Les responsables européens et des gouvernements locaux et régionaux demandent que les politiques européennes soutiennent davantage les zones rurales

Bruxelles, le 13 novembre 2019
Alors que les débats sur le prochain cadre financier de l’Union européenne sont en cours, le Comité européen des Régions (CdR), les membres du Parlement européen et l’association internationale Ruralité-Environnement-Développement (R.E.D) ont débattu le 12 novembre des besoins spécifiques des zones rurales après 2020 lors d'une conférence organisée à Bruxelles. Ils appellent la Commission européenne à inclure, dans ses futures propositions législatives, des dispositions visant à prendre en compte les spécificités de ces zones et à leur octroyer un financement suffisant, en particulier au titre des Fonds Structurels et d’Investissement Européens (FESI).


Le Parlement européen a adopté le 3 octobre 2018, sur impulsion de Mercédes Bresso, présidente de l'intergroupe sur les zones rurales, montagneuses et isolées (RUMRA), une résolution sur les besoins spécifiques de ces territoires. La proposition demande une coordination des politiques européennes pour assurer le développement des territoires ruraux afin de relever les défis économiques, environnementaux et sociaux auxquels sont confrontées toutes les régions d’Europe et les zones rurales en particulier. Pour favoriser la cohésion et prévenir le risque de fragmentation territoriale à l’avenir, la proposition suggère la mise en place d’un pacte des villages intelligents, en vue d’assurer une approche plus efficace, intégrée et coordonnée des politiques communautaires ayant un impact sur les zones rurales.Le Comité européen des Régions (CdR) soutient ces revendications qui sont cruciales pour assurer le développement rural dans l'Union européenne entre 2021 et 2027.


Comme l’a souligné Gérard Peltre, Président de R.E.D et du Mouvement européen de la Ruralité, la reconnaissance de la diversité des territoires ruraux en pôles de développement et d’innovation pour relever les grands défis sociaux et  climatiques européens d’un monde en profonde transformation est essentielle pour réaliser les objectifs de cohésion territoriale de l’UE, structurer l’agenda Rural Européen et réussir le Rural Proofing. Or, les derniers chiffres montrent un déficit d’engagement financier pour ces territoires, ce qui rend d’autant plus nécessaire la mise en place d’un cadre stratégique opérationnel - l’Agenda Rural Européen, et financier adapté au développement intégré des territoires ruraux. "L’avenir de la préconisation d’un agenda rural Européen, que la résolution du Parlement européen a officialisé, dépend du soutien d’instances comme le CdR et bien entendu de l’engagement des Etats membres et de la Commission Européenne", a déclaré M. Peltre. La France a ouvert la voie avec son Agenda Rural Français. Il en est de même dans la Grande région Transfrontalière qui comprend la Lorraine en France, le Luxembourg, ae Rhénanie Palatinat et la Sarre en Allemagne et la Wallonie en Belgique avec l'existence du centre de référence de la ruralité.


Franz Bogovitch, Député européen et vice-président de l’Intergroup RUMRA au Parlement européen, a rappelé que "par cette résolution, le Parlement européen entend garantir aux citoyens vivant en dehors des zones urbaines des possibilités similaires à celles qui sont offertes en milieu urbain. C’est à nous, députés au sein des commissions compétentes, qu’il incombe d’utiliser cette résolution comme un outil et un rappel constant chaque fois que nous devons argumenter et convaincre d’autres responsables politiques que les politiques consacrées uniquement aux zones urbaines sont incomplètes: elles ne concernent que la moitié de l’Europe".


Jan Olbrycht, Député européen et rapporteur sur le cadre financier pluriannuel, a ajouté que  le 2ème pilier de la PAC ne devait pas être un réservoir pour le 1er pilier et que le développement rural ne devrait pas être réduit à la PAC mais pris en compte dans toutes les politiques européennes.


Ulrike Müller, Députée européenne et rapporteure sur la PAC (contribution de la PAC à la politique de développment rural), a rappelé que "nous avons besoin de zones rurales fortes dans l'Union européenne. C'est pourquoi je m'efforce de faire en sorte que la politique agricole commune continue de fournir suffisamment de fonds pour le Fonds de développement rural au cours de la prochaine période de financement. Le transfert de connaissances et l'innovation, la promotion des jeunes agriculteurs et le soutien au changement de génération, ainsi que le soutien aux entreprises de taille moyenne sont pour moi des points essentiels. Plus de la moitié de la population vit dans les zones rurales, mais il y a souvent un manque d'internet à haut débit, de bonnes liaisons de transport, d'accès facile aux soins médicaux ou aux installations éducatives et culturelles".


Les intervenants considèrent que il est nécessaire et urgent de trouver une réponse au déséquilibre rural-urbain et un renforcement de la coopération rurale agricole. Ils estiment que les zones rurales, montagneuses et isolées devraient être remises au centre des politiques économiques et sociales européennes dès la prochaine période de programmation de la politique de cohésion. À l’instar des initiatives prises pour les zones urbaines il doit y avoir des opportunités pour les zones rurales.


Informations complémentaires:

·       Avis du CdR sur "La PAC post 2020"

·       Résolution du Parlement européen du 3 octobre 2018 sur la prise en compte des besoins spécifiques des zones rurales, montagneuses et isolées (2018/2720(RSP)) 



Le Comité européen des régions
Le Comité européen des régions est l’assemblée des représentants des pouvoirs locaux et régionaux des 28 États membres de l’Union européenne. Créé en 1994 à la suite de la signature du traité de Maastricht, il a pour mission d’associer les collectivités locales et régionales au processus décisionnel de l’UE et de les informer des politiques européennes. Le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne le consultent à propos des politiques intéressant les régions et les villes. Pour siéger au Comité européen des régions, ses 350 membres et leurs 350 suppléants doivent tous être, dans leur région ou commune d’origine, soit titulaires d’un mandat électoral, soit politiquement responsables devant une assemblée élue. Pour de plus amples informations sur votre délégation nationale, cliquez ici.