Bien que relativement rares, les dysfonctionnements thyroïdiens existent chez les enfants et peuvent avoir des répercussions sérieuses sur leur bien-être et leur développement physique et mental s’ils ne sont pas pris en charge. Il est donc important pour les parents d’être capable de repérer les signes et symptômes, pour pouvoir si besoin recourir à une aide médicale, généralement très bénéfique. C’est le thème retenu cette année par l’association de patients internationale Thyroid Federation International pour sensibiliser le grand public durant la Semaine de la Thyroïde, qui se déroule du 23 au 29 mai. Située à la base du cou, cette petite glande a la forme d’un papillon.
D’où l’idée de mettre en scène deux papillons, Hypo et Hyper, dans un conte pour enfants, afin d’illustrer les symptômes des principaux dysfonctionnements thyroïdiens et avoir une résonnance éducative aussi bien pour les enfants que pour leurs parents. D’autres outils d’information sont également disponibles pour le grand public afin d’en savoir plus sur cette glande dont les dysfonctionnements affectent la vie de plusieurs millions de Français.
Des troubles mal connus des parents
Les dysfonctionnements de la thyroïde peuvent survenir à tout âge et entraîner toutes sortes de troubles : rythme cardiaque, digestion, humeur, sommeil… La plupart du temps, ces troubles se soignent très bien. Chez les enfants, ces perturbations de la thyroïde sont rares mais elles existent. L’hypothyroïdie congénitale affecte un bébé sur 2 à 4 000. Dans les pays développés, elle est diagnostiquée dans les jours qui suivent la naissance de l’enfant. L’hypothyroïdie acquise (apparition plus tardive) - le plus souvent sous la forme de thyroïdite de Hashimoto - touche 1 à 2 % des adolescents. L’hyperthyroïdie est elle retrouvée chez 8 enfants sur 1 million chez les moins de 15 ans.
Une enquête menée chez 1 600 mères de plusieurs continents avec le soutien de Merck montre une mauvaise connaissance de cette maladie. Si elles sont nombreuses (86 %) à savoir que ces troubles peuvent toucher les enfants, bien peu sont capables de repérer les symptômes évocateurs parmi ceux qui leurs sont présentés (16 %) ou de les évoquer avec leur médecin (16 %).
C’est pourquoi l’association Thyroid Federation International a décidé de consacrer sa huitième semaine internationale (du 23 au 29 mai 2016) aux troubles thyroïdiens des enfants. Dans une démarche ludique et éducative, ainsi que pour faciliter les échanges parents-enfants, un conte a été conçu, qui met en scène deux papillons Hypo et Hyper, qui ont bien du mal à jouer et vivre leur vie d’enfant jusqu’à ce que le docteur s’occupe d’eux et traite leur dysfonctionnement thyroïdien.
3 QUESTIONS A...
Béate Bartès, Présidente de l’association Vivre Sans Thyroïde
Pouvez-vous nous présenter votre association ?
Au départ, c’est un forum de discussion que j’ai créé en 2000 après mon cancer de la thyroïde afin d’aider les malades à trouver des réponses à leurs questions, dans leur langage (différent de celui des médecins) et de faciliter les échanges d’expériences. Le forum a beaucoup de succès puisque 16 500 personnes y sont inscrites et qu’il est consulté environ 5 000 fois par jour. Nous avons créé une association en 2007 : ses cotisations permettent le maintien du site, l’organisation de conférences et la participation à des colloques, en toute indépendance.