Elina Dumont a présenté son rapport de mission « Femmes à la rue » qui lui avait été confié dans le cadre du programme Région solidaire lancé en 2018. A la suite de la présentation de ce rapport, la Région Île-de-France a décidé de :
L'ouverture d'une Maison Région Solidaire pour les femmes à la rue
Après avoir mis en place deux premières Maison dédiées à l'accueil des sans-abris du métro parisien à Clichy-la-Garenne (92) et à Issy-les-Moulineaux (92) et un centre temporaire dans les anciens locaux de la Région à Paris (VIIème), la Région Île-de-France ouvrira pour cet hiver une nouvelle Maison Région Solidaire. Située dans le XVIIème arrondissement de Paris, au cœur du quartier des Batignolles, elle sera entièrement réservée aux femmes qui vivent dans la rue.
Cette nouvelle Maison Région Solidaire ouvrira dans un hôtel du groupe Machefert avec lequel la Région Île-de-France va signer une convention d'occupation inédite. Ce choix s'est porté sur un lieu convivial, fonctionnel et permettant d'accueillir des femmes pendant toute la durée nécessaire à leur reconstruction. La localisation de la Maison et la proximité des transports en commun permettront en outre aux femmes hébergées de ne pas trop s'éloigner de leur lieu de vie et de leur environnement habituels.
Celles-ci pourront ainsi bénéficier d'un lieu d'hébergement mais aussi de soins, de réinsertion et de resocialisation. Au-delà du simple hébergement d'urgence proposant des séjours de répit, l'objectif est bien de proposer un accueil de long terme, de jour comme de nuit permettant aux femmes hébergées de préparer l'avenir avec plus de sérénité.
La distribution des kits d'hygiène aux femmes franciliennes les plus précaires
L'accès des femmes à des produits d'hygiène de base renvoie à la fois à des questions de préservation de la dignité humaine et de lutte contre la précarité, mais aussi de santé publique.
En se basant sur les chiffres de la grande enquête de 2012 de l'INSEE sur l'hébergement des sans domicile, on peut estimer que près de 40 000 femmes sans abri sont concernées par le problème de la précarité menstruelle. Face à un coût d'environ 10 euros par mois, ces femmes sont en effet bien souvent contraintes de renoncer à utiliser des protections hygiéniques ou utilisent des protections de fortune avec des risques gynécologiques avérés.
Face à ce constat difficile, de nombreuses associations de terrain réalisent déjà un travail précieux en fournissant des protections périodiques aux femmes à la rue. Dans sa volonté de prendre soin des invisibles et des plus précaires, l'exécutif régional souhaite changer d'échelle et généraliser ces initiatives qui répondent aux besoins des femmes à la rue.
Lors de la commission permanente de juillet 2020, les élus régionaux ont ainsi attribué une subvention de 30 000 euros à l'Agence du don en nature, qui collecte des invendus non-alimentaires, pour les redistribuer à des associations intervenant auprès des plus précaires. 5 000 kits comprenant un paquet de 16 protections périodiques, des lingettes intimes, du gel hydroalcoolique, de la crème, du shampoing sec et du dentifrice ont ainsi pu être constitués.
Ce type de partenariat sera élargi afin de généraliser la distribution de kits d'hygiène composés de protections menstruelles et de produits d'hygiène de base pour les femmes en ayant besoin.
Des dispositifs de soutien aux femmes victimes de violences
La Région Île-de-France a également mis en place plusieurs dispositifs de soutien aux femmes victimes de violences tels que la réservation d'une centaine de logements sociaux par an, des campagnes de sensibilisation et de sécurisation dans les transports en commun, mais aussi des actions concrètes telles que la mise en œuvre d'arrêts à la demande ou le renforcement de la présence des forces de sécurité sur le réseau de transports en commun. La Région vient aussi en aide par exemple aux associations de victime dans l'accompagnement de la prise en charge du parcours judiciaire ou encore le soutien à des associations luttant contre toute forme de violences (mariages forcés, viols, proxénétisme, etc.) ainsi qu'à des associations qui oeuvrent pour l'insertion de ces femmes.