Du congé parental pour décès d’un enfant… au soutien de deuil

 

EMPREINTES FORMULE 10 PROPOSITIONS POUR DEVELOPPER
ET ENCADRER L’ACCOMPAGNEMENT DE DEUIL

 

 

Les dernières semaines ont été agitées par des débats houleux sur la question de la durée pour congé de deuil parental. Le 4 février puis le 13 février 2020 se sont tenues deux réunions autour de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, du secrétaire d’État Adrien Taquet, avec cinq députés, Empreintes et sept autres associations. Ces réunions ont permis d’apporter au Gouvernement des propositions concrètes, dont 10 présentées par Empreintes. L’examen de la proposition de loi du député Guy Bricout est prévu le 3 mars au Sénat. En amont de la commission des affaires sociales du Sénat qui se tient le 26 février, Empreintes présente ses 10 propositions pour développer et encadrer l’accompagnement de deuil dans son Livre blanc Face au deuil à paraitre ce 25 février 2020.

Empreintes propose au Parlement, au Gouvernement et à la société civile, une feuille de route en 5 axes qui répond aux besoins des personnes en deuil par l’accompagnement et la prévention, aux besoins des professionnels par la formation et les connaissances, aux besoins de la société par la protection et la mobilisation.

1.      Information systématique sur le deuil, sur les ressources et sur les offres de soutien

2.      Consultation médicale systématique 3 à 6 mois après le décès

3.      Formation d’un Référent deuil® dans chaque organisme

4.      Création d’un métier d’Accompagnant de deuil®

5.      Observatoire de recherche

6.      Création d’un rapport annuel

7.      Définition d’un cadre déontologique commun

8.      Politique d’investissement dans l’accompagnement

9.      Collectif inter-associatif

10.  Journée nationale de deuil labellisée

Ces 10 propositions ont été présentées en clôture des Assises du Deuil au palais du Luxembourg le 12 avril 2019, Assises placées sous la présidence du sénateur Bernard Jomier et sous le haut patronage de trois ministères : Solidarités et Santé, Justice et Éducation Nationale. Elles ont été enrichies et contextualisée depuis.

Ces 10 propositions s’appuient sur l’expérience d’Empreintes depuis 25 ans dans l’accompagnement de deuil et la formation, ainsi que sur une enquête que l’association a réalisée auprès de 3 000 Français avec le CRÉDOC « Les Français face au deuil 2019 »[1].

Pour Empreintes, le véritable sujet de santé publique est l’accompagnement et la prévention des risques liés à tout type de deuil. L’allongement du congé de deuil après le décès d’un enfant est une réelle avancée dans la reconnaissance du vécu de deuil, mais ne saurait suffire à répondre aux besoins des personnes en deuil, des professionnels et des organismes.

Le deuil s’impose : on recense chaque année 600 000 décès dont 11 000 suicides, soit près d’un décès toutes les minutes. 9 Français sur 10 vivent ou ont vécu un deuil. Il s’impose au travail : 51 % des Français ont perdu un collègue, 35 % des actifs ont bénéficié d’un arrêt de travail et 39 % ont ressenti des difficultés d’attention ou de concentration. Il s’impose aux jeunes : 42 % des 18 à 29 ans ont perdu un grand-parent.

 

Le deuil isole : 2 Français sur 5 s’isolent lors d’un deuil et 1 sur 2 a été heurté par certaines attitudes de son entourage.

 

Le deuil tue : le veuvage entraine une surmortalité de 60 % dans les 6 premiers mois du deuil chez les conjoints de plus de 65 ans,[2] 3 Français sur 5 constatent un impact du deuil sur leur santé physique et 1 sur 2 sur leur santé psychique.

 

Aujourd’hui, seuls 20 % des endeuillés ont été pris en charge pour leurs souffrances physiques ou psychologiques. 3 % ont été accompagnés par des associations, alors qu’ils sont 97 % à estimer que ce soutien leur a été indispensable.

 

Pour qu’une action politique en faveur des personnes en deuil soit entreprise, combien faudra-t-il de décès par maladie, addiction, accident, suicide ; combien de personnes désocialisées, isolées, précarisées ; combien de familles monoparentales fragilisées ; combien d’enfants en échec scolaire ; combien de personnes âgées placées et sans soutien ?

L’association Empreintes a été créée sous le nom « Vivre son deuil » par le psychiatre Michel Hanus en 1995. Elle est dirigée depuis 2014 par Marie Tournigand, assistante sociale et formatrice, aujourd’hui déléguée générale. Le conseil d’administration composé de 15 membres est présidé par Hélène Lalé, juriste. Empreintes développe un accompagnement de deuil pour tous (tout lien, tout âge, toute cause de décès) et partout en France à travers cinq missions qui vont de l’individu à la société : aider, former, informer, rechercher, mobiliser. Ses valeurs sont l’expertise, l’éthique, le partage et l’audace. L’équipe d’accompagnants et de formateurs répond à la fois aux besoins des personnes en deuil, des professionnels et des organismes. Empreintes propose une plateforme téléphonique nationale (3 000 appels par an), des entretiens individuels et familiaux, des groupes d’entraide, des formations certifiées, un site internet, un répertoire des structures d’accompagnement de deuil, des conférences, des travaux inter-associatifs et de recherche, des actions de plaidoyer.

 

Pionnière, Empreintes a organisé les Assises du Deuil au Palais du Luxembourg le 12 avril 2019. De nouvelles Assises sont prévues en avril 2021.

 

Ce Livre blanc Face au deuil est réalisé grâce au soutien engagé de deux de ses partenaires : Klésia et la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire.