Les violences qui se sont produites samedi à Marseille entre supporters en marge du match Angleterre-Russie ont suscité la consternation par leur niveau d’intensité, et malheureusement par les blessés dont certains graves.
On ne répètera jamais assez que le lien entre alcool et violence est parfaitement connu et que l’association entre publicité pour les alcools et sport est un mélange détonnant et dangereux, particulièrement dans le football qui est un terrain où l’alcool a la cote auprès des fans.
La passion sportive, les esprits échauffés et la consommation d’alcool conduisent inévitablement à des situations à risques. Quelques parlementaires inconséquents proposent régulièrement de réintroduire la vente d’alcool dans les stades. La guérilla urbaine à laquelle on a assisté hier se produirait à l’intérieur même des stades.
De même, l’UEFA est irresponsable quand elle accepte de se faire sponsoriser par l’industrie alcoolière. Les sponsors officiels de l’UEFA ont depuis des semaines mobilisé tous les espaces publicitaires et toutes les ressources du marketing pour associer leurs produits, leur consommation et le spectacle sportif, en dépit de leur engagement à se conformer à l’article du Code d’autodiscipline & de déontologie en matière de communication et de commercialisation des boissons alcoolisées stipulant qu’« Aucune communication commerciale ne doit associer la consommation de boissons alcoolisées à des situations de chance, d’exploit, d’audace ou d’exercice d’un sport. ».
Rappelons-le : la célébration du sport ne doit en aucun cas servir de support publicitaire à l’alcool car, on le voit aujourd’hui, c’est l’image du sport qui est entachée, et la vie de jeunes qui peuvent en faire les frais.
Nous pouvons éviter des dangers, mais il faut revenir à l’esprit et à la lettre de la loi Evin. La priorité doit être donnée à la santé et à la célébration sportive, indépendamment des intérêts économiques.
Il aura fallu les évènements dramatiques de Marseille, malheureusement prévisibles, pour que le ministre de l’Intérieur prenne les mesures qui s’imposent car, désormais, tout le monde a pu le constater : l’alcool sur le sport, c’est comme l’huile sur le feu.