Kama Sutra : à la découverte de vos zones érogènes

 Les couples débutants (ou ceux qui ne se sont jamais posé beaucoup de questions à propos de leur sexualité) ont tendance à imaginer que tous les corps fonctionnent à peu près de la même manière dans un lit. Que pour une caresse donnée, on obtient forcément une réponse standardisée. Erreur fatale !

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Les couples débutants (ou ceux qui ne se sont jamais posé beaucoup de questions à propos de leur sexualité) ont tendance à imaginer que tous les corps fonctionnent à peu près de la même manière dans un lit. Que pour une caresse donnée, on obtient forcément une réponse standardisée. Erreur fatale !

Notre histoire personnelle, la manière dont notre corps a été éveillé au plaisir, font de chacun d’entre nous un partenaire sexuel unique, dont les réponses aux divers stimuli érotiques ne sauraient être prévues par avance ou devinées par l’autre.

En pratique : pour mieux vous connaître, placez une croix sur chacune de vos cinq zones érogènes secondaires (hors organes génitaux) les plus sensibles sur les silhouettes de la page ci-contre. Pour chacune d’elles, donnez une note de 1 à 5 en fonction de l’agrément perçu quand votre partenaire la caresse.

Si vous ne savez pas répondre de tête à ce petit questionnaire, demandez à votre partenaire de caresser les zones suivantes, afin de déterminer votre choix.
Et maintenant, affinez la connaissance de vos zones érogènes en déterminant la manière dont vous préférez les voir stimulées.

Elle. Madame, dans le tableau ci-dessous, reportez les 3 zones (hors sexe) les plus agréables pour vous, et indiquez pour chacune d’entre elles comment la stimuler selon votre goût (plusieurs choix sont possibles) :


T6ableau

                                                                                                                                                                                                                               



Lui. Monsieur, dans le tableau ci-dessous, reportez les 3 zones (hors sexe) les plus agréables pour vous, et indiquez pour chacune d’entre elles comment la stimuler selon votre goût (plusieurs choix sont possibles) :


Tableau



Ce qui vous fait vibrer d’emblée
À l’issue de cette première exploration, il est probable que vous ayez découvert certaines choses sur votre propre fonctionnement comme sur celui de votre partenaire. Pour que cet acquis ne reste pas lettre morte, pensez à appliquer sur chacun de vous deux, lors de vos prochaines caresses, au moins une des combinaisons ainsi mises en évidence.

Par exemple, pour Elle : masser la nuque, caresser le ventre, puis mordiller l’oreille.
Au bout de quelques séances, et si l’enchaînement choisi est aussi agréable que vous le pensiez, cela devrait devenir un automatisme. Comme un raccourci vers l’éclosion de vos désirs.
Je te tiens, tu me tiens...

Mais comme le sexe est un élan spontané, et pas une vulgaire leçon que l’on récite, il arrive souvent que, dans le feu de l’action, les gestes ne soient pas tout à fait ceux que l’on avait prévus. Bien souvent, celui qui agit tend à utiliser ses propres zones érogènes pour stimuler celles de son partenaire. En faisant de la sorte, vous démultipliez certes vos chances d’allumer un à un ses sens, mais vous n’êtes pas non plus à l’abri d’un effet déplaisant.

Pour éviter les mauvaises surprises, complétez ensemble le tableau ci-contre. Mettez en contact chacune des zones mentionnées avec chacune des zones de votre partenaire, et cochez selon l’agrément ressenti. Si vous cochez tous les deux une association donnée de deux zones (par exemple, poitrine d’Elle contre poitrine de Lui), vous pouvez alors la retenir comme faisant partie des ingrédients de base de vos préliminaires. Notez qu’il s’agit moins d’établir un menu définitif que d’éliminer les combinaisons qui ne vous satisfont pas. Au même titre que vous avez banni le coulis de fraises sur le saucisson ou les cornichons dans le gâteau au chocolat.


Schéma

Surtout, effectuez cette dernière phase exploratoire sans idées préconçues ni tabou. Bien sûr, il pourra vous paraître incongru de caresser le pubis de Madame avec l’oreille de Monsieur, ou encore la nuque de Monsieur avec les seins de Madame. Riez-en, mais ne vous arrêtez pas là. De ce jeu peuvent naître de véritables révélations érotiques. L’idée générale, c’est que votre corps tout entier peut être un instrument de plaisir.
Dans un second temps, vous pourrez tester à nouveau les quelques combinai- sons qui auront retenu vos deux suffrages, et établir la short-list des trois ou quatre qui ont votre préférence.

2 - Mises en bouche
Pratique exotique il y a encore un siècle, le sexe bucco-génital est devenu de nos jours l’une des figures imposées des rapports de couple. 78 % des femmes auraient déjà pratiqué la fellation et 56 % des hommes le cunnilingus. Rappelons ici que, s’il constitue un préliminaire appréciable, parfois même un substitut satisfaisant au rapport dit « complet » (avec coït), le sexe oral ne saurait être imposé. Pour dire les choses crûment, sucer ou lécher son partenaire n’a rien d’obligatoire. Certes, on peut prendre plaisir à la pratiquer, mais elle doit être motivée en premier ressort par une volonté de combler celui ou celle à qui on le propose.
De fait, quand une caresse bucco-génitale est effectuée de manière contrainte ou routinière, elle est rarement agréable, pour celui qui la dispense comme pour celui qui la reçoit. Que l’on suce ou que l’on lèche, il convient donc de s’intéresser au préalable à celui ou celle qu’on gâte de la sorte. Bien qu’étant des « Entrées » de choix, annonciatrices d’un savoureux repas, le cunnilingus ou la fellation ne sont pas des recettes standard qu’on pourrait appliquer de la même manière à tou(te)s.

2.1 - La meilleure façon de lécher
Étant entendu que chaque sexe de femme réagit aux stimulations d’une manière qui lui est propre, prenez le temps d’affiner votre connaissance de celui de votre partenaire, avant de vous ruer dessus, toute langue dehors !
L’erreur la plus courante est en effet de ne considérer le sexe féminin et les différentes parties qui le composent (grandes lèvres, nymphes, capuchon, clitoris, vestibule, vagin) comme un tout indifférencié, qu’il suffirait de laper à grands coups. Rien n’est moins vrai. Monsieur, pour affiner votre approche, demandez donc à votre partenaire de remplir la grille ci-contre, en votre présence, afin qu’elle définisse quelle action elle apprécie (ou non) pour chacune des zones concernées :

La seule règle à retenir en la matière, c’est que si diverses variations sont appréciées pour commencer, chaque femme connaît généralement une caresse spécifique de sa zone génitale qui, pratiquée suffisamment longtemps et avec régularité, peut lui provoquer un orgasme.
Pour une approche encore plus personnalisée, ne vous contentez pas de cocher la case correspondante à chaque zone et action choisie, mais indiquez : la vivacité (Rapide ou Lent), l’intensité (Fort ou Doux), la durée (Bref ou Prolongé) qui ont votre préférence.

Variantes diverses
Les zones érogènes primaires de la femme étant par nature peu saillantes, la position adoptée a son importance sur les sensations offertes. Celle retenue par la plupart des couples (Madame allongée sur le dos, jambes écartées, Mon- sieur allongé face à l’entrejambe de sa partenaire) est hélas loin d’être la plus adaptée : peu confortable pour l’homme (nuque cassée, amplitude faible des mouvements), elle interdit des cunnilingus prolongés.

Une fois votre panel de caresses établi, testez donc d’autres postures, afin de définir celles qui vous conviennent le mieux. Les critères à prendre à considération doivent être :
• Le confort des deux partenaires ;
• L’ouverture large de la vulve, pour l’accès immédiat à toutes les zones érogènes ;
• La capacité de Monsieur à effectuer des mouvements amples avec sa bouche/sa langue.

La liste des positions en fin d’ouvrage vous propose trois figures qui constituent autant de variantes d’« Entrées » possibles. Voir le Paradis (p. 38), la Feuille (p. 42), et l’Adoration (p. 40).

Si Madame se sent assez à l’aise avec le fait d’offrir une vue très directe sur son sexe, la posture de loin la plus agréable et efficace à la fois consiste pour elle à s’allonger tête-bêche sur le corps étendu de son partenaire, comme elle le ferait pour un 69. Mais au lieu de prendre elle-même le sexe de l’homme en bouche, elle se contente d’arrondir le dos et de reposer son visage et son buste sur le ventre ou le flanc de Monsieur. Ce dernier veillera de son côté à caler sa nuque avec un oreiller assez épais pour ne pas avoir à forcer sur ses cervicales à chaque coup de langue.

Ainsi installés, le cunnilingus peut durer aussi longtemps qu’il plaira aux deux amants...

2.2 - La meilleure façon de sucer
Étant entendu que chaque sexe d’homme réagit aux stimulations d’une manière qui lui est propre, prenez le temps d’affiner votre connaissance de celui de votre partenaire, avant de vous ruer dessus, toutes lèvres dehors !

L’erreur la plus fréquemment commise est de se concentrer sur le seul gland du pénis, et de lui appliquer un mouvement de succion régulier, comme s’il s’agissait de faire fondre le plus vite possible une boule de glace dans son cornet.

Sachez-le, malgré « l’efficacité » de cette méthode (éjaculation rapide), elle est tout sauf gratifiante pour votre partenaire. Madame, pour affiner votre approche, demandez donc à Monsieur de remplir la grille ci-contre, en votre présence, afin qu’il définisse quelle action il apprécie (ou non) pour chacune des zones concernées :


Schéma


La seule règle à retenir en la matière, c’est que Monsieur n’appréciera réellement ce que vous lui prodiguez que si vous variez les stimulations. En d’autres termes, si vous prenez votre temps, signe pour lui que vous appréciez ce que vous faites.

Pour une approche encore plus personnalisée, ne vous contentez pas de cocher la case correspondante à chaque zone et action choisie, mais indiquez : la vivacité (Rapide ou Lent), l’intensité (Fort ou Doux), la durée (Bref ou Prolongé) qui ont votre préférence.

Variantes diverses
Côté homme, a priori pas de problème d’accès à son sexe. Toutes les positions sont donc « bonnes ». À deux bémols près :
• Tout sexisme mis à part, la fellation n’est réellement satisfaisante pour l’homme qui la reçoit que s’il se sent en position de domination et s’il bénéficie d’une vue complète de la scène. Ainsi, les postures où il sur- plombe sa partenaire penchée sur son membre sont à privilégier.
• L’intromission d’un pénis en érection dans la bouche n’est pas une chose anodine. Certaines femmes ne l’acceptent qu’à condition de pouvoir contrôler de manière précise la longueur avalée. Par ailleurs, cette maî- trise leur permet aussi de doser leurs caresses de manière plus précise, et d’atteindre les différentes zones ciblées, y compris le scrotum et le frein. Par conséquent, les positions où la femme ne dispose pas d’un espace de recul sont à proscrire.

Dans notre sélection de positions, nous avons retenu deux « Entrées » com- portant une fellation et sacrifiant aux critères ci-dessus : le Chasseur (p. 44) alliant « domination » et confort ; et l’Offrande (p. 46) où l’attitude de la femme est plus soumise.

3 - Des Entrées à combiner
Comme nous l’avons déjà dit, aucune méthode érotique ne saurait se substituer à ce qui fonctionne d’instinct entre partenaires.
Néanmoins, en établissant un ou plusieurs programmes de référence pour vos préliminaires, fruits de vos observations passées (voir pages précédentes), vous connaîtrez une phase d’excitation plus rapide et surtout plus intense.
1 - Une pincée de vos caresses favorites
Parmi vos stimulations de zones érogènes secondaires préférées (I-1, À la découverte de vos zones érogènes), sélectionnez chacun :
• A - Une zone où vous voulez être stimulé(e) manuellement.
• B - Une zone où vous voulez être stimulé(e) avec la bouche.
• C - Une zone où vous appréciez d’être stimulé(e) par une zone érogène de votre partenaire.

2 - Une cuillerée de vos jeux de bouche préférés
Pour permettre à votre partenaire de vous dispenser votre caresse bucco- génitale préférée, sélectionnez chacun :
• D - Une posture offrant une stimulation d’intensité moyenne, mais confor- table pour celui qui la prodigue ; à pratiquer longtemps.
• E - Une posture offrant une stimulation de forte intensité, même si elle est peu confortable pour celui qui la prodigue ; à pratiquer brièvement.

Mélangez, pour des enchaînements savoureux
Chacun votre tour, dispensez à votre partenaire l’enchaînement suivant : A-C-D (ou A-B-C si vous n’êtes pas d’humeur pour offrir du sexe oral cette fois-ci). L’excitation étant généralement plus longue à venir chez les femmes, commencez de préférence par Madame.
Poursuivez maintenant, toujours en alternant, par un enchaînement : B-C-E (ou B-B-C si vous n’êtes pas d’humeur pour offrir du sexe oral cette fois-ci) en prenant soin de changer de zone par rapport au premier enchaînement, aux étapes B et C.

 

Tableaux :   © Leduc s Editions

Emma Mars

 

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