droits humains et de l’environnement. Avec le label Fairtrade/Max Havelaar, elle mobilise les entreprises, les consommateurs et les pouvoirs publics afin de transformer les pratiques et de soutenir les producteur.rice.s et travailleur.euse.s défavorisé.e.s. Elle sensibilise l’opinion publique et milite en faveur d’une économie mondiale éthique et responsable.
Plus d’informations sur www.maxhavelaarfrance.org