10e édition du Triathlon des Roses : 5 villes, 1800 participants pour expérimenter les vertus du défi

 

La Fondation ARC rappelle à travers cet événement les bienfaits de l’activité physique, véritable cotraitement du cancer, tant dans son rôle préventif que pour ses effets sur la diminution des effets secondaires et sur les risques de récidives.

Le Triathlon des Roses, organisé par la Fondation ARC, s’élancera en 2023 pour sa 10e édition. Cette compétition solidaire dédiée aux femmes, dont l’objectif est de lever des fonds pour la recherche sur les cancers du sein, prend chaque année un peu plus d’ampleur, rassemblant à chaque édition de formidables énergies.

Cette fois , 5 villes participent à l’événement : Paris, le samedi 16 septembre avec le Stade Français ; Toulouse, le dimanche 24 septembre avec le Toulouse Triathlon ; Lyon, le dimanche 8 octobre avec le Lugdunum Triathlon Club ; Antibes avec Antibes Triathlon et Nantes avec le Triathlon Club Nantais, le dimanche 22 octobre. Près de 1800 participantes et participants sont attendus sur la ligne de départ, prêts à se défier pour la bonne cause sur un parcours adapté à tous les publics enchaînant natation, cyclisme et course à pied. Par ailleurs, pour la 2e année consécutive, un Triathlon des Roses en version connectée permettra à toutes les bonnes volontés de se mobiliser partout en France.

3 disciplines sportives, 3 objectifs

Le Triathlon des Roses qui, comme son nom l’indique, regroupe 3 disciplines sportives se fixe 3 grands objectifs : collecter des fonds pour faire avancer la recherche sur les cancers du sein ; informer sur les progrès réalisés dans ce domaine ; sensibiliser sur les bienfaits du sport en matière de santé. Chaque année, on dénombre en effet 59 000 nouveaux cas de cancer du sein en France : il est donc vital de se mobiliser pour faire reculer la maladie. Avec le soutien de la Fondation ARC, les chercheurs explorent sans relâche de nouvelles pistes et produisent des connaissances qui doivent être partagées avec le plus grand nombre.

Un défi à la portée de toutes et tous

Même s’il s’agit d’une compétition officielle, chronométrée, le Triathlon des Roses demeure avant tout une course solidaire et festive. Les distances que doivent parcourir les participantes – c’est avant tout une épreuve dédiée aux femmes – sont adaptées à tous les publics et à toutes les conditions physiques : 100 m ou 200 m en natation, moins de 10 km à vélo, de 2 à 5 km de course à pied selon les villes. Les inscrites peuvent concourir à titre individuel ou en équipes relais de 2 ou 3 personnes (auquel cas les hommes sont les bienvenus). Pour s’aligner sur la ligne de départ, il suffit de collecter 100 à 300 € minimum en individuel et 250 à 500 € minimum pour les relais. Les montants de collecte minimum varient en effet selon les villes.

« Pour moi, c’est hyper concret d’être ici. J’ai eu la chance de bénéficier d’un nouveau traitement qui n’existait pas il y a cinq ans quand j’ai fait ma première récidive, et ça, c’est grâce à la recherche. Pour moi, ça signifie vraiment quelque chose de venir au Triathlon des Roses et de voir tous ces gens solidaires, ces donateurs, ces chercheurs qui nous permettent à nous, malades, de garder espoir et de finir par gagner contre la maladie. » Amélie, participante au Triathlon des Roses de Paris en 2022

Les entreprises aussi se mobilisent

Cette année encore, les entreprises sont invitées à participer au Triathlon des Roses. L’occasion pour elles de fédérer leurs collaborateurs autour d’une grande cause et d’un défi sportif. En amont de la compétition, les équipes se mobilisent pour collecter des dons et, le jour de l’événement, se retrouvent sur le terrain, plus soudées que jamais.

Modalités de participation pour une entreprise à Paris : 5 000 € de don (ou l’équivalent en sponsoring ou en partenariat média), jusqu’à 6 collaborateurs ; 7 500 €, jusqu’à 15 collaborateurs ; 10 000 €, jusqu’à 24 collaborateurs.

L’édition connectée revient en 2023

Pour la deuxième année consécutive, la Fondation ARC organise également un Triathlon des Roses connecté. Le principe en est simple : il s’agit de réaliser collectivement le plus grand triathlon de France en cumulant les kilomètres nagés, pédalés et courus pour tous les participants, partout dans l’Hexagone. Les inscriptions seront ouvertes dès cet été. Le challenge proprement dit se déroulera, quant à lui, du 1er au 31 octobre prochain. Estelle Fabrice (ancienne membre de l’équipe de France de cyclisme féminin), Fanny Leeb (chanteuse, autrice-compositrice) et Frédérick Bousquet (champion du monde de natation) seront les marraines et le parrain de cette 2e édition en ligne.

Sport et cancer : des Français concernés et sensibilisés*

En matière de prévention, il paraît essentiel de promouvoir l’activité sportive : de nombreuses études ont montré que son absence et manque est responsable de 20 % des cancers du sein et qu’une pratique régulière après un diagnostic diminue le risque de récidive de 24 %.

* Enquête « Sport & Cancer » réalisée par l’Institut Think pour la Fondation ARC auprès de 801 personnes malades ou ayant eu un cancer, issues d’un échantillon représentatif des Français âgés de 40 ans et plus, du 14 au 25 avril 2023.

Plus de 8 personnes sur 10 touchées par un cancer sont convaincues qu’il faut bouger pendant la maladie et 86 % sont même persuadées que l’activité physique est recommandée. Elles sont autant à connaître les bénéfices du sport (cardio, efficacité non médicamenteuse, guérison).

Cependant, on peut se demander quelle est la connaissance précise des patients sur les bienfaits de l’activité physique. Mesurent-ils, au-delà de la qualité de vie pendant et après les traitements, l’impact de l’activité physique sur la réduction des récidives : -24 % dans le cas des cancers du sein et du risque de décès, et -28 % dans les cas des cancers du sein, ainsi que -39 % pour les cancers colorectaux* ? En effet, un peu moins de 7 personnes interrogées sur 10 connaissent son rôle préventif, ainsi que ses effets sur la diminution des effets secondaires et sur les risques de récidive.

Comme le souligne le docteur Jean-Marc Sène, médecin spécialisé en sport et santé, ex-médecin de l’équipe de France olympique de judo, l’activité physique est un véritable cotraitement du cancer : « L’activité physique permet de développer les capacités respiratoires et musculaires, afin de lutter contre la fatigue, tout en améliorant la récupération. Une activité adaptée est importante pendant et après un cancer. Elle améliore la tolérance au traitement et diminue ses effets secondaires. Surtout, il faut savoir que le sport agit fortement sur le risque de récidive. C’est donc un “médicament” plus que recommandé ! »

Ces résultats restent encourageants et traduisent une bonne sensibilisation des malades aux bienfaits de l’activité physique. Néanmoins, il s’agit à présent de comprendre pourquoi celle-ci n’est pas davantage prescrite et n’est pas plus intégrée dans les parcours de soins, et quels sont les manques auxquels font face les professionnels de santé pour la prescrire plus largement – manque de moyens, de temps, de formation, etc. Les structures sont pourtant existantes, mais elles gagneraient à être davantage connues afin d’optimiser la mise en place de l’activité physique pendant la maladie. Un réel travail est à mener pour mieux faire le lien entre elles et les professionnels de santé.

L’étude montre également que les principaux moteurs à la pratique du sport sont : se changer les idées (63 %), se sentir soutenu par ses proches (55 %), se réapproprier son corps (47 %). Cependant, les freins à la poursuite d’une activité sportive pendant la maladie restent nombreux, les principaux étant : la fatigue (68 %), ainsi que les périodes de dépression (37 %) et la peur de se blesser (29 %).

Si l’on constate une baisse d’activité pendant la maladie (-9 points vs avant le diagnostic), l’activité sportive est davantage plébiscitée après la maladie (+10 points pour la remise en forme et pour les déplacements à pied, à vélo ou en trottinette). Enfin, participer à un défi sportif renforce la résilience du patient, en lui changeant les idées (58 %), en le motivant à bouger (54 %) et à prendre soin de lui (45 %). La motivation, quant à elle, passe par le soutien des proches (55 %), l’aide d’un coach (30 %) ou le fait de bouger en équipe (27 %).

Docteur Caroline Cuvier, spécialiste sport santé, revient sur l’importance d’un événement comme le Triathlon des Roses pour renforcer la motivation des malades et les informer sur les bienfaits de l’activité physique dans le cadre de la maladie : « Après un cancer, il faut retrouver du muscle, de la force et se réconcilier avec un corps souvent meurtri. Des défis comme le Triathlon des Roses sont l’occasion de médiatiser ce sujet et de rappeler l’importance du sport dans le cadre de la prévention et de la guérison des patientes atteintes d’un cancer du sein. Il est important de faire parler de cette initiative pour attirer l’attention des patients, des familles et du grand public sur les bénéfices de la pratique d’une activité physique adaptée à sa forme, à son âge et à sa maladie. »

« Mon cancer, c’est du sport ! Les vertus du défi sportif à l’épreuve du cancer »

Face au cancer, les bienfaits de l’activité physique ne sont plus à démontrer, que ce soit pour prévenir la maladie, supporter les traitements et leurs effets secondaires, ou encore limiter les risques de récidive. Le défi sportif est l’une des formes que peut prendre cette activité. Dans un contexte de lutte contre le cancer, il revêt une importance particulière, entre catalyseur de ressources physiques et mentales décisives, dépassement de soi et moment suspendu, tenant la maladie à distance.

Dans un livret réalisé à l’occasion de cette nouvelle édition du Triathlon des Roses, la Fondation ARC a donné la parole à trois jeunes femmes : France, Élodie et Amandine.

Toutes ont connu la maladie, un cancer du sein, et se sont lancées dans un défi sportif, dont le Triathlon des Roses. Elles ont accepté de nous conter leur histoire. Ce dialogue est complété par les éclairages de médecins chercheurs spécialisés dans le sport et la santé, ainsi que par le témoignage du parrain de la course, également sportif invétéré, le journaliste et animateur de l’émission Koh-Lanta, Denis Brogniart.

Ce dernier a en effet tenu à rappeler l’importance d’un défi comme le Triathlon des Roses pour les patients et leur entourage : « Participer à un événement comme le Triathlon des Roses, c’est se lancer un défi personnel, mais le faire avec et pour les autres, c’est rendre un peu de la chance dont on bénéficie depuis de longues années. Le Triathlon des Roses est une course exceptionnelle qui regroupe des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des hommes. Certaines participantes ont ou ont eu un cancer du sein et se reconstruisent à travers le sport. Le défi pour elles, c’est d’arriver au bout du parcours avec leur famille et leurs amis. Il s’agit de vivre ensemble cet événement extraordinaire pour réduire l’écart entre les malades et les personnes bien portantes. Une femme qui souffre d’un cancer du sein n’est pas en dehors de la vie, mais pleinement dans la société. Elle a besoin de cette structure commune pour accélérer sa rémission et sa guérison. »