Pour rappel, cette interdiction est déjà effective en France depuis le 1er janvier 2020. Elle fut le résultat d’une adoption par les députés dans la loi agriculture et alimentation (EGALIM) votée le 30 octobre 2018 et de long mois de mobilisation d’une coalition d’associations, parmi lesquelles Générations Futures, pour que le ministre, Bruno Le Maire entérine cette mesure le 11 janvier 2019.
En revanche, le péril demeure au niveau européen* car le 26 mai une majorité d'Etats membres de l'Union européenne a approuvé cette proposition de la Commission visant à laisser l'autorisation du E171 aux formulations contenant moins de 50% de particules sous le seuil des 100 nm.
Risque pour la santé :
Nous nous réjouissons de cette décision puisque l’innocuité de cet additif à l’état nanoparticulaire n’est toujours pas démontrée. Le centre international de recherche sur le cancer a d’ailleurs classé cette substance en 2016 comme cancérogène probable. Or, plusieurs études internationales ont montré la capacité du dioxyde de titane à franchir les barrières physiologiques chez l’Homme. Parmi ces travaux, le dernier en date a été publié hier par l’INRAE et démontre que les nanoparticules de dioxyde de titane peuvent traverser le placenta chez la femme enceinte et atteindre le fœtus.
Bien que cette interdiction puisse paraître insuffisante car ne concernant que les produits alimentaires, il s’agit d’une nouvelle victoire (après celle obtenue en France) qui en appelle d’autre. Il est en effet inconcevable de prendre le moindre risque vis-à-vis d’additifs non essentiels comme les colorants. Cette avancée majeure s’inscrit dans le besoin plus large de mieux encadrer les substances à l’état nanoparticulaires.
La France, de part le rôle joué par la société civile (ONG en premier), ces agences nationales (Anses, INRAE), certains de ses élus nationaux et européens peut se féliciter de son rôle de leader sur ce sujet.
* et donc pour l'interdiction de la France car on peut craindre que des industriels brandissent la concurence déloyale pour faire revenir la France sur sa décision.
Le 7 octobre 2020, les députés, réunis en plénière, ont voté, à une écrasante majorité, contre la proposition de la Commission européene d'autoriser les additifs E171 qui contiennent jusqu'à 50% de nanoparticules de dioxyde de titane.