Loi Bourguignon le 6 mai à l'Assemblée nationale : contre les « sorties sèches » de l'aide sociale à l'enfance, les député.es auront-ils le courage d'agir ?


 

 

Le 6 mai, l'Assemblée nationale examinera la proposition de loi portée par la députée Brigitte Bourguignon visant à renforcer l'accompagnement des jeunes majeur.es vulnérables vers l'autonomie. Cette dernière prévoit notamment l'obligation pour l'ensemble des Départements d'accompagner les jeunes de 18 à 21 ans par des  contrats « jeunes majeur.es ». Ce dispositif d'accompagnement des jeunes sortant de l'aide sociale à l'enfance pour éviter « les sorties sèches », bien qu'indispensable, est néanmoins aujourd'hui facultatif et variable d'un Département à l'autre.

 

Demande forte des ancien.nes jeunes placé.es et de très nombreux collectifs et d'associations, la généralisation des  contrats « jeunes majeur.es » dans l'ensemble des Départements constituerait une première réponse pour ces jeunes qui, en l'absence d'accompagnement, doivent à 18 ans et pour une très grande majorité affronter un parcours du combattant pour suivre une formation, trouver un logement, un emploi ou encore accéder aux soins. Quand près d'un.e SDF sur quatre en France est un.e ancien.ne enfant placé.e, il n'est plus temps de tergiverser mais d'agir concrètement pour les accompagner.

 

Aujourd'hui, les enfants et les jeunes de l'aide sociale à l'enfance comme leurs familles, au-delà de l'action volontariste de certains Départements comme celui de la Seine-Saint-Denis - qui accompagne déjà près de 1000 jeunes en  contrat « Jeunes majeurs » en y consacrant 20 millions d'euros chaque année -, demandent que la République tienne concrètement et partout en France sa promesse d'égalité. Cela passe par un engagement fort de l'État aux côtés des Départements qui ne peuvent assumer seuls les dépenses de solidarité nationale.

 

J'apporte tout mon soutien à cette proposition de loi pour permettre à ces jeunes, quel que soit leur département, d'être préparé.es et accompagné.es vers l'autonomie.

 

Beaucoup reste à faire et la question de l'accompagnement vers l'autonomie sera au cœur des Etats généraux de la protection de l'enfance que nous organisons le 7 mai prochain à Montreuil en Seine-Saint-Denis avec l'ensemble des acteurs de l'aide sociale à l'enfance.