Le désir et l’amour, le désir ou l’amour... ou pourquoi pas les deux ?

Le thème du désir et de l’amour est tellement vaste, qu’un livre entier ne suffirait pas à en faire le tour. Ni une encyclopédie en neuf volumes, d’ailleurs. Longtemps, on a prétendu que les femmes avaient besoin d’aimer pour désirer, et que les hommes désirent avant, et tombent amoureux ensuite. Ces vieux poncifs n’ont plus lieu d’être mis en avant en ce début de xxie siècle. Car main- tenant que les femmes s’autorisent à dire vraiment ce qu’elles pensent et ce qu’elles ressentent, on s’est aperçu que...
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Le thème du désir et de l’amour est tellement vaste, qu’un livre entier ne suffirait pas à en faire le tour. Ni une encyclopédie en neuf volumes, d’ailleurs. Longtemps, on a prétendu que les femmes avaient besoin d’aimer pour désirer, et que les hommes désirent avant, et tombent amoureux ensuite. Ces vieux poncifs n’ont plus lieu d’être mis en avant en ce début de xxie siècle. Car maintenant que les femmes s’autorisent à dire vraiment ce qu’elles pensent et ce qu’elles ressentent, on s’est aperçu que... Eh oui ! Elles peuvent également avoir un désir démesuré pour un partenaire – sans toutefois en être amoureuse. Bien évidemment, les mauvaises langues ont avancé que les femmes sont toujours semblables à ce qu’elles étaient – donc qu’elles ont besoin d’aimer pour désirer, ou bien qu’elles veulent « faire comme les hommes », jouer les femmes libérées, alors qu’en fait, au fond de leur petit cœur rose, elles ont des sentiments amoureux pour celui qu’elles prétendent seulement désirer mais qu’elles le dissimulent pour ne pas passer pour la vieille ringarde de service qui est restée prisonnière du syndrome du prince charmant.

La règle, c’est qu’il n’y a pas de règle. Eh ouais. Chaque homme, chaque femme, est capable, est en droit, de désirer sans aimer. Bien évidemment, la femme qui a des relations fondées uniquement sur le désir avec un ou plusieurs partenaires passe pour une femme de petite vertu, alors que l’homme sera toujours considéré comme un lover, un Don Juan, un tombeur, un bourreau des cœurs, même si on l’a déjà dit cent fois, il est bon de faire une petite piqûre de rappel ; autre piqûre de rappel : sur ce point, hélas, les mentalités n’évoluent que très lentement...

Je précise que la femme est également « en droit » de désirer ET d’aimer. Ce n’est pas interdit non plus ! C’est juste différent. Le hic, c’est quand l’un ou l’autre des deux partenaires éprouve des sentiments amoureux, en plus du désir, et l’autre non. Dans ce cas, il peut y avoir déséquilibre, souffrance et jalousie. La relation n’est pas fondée sur les mêmes bases. C’est pourquoi il est bon de communiquer, tout au long de la relation, pour voir comment elle évolue... Une relation qui commence en mode « sexfriend » peut devenir délicate quand l’un ou l’autre des partenaires, peu à peu, commence à éprouver des sentiments. L’amour, le désir, l’attachement et le sexe resteront des choses éminemment délicates et compliquées... C’est normal, puisque nous sommes des êtres humains, par définition très compliqués...

L’alchimie du désir et de l’amour
C’est le cerveau qui sécrète des hormones spécifiques et des neurotransmetteurs, qui sont ensuite acheminés dans l’organisme via trois circuits différents : la circulation sanguine, la circulation lymphatique et le système nerveux.

Les hormones sont fabriquées par des glandes spécifiques, et sont ainsi acheminées dans tout le corps par le sang et la lymphe. Il est important de savoir qu’elles peuvent, par ce biais, envahir l’organisme tout entier !

Les neurotransmetteurs, fabriqués par les neurones – cellules du système nerveux –, ne sont pas acheminés dans tout le corps, mais agissent « sur place », sur d’autres neurones, qui sont en quelque sorte leur cible.

Le désir et l’amour sont un phénomène « magique », mais pas seulement... L’attirance irrépressible, le coup de foudre, l’amour... sont aussi provoqués par la sécrétion de différentes molécules (les hormones et les neurotransmetteurs) qui sont libérées simultanément par deux individus ! Un regard, le timbre d’une voix, particulièrement captivant, un parfum particulier... peuvent déclencher la sécrétion de dopamine et d’endorphines, surnommés « les neurotransmetteurs du bien-être et du plaisir ».

Les phéromones sont des substances chimiques très actives, sécrétées par les glandes endocrines par de nombreux animaux – mammifères, reptiles, insectes... – et certains végétaux. Elles sont volatiles, et donc perçues par l’odorat, ou ressenties par simple contact. Leur rôle est de provoquer chez les individus de la même espèce une attirance sexuelle, visant à la procréation. Bien que l’on soupçonne que l’être humain sécrète également des phéromones, cela n’a pas encore été prouvé scientifiquement. Toutefois, des phéromones de synthèse ont été créées et sont utilisées dans différents produits cosmétiques et autres. Qui n’a jamais reçu dans sa boîte mail une publicité vantant les mérites de tel produit agissant comme « attractif sexuel » auprès de la gent du sexe opposé ? Alors, info ou intox ? Des études sont en cours.

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Méfiance, Méfiance !
On trouve en vente sur Internet une multitude de substances et parfums censés contenir des phéromones et ainsi vous rendre irrésistible – un véritable aimant à garçons ! Pourquoi ne pas essayer ne serait-ce qu’une fois (renseignez-vous auparavant sur la composition de ces parfums, en lisant scrupuleusement la liste des ingrédients qu’ils contiennent, ou en appelant le service client). Si cela vous permet d’avoir davantage confiance en vous grâce à un superbe effet placebo, pourquoi pas ? Mais pourquoi ne pas plutôt garder vos précieux euros pour vous acheter une robe ou un livre rien que pour vous faire plaisir ? Le bonheur que cela vous procurera vous fera rayonner, et on sait pertinemment que c’est la confiance en soi et ce que dégage l’individu qui attirent les personnes de sexe opposé.
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Chez l’être humain, l’homme et la femme sont donc attirés l’un par l’autre de manière inconsciente par le regard, le toucher... pouvant déclencher des sécrétions de dopamine et d’endorphines... Mais vous savez tout comme moi qu’une multitude de facteurs entrent en ligne de compte : la manière de bouger, la ressemblance avec un être déjà désiré, l’insistance d’un regard, des frôlements... peuvent déclencher cette attirance irrépressible. Si la chimie de l’amour existe, elle n’est pas le seul facteur déclenchant le désir, l’attirance puis l’amour... L’être humain, même s’il reste un mammifère, use d’outils qui lui sont propres pour séduire, et nous
allons y revenir dans l’ensemble de cet ouvrage...

 

Servane Vergy


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