Les cycles de l'histoire des sciences

Aujourd’hui, la science en général et la physique fondamentale en particulier affrontent une mutation paradigmatique aussi profonde qu’irréversible. Il s’agit d’un passage fort avec effet de seuil puissant. Il s’agit de passer du paradigme de la science classique (réductionnisme, analycisme, hasardisme, matérialisme, déterminisme et mécanicisme) au paradigme de la science complexe (émergentisme, holisme, intentionnalisme, hylozoïsme, téléologisme et organicisme).

Aujourd’hui, la science en général et la physique fondamentale en particulier affrontent une mutation paradigmatique aussi profonde qu’irréversible. Il s’agit d’un passage fort avec effet de seuil puissant. Il s’agit de passer du paradigme de la science classique (réductionnisme, analycisme, hasardisme, matérialisme, déterminisme et mécanicisme) au paradigme de la science complexe (émergentisme, holisme, intentionnalisme, hylozoïsme, téléologisme et organicisme).

Mais oublions pour l’instant ces mots savants ; ils seront explorés et discutés systématiquement dans les chapitres qui viennent.

Pour l’heure, essayons de poser l’enjeu de ce petit livre...
Notre époque vit une très profonde et importante mutation paradigmatique, c’est-à-dire une bifurcation culturelle et sociétale majeure, un basculement radical de tous nos repères spirituels, intellectuels, moraux, sociétaux, économiques et méthodologiques.

– L’économie se transforme et passe d’une logique de masse à bas prix à une logique de niche à haute utilité.
– Les religions instituées sont délaissées au profit de spiritualités plus personnelles, moins rituelles et plus méditatives, ésotériques ou initiatiques.
– Les structures sociétales quittent progressivement les lourdeurs et lenteurs des modèles hiérarchiques pyramidaux et se dirigent vers des organisations en réseaux de communautés autonomes fédérées par un projet commun.
– Les idéologies politiques ou syndicales laissent la grande majorité des citoyens et travailleurs de marbre, ce qui marque le divorce flagrant entre la société civile et les « élus professionnels » qui prétendent la représenter.
– Les systèmes éducatifs sont en panne et irréformables tant ils sont enfermés dans des conservatismes d’un autre âge ; mais le trou béant des carences en talents, compétences, intelligences et savoir-faire s’élargit de jour en jour.
– Au niveau des ressources naturelles, la rupture n’est pas moindre puisque, au début des années 2000, nous avons basculé d’une logique d’abondance vers une logique généralisée de pénurie, induisant, partout, la mise en place d’une culture de la frugalité.
– La démographie a atteint des niveaux extravagants et insoutenables. En deux cents ans, nous sommes pass és de 1 milliard d’humains sur Terre à 7 milliards (nous serons entre 9 et 10 milliards vers 2050) alors que la Terre ne peut supporter valablement que 1,5 milliard d’humains sur une longue durée.
– Les technologies ont fait un immense bond en avant durant le xxe siècle, mais les méthodologies sont restées archaïques : nous possédons ou utilisons tous des artefacts (le téléphone portable, la télévision, l’ordinateur, le web, les médicaments, les pesticides, les produits agro-industriels, etc.) que nous n’arrivons plus ni à maîtriser sérieusement ni à employer judicieusement.
– Les valeurs classiques, celles de la chrétienté et des Lumières, qui furent dominantes pendant longtemps, sont aujourd’hui usées à la corde : elles montrent leur limite tous les jours. On sait que la charité et la solidarité débouchent sur l’assistanat généralisé. On sait que la démocratie débouche sur une démagogie clientéliste et électoraliste.

On sait que l’égalité débouche sur un égalitarisme insupportable et sur le nivellement par le bas. On sait que la liberté, sans la responsabilité et l’autonomie, débouche sur le caprice érigé en système.

Faut-il continuer la litanie ? Tout ce qui fait le monde des hommes est en train de connaître une métamorphose semblable à celle qui transforme la chenille en papillon.

Et bien sûr, comme il se doit, les sciences en général et la science-mère qu’est la physique fondamentale n’échappent pas à l’air du temps.

 

      Marc Halévy             
                                                                              

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 Ni hasard, ni nécessité - Physique et métaphysique de l'intention