Un expert en mycologie répond à vos questions sur les champignons !
« Les applications pour reconnaître les champignons sont de faux amis. Attention danger ! »
Il reste encore des champignons à récolter dans les bois ! Mais avec plus de 600 intoxications aux champignons recensées depuis le début du mois de juillet 2023 en France,l'Agence de sécurité sanitaire (Anses)rappelle qu’ilfaut rester vigilant, d’autant plus que ce phénomène récurrent chaque année, devient malheureusement plus important!
Ces intoxications peuvent être attribuées à divers facteurs, notamment la confusion entre des champignons comestibles et des espèces toxiques, souvent causée par l'utilisation d'applications web de reconnaissance de champignons fournissant des identifications incorrectes ; ou encore la consommation de champignons comestibles mais en mauvais état, mal conservés, ou mal cuits.
Alors comment les reconnaître sans se tromper ?
Pour le Docteur Jean-Philippe Rioult, maitre de Conférences en Botanique et Mycologie à l’université de Caen(UFR Santé) il est préférable de ne récolter que les champignons que l'on connaît et reconnaît et de les faire identifier en pharmacie pour plus de sécurité. N’est pas mycologue qui veut.
Et les applications ?
Pour ce qui est des applications de reconnaissance des champignons, Jean-Philippe Rioult, après avoir testé diverses applications considère que les résultats ne sont pas concluants : « En effet, ces applications se trompent une fois sur deux, en raison des différences morphologiques significatives au sein d'une même espèce de champignon. Elles fonctionnent bien pour la reconnaissance des insectes ou des plantes, mais avec les champignons les AI font encore beaucoup trop d’erreurs qui peuvent avoir des conséquences dramatiques voire mortelles. Avec une application, on n’apprend rien. Alors gare aux applications et apprenez plutôt à vous familiariser avec les principales espèces mortelles, toxiques et comestibles et potassez des ouvrages de référence écrits par des experts tels que Marcel Bon, Régis Courtecuisse, Bernard Duhem, Guillaume Eyssartier et Pierre Roux. »
Et quand on a consommé le champignon qu’il ne fallait pas ?
L'ARS de Normandie en partenariat avec la faculté de Pharmacie de l’université de Caen, la Société linnéenne de Normandie, l’ARS, l'Omédit de Normandie ainsi que les CHU d'Angers et le service des urgences de Caen ont élaboré, il y a quelques années un guide (qui reste d’actualité) à destination des professionnels de santé et du grand public : « Prise en charge des intoxications par les champignons en Normandie » :que l'on peut retrouver sur le site de l’ARS de Normandie :