Zoom - les 11 facteurs de risques majeurs de la maladie d’alzheimer





La maladie d’Alzheimer est plurifactorielle, c’est-à-dire que de nombreux facteurs se conjuguent pour aboutir à son éclosion puis à son développement. Parmi eux, ceux listés ci-dessous sont présents dans les deux tiers des cas.

1. Le rétrécissement de l’artère carotide
Lorsque la plaque d’athérome grossit dans les artères, elle finit par les remplir plus ou moins. Notamment l’artère carotide, avec ainsi un plus grand risque d’accident vasculaire cérébral et de maladie d’Alzheimer. La menace majeure est que l’artère se bouche un jour, interdisant alors l’irrigation du cerveau et de l’œil de ce côté-ci.

Le débat fait rage entre les « procholestérol » et les « anticholestérol », les premiers affirmant que la plaque est dure et constituée principalement de calcium agrégé sur lequel vient se déposer le cholestérol (ce dernier n’étant donc pas la cause de l’obstruction), alors que l’ancienne école, qui prescrit des statines anticholestérol, rétorque que c’est le cholestérol qui forme les plaques.

Ces deux visions des choses aboutissent à des conseils diamétralement opposés car pour la nouvelle école, le cholestérol PROTÈGE le cerveau (et il semble que les dernières études leur donnent raison). Dans cette optique, faire baisser le cholestérol, notamment avec les statines, favorise les troubles neurologiques, les démences, et des patients sont diagnostiqués Alzheimer alors que quand on leur retire leurs statines... brusquement tout va mieux. Selon leur point de vue, le rétrécissement de la carotide, comme de toute autre artère, doit être mesuré non en termes de cholestérol mais en terme de « score calcique » (un autre examen). Et un score calcique élevé est forcément associé à 1) du diabète, 2) une insuffisance rénale, 3) un taux bas de cholestérol ( !), 4) la prise de statines. Quel que soit le point de vue adopté, il est essentiel de préserver ses carotides !

2. L’obésité
Une étude très récente conclut que les personnes en fort surpoids ont un cerveau plus « âgé » que celui des personnes du même âge, de poids normal. Ce que l’on appelle la « substance blanche » diminue chez tout le monde dès l’âge de 50 ans, mais bien plus vite chez les personnes obèses et même en simple surpoids. Autrement dit, un individu obèse de 50 ans a un cerveau comparable à celui d’une personne mince de 60 ans, ce qui bien évidemment avance la survenue éventuelle d’une maladie neurodégénérative.

Un test simple à réaliser chez vous avec un mètre de couturière : mesurez votre tour de taille. S’il dépasse 88 cm (femmes) ou 102 cm (hommes), vous devriez vraiment tout mettre en œuvre pour perdre du poids et, surtout, réduire ce tour de taille.

3. L’hypertension artérielle
Prenez régulièrement votre tension. C’est certainement le cas si vous avez déja été victime d’un accident cardiaque ou vasculaire cérébral. Mais tout le monde devrait s’y prêter de temps à autre. En dehors de la prise de tension au cabinet du médecin, vous pouvez aussi la réaliser régulièrement à la maison avec un petit appareil simple à utiliser appelé « autotensiomètre ». Il a le mérite de prendre vos mesures à n’importe quelle heure et en condition normalement « relax » (ce qui n’est pas toujours le cas chez le médecin – effet « blouse blanche »). Dans l’idéal, il faut prendre sa tension matin (avant le petit-déjeuner) et soir (avant le coucher), 3 fois de suite. Notez les résultats.

4. Un niveau d’éducation faible
Selon l’étude Paquid, plus une personne a suivi d’études, plus le risque de maladie d’Alzheimer serait retardé. Les chercheurs ont ainsi remarqué que pour ceux ayant bénéficié d’un diplôme sanctionnant des études, Alzhei- mer se déclarait 15 à 16 ans après les premiers troubles, contre 7 petites années pour ceux n’ayant pas suivi d’études supérieures. Et que pour ces derniers, les symptômes étaient plus marqués, avec une phase rapide de déclin accompagnée de répercussions quasi immédiates sur la qualité de vie quotidienne. Les scientifiques pensent que les malades « diplômés » possèdent une plus grande réserve cognitive, avec davantage de réseaux de neurones, et peuvent ainsi compenser plus longtemps pour « tenir » sans développer de symptôme, malgré l’évolution de la maladie.

5. L’inactivité physique
Les seniors ayant une activité physique quotidienne régulière possèdent davantage de matière grise que les sédentaires. Ce qui réduit de 50 % le risque de développer une maladie d’Alzheimer. Ce thème pourrait nous occuper des pages et des pages tant il est étudié. Mais le mieux à retenir est ceci : bouger chaque jour suffisamment, notamment marcher, marcher, marcher... est peut-être le meilleur moyen pour rester en bonne santé mentale. Le moyen no 1, avant TOUS les autres.
6. La dépression

50 % de malades d’Alzheimer souffrent de dépression, ce qui est bien compréhensible comme conséquence... mais la dépression pourrait bien être aussi un marqueur assez fiable d’un début d’Alzheimer. Toujours est-il qu’il n’est pas toujours facile de distinguer l’un de l’autre. Certains spécialistes pensent que de nombreuses personnes sont étiquetées « démentes » alors qu’elles sont en réalité dépressives. Bref, ces deux maladies fréquentes sont souvent liées.

7. La fragilité générale des personnes âgées
Une moins bonne circulation, un moins bon sommeil, moins de muscles... on pourrait continuer longtemps la liste. Mais il faut rappeler quand même aussi que de très nombreuses personnes âgées sont en pleine forme et restent hyperactives. Elles ont raison : c’est en bougeant, en gardant une vie sociale et amicale riche, qu’elles se mettent le mieux à l’abri de problèmes de santé en général, mentaux en particulier.

8. Le tabagisme
Le tabac est l’un des pires fléaux pour la santé et le cerveau. C’est une cala- mité pour les vaisseaux sanguins et plusieurs études indiquent clairement un lien entre tabagisme et déclin des facultés mentales, spécialement chez les hommes. Les ex-fumeurs, à condition d’avoir arrêté depuis longtemps (10 ans) rejoignent les « non-fumeurs », donc si vous fumez, le mieux est bien évidemment d’arrêter... tout de suite.

9. Des niveaux élevés d’homocystéine
L’homocystéine est un acide aminé qui augmente le risque cardiaque. Il diminue lorsque l’on consomme beaucoup de vitamine B9 (folates), ce qui est précisément le point fort du Régime Mind. Les meilleures sources de vitamine B9 sont en effet les légumes verts à feuilles.

10. Le diabète de type 2
Le régime Mind est le roi de l’équilibre glycémique. Il est parfait sur le plan des glucides et du profil des graisses, deux points majeurs pour le diabétique de type 2, prié de protéger son cœur et son cerveau plus que tout autre.

11. Des protéines infectieuses
Des protéines « malades » s’agrègent entre elles dans les neurones et provoquent leur mort. C’est ce qui se passe dans le cas de toutes les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, Pick, démences...). En fonction du type de protéines agrégées, on déclenche telle ou telle maladie mentale. Dans le cas d’Alzheimer, ce sont les protéines tau et bêta-amyloïdes qui posent problème. Cet état maladif des protéines, qui se propagent (d’où la notion d’infection), est un peu comparable aux fameux prions dont on a beaucoup parlé au moment de la maladie de la vache folle. Pour le moment, les scientifiques ont seulement remarqué cette cause, ils travaillent désormais à développer une stratégie thérapeutique pour y faire face. Des molécules semblent prometteuses, comme l’aducanumab, un anticorps qui réduit les plaques amyloïdes, mais on ignore encore si le gain mental est concret. Bref, encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir « se traiter une fois un Alzheimer diagnostiqué ».
Cette théorie de l’infection reste cependant très débattue, tout comme celle des plaques amyloïdes, notamment par le généticien Judes Poirier (voir p. 34) qui n’y croit pas.
* Résultats d’une méta-analyse de 351 études publiées dans le monde entre 1968 et 2014

 

De Anne Dufour, Raphaël Gruman et Carole Garnier


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Nous voulons tous vivre longtemps, mais nous souhaitons avant tout vivre bien, en pleine possession de nos moyens physiques et intellectuels. Il est désormais acquis qu’en ayant une bonne hygiène alimentaire et une activité physique adaptée, nous permettons à notre corps de bien fonctionner et d’éviter certaines pathologies. Mais ce qui demeure plus confidentiel, c’est que l’entretien de notre cerveau passe également par une alimentation spécifique et un entraînement physique particulier. Je suis confronté aux interrogations de mes patients et de leurs familles dans mon activité de consultation. J’ai eu à cœur d’approfondir le sujet et de me pencher tout particulièrement sur le Régime Mind, spécifiquement conçu pour prévenir ces pathologies affectant un nombre croissant de personnes.