LES PETITES GLO LEVENT LE VOILE SUR LA REALITE DES VIOLENCES CONJUGALES CHEZ LES 12-24 ANS

 

90,3% des personnes s'identifiant comme femmes et ayant déjà été en couple ont répondu “oui“ à au moins une question sur l'expérience des violences conjugales.
Qu’il s’agisse d’insultes (47%) ou encore de phrases rabaissantes (46%), les violences conjugales sont bien présentes dès l’adolescence. Bien souvent banalisés et cachés derrière la
légèreté de l’humour, ces abus verbaux posent une relation de dominance disproportionnée pouvant déboucher sur des situations de violences conjugales physiques.
Elles sont d’ailleurs 59%, soit plus d’une sur deux, à s’être déjà senties obligées d'avoir des relations sexuelles ou d’effectuer certaines pratiques par peur que leur partenaire les quitte ou qu’il ne les aime plus. Une réelle difficulté à laquelle doit faire face toute une génération d’adolescentes retrouvées piégées dans des relations abusives. 38% des femmes s’identifiant comme hétérosexuelles ont affirmé que leur partenaire a déjà obtenu d’elles des  comportements qui ne leur ressemblaient pas (changer de style vestimentaire, consommer de la drogue, de l’alcool, couper les ponts avec leurs proches...).
Le constat est similaire chez les femmes qui s’identifient comme homosexuelles (38%) et bisexuelles ou pansexuelles (44%).

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UNE PRESSION QUI POUSSE 38% D’ENTRE ELLES À RESTER SILENCIEUSES
La pression ressentie au sein du couple est telle que seulement 62% des personnes interrogées ayant subi des violences en ont parlé à quelqu’un, le plus souvent à une personne de leur cercle amical. Ainsi, 38% des personnes interrogées ont gardé le silence. Les causes principales de ce mutisme sont l’envie d’oublier l’événement (42,9%) ou encore ne pas savoir à qui s’adresser (16,3%). Pour 28,4% d’entre elles, c’est la peur des conséquences qui les pousse à garder le secret. Et pour cause, plus de 3 femmes hétérosexuelles sur 10 affirment avoir déjà eu peur de leur partenaire (37%). Chez les femmes s’identifiant comme bisexuelles et pansexuelles, ce chiffre monte à 43% contre 21% des femmes s’identifiant comme homosexuelles. 

"Lorsqu’on entend parler des violences conjugales, on s’imagine souvent une femme d’une quarantaine d’années avec un œil au beurre au noir ou des bleus sur les bras. C’est de ce constat qu’est née l’envie de réaliser cette enquête. Si l’on veut voir réduit au minimum (zéro) le nombre des féminicides chaque année, il faut apprendre aux plus jeunes à identifier ce qu’est une relation saine. Généralement, les ados ne se sentent pas concerné·e·s par les violences conjugales car on les résume à de la violence physique et que la société a tendance à romantiser les relations 'passionnelles', par exemple en faisant de la jalousie une preuve d’amour. Mais une insulte, c’est déjà de la violence. Un·e partenaire qui casse des objets aussi, même s’il ou elle ne nous les lance pas directement au visage. Les résultats du sondage parlent d’eux-mêmes, malheureusement, et ces chiffres doivent plus que jamais nous alerter et nous donner envie d’agir. Ouvrons les yeux, protégeons-nous et protégeons nos jeunes.” explique Chloé Thibaud, rédactrice en chef de la newsletter Les Petites Glo.

"A l'association En avant toute(s), qui accompagne les jeunes à travers son tchat Commentonsaime.fr, il n'y a pas un jour sans qu'une jeune femme ne vienne nous voir sans se sentir illégitime. Elles nous disent des choses comme "Je ne sais pas si on peut parler de violences,  je ne suis pas une femme battue" ou "Je suis jeune, est-ce que moi aussi, je peux subir des violences conjugales ?". A chaque fois, elles nous décrivent pourtant des faits extrêmement graves, qui relèvent du pénal. Les violences au sein du couple chez les jeunes sont très répandues, mais encore sous-évaluées et peu questionnées dans la société. Il y a aussi très peu d'espaces de parole dédiés et adaptés au public adolescent. C'est aussi pour cela que nous avons décidé de proposer ce sondage, et que nous menons au quotidien des actions ciblées.", souligne Louise Delavier, Responsable des programmes d’En avant toute(s).

MÉTHODOLOGIE
Échantillon : l’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3127 personnes, âgées entre 12 et 24 ans. Nous avons écarté les 25 réponses ayant répondu “Non” afin de nous centrer sur notre objet d’étude.
Mode de recueil : les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré disponible en ligne sur le site des Glorieuses du 2 au 27 novembre 2021.
Analyse : les résultats ont été analysés grâce au logiciel “Numbers” pour produire les statistiques présentées ci-après. L’enquête a eu une très large majorité de répondant·e·s ayant répondu “oui” à la question “Avez-vous déjà été en couple ? (formel ou informel)”. Par ailleurs, plus de 8 personnes sur 10 ayant répondu à l’enquête s’identifient comme femmes (cis ou trans) ayant des relations plutôt hétérosexuelles. Par souci de cohérence statistique, les résultats ci-après se concentreront donc sur cette catégorie, sauf mention contraire.

À propos de Les Petites Glo
Les Petites Glo est la première newsletter féministe et culturelle destinée aux adolescent·e·s. Envoyée un mardi sur deux à plus de 20 000 abonné·e·s, la newsletter traite de manière décalée des sujets de société. La newsletter des Petites Glo est écrite par la journaliste Chloé Thibaud. Toutes les newsletters sont produites par l’entreprise Gloria Media. https://www.instagram.com/lespetitesglo/

A propos d’En avant toute(s)
En avant toute(s) est une association qui agit pour l'égalité des genres et la fin des violences. Elle agit principalement auprès des jeunes en oeuvrant pour sensibiliser et enfin changer les comportements sexistes. Elle accompagne aussi des jeunes femmes et personnes LGBTQIA+ vivant des violences au sein du couple et de la famille via le premier tchat spécifique : commentonsaime.frhttps://enavanttoutes.fr