Certains médicaments ont un impact négatif sur la thyroïde : produits contenant de l’iode en grande concentration, œstrogènes, glucocorticoïdes... Ils ne sont pas les seuls à perturber l’activité de cette glande, loin de là. Cependant, amis et ennemis sont très souvent les deux faces antagonistes d’une même médaille. Prenez le tabac : il est extrêmement préjudiciable à la thyroïde. Mais si l’on retourne sa lorgnette, on s’aperçoit que, tout naturellement, le sevrage tabagique est l’un de ses grands amis. Il en est de même pour tout ce dont il nous est possible de nous protéger. La sédentarité, par exemple, n’arrange pas les affaires de la précieuse petite glande, mais une activité physique régulière lui fait le plus grand bien.
Dans un élan de positivité, ce livre vous parlera plutôt des amis de votre thyroïde. Il reste cependant un adversaire majeur auquel il est quasiment impossible d’échapper : la radioactivité. Son spectre a envahi notre espace à la suite de l’accident ayant frappé la centrale nucléaire de Fukushima après le tsunami qui a ravagé les côtes japonaises en mars 2011. Vingt-cinq ans plus tôt, c’est l’explosion de la centrale de Tchernobyl qui avait alerté les esprits. Avec le recul des années écoulées, tous les observateurs sont d’accord pour reconnaître que le taux de pathologies thyroïdiennes a augmenté dans les pays d’Europe de l’Ouest, notamment en France, l’un des pays les plus touchés par les retombées radioactives.
Heureusement, les accidents nucléaires sont rares. Mais leurs conséquences sont rapides et dévastatrices notamment pour la thyroïde. Le responsable : l’iode radioactif. Nous le verrons : l’iode est un partenaire indispensable de la santé thyroïdienne. Mais pas n’importe lequel. L’iode radioactif qui se diffuse lorsque la sécurité est rompue sur les sites nucléaires est extrêmement dangereux. Les nuages nucléaires sont composés en majeure partie d’iode 131. Lorsque nous l’ingérons, cet iode se fixe directement sur la thyroïde et la sature. Ce qui n’a pas été absorbé par cet organe est rapidement évacué par les urines, mais l’iode 131 fixé dans le tissu thyroïdien s’élimine très lentement. Il peut alors causer des dommages insidieux qui se manifestent des années après le contact avec les particules radioactives, sous forme de goitres, de nodules et même de cancers thyroïdiens.
Certes, il existe des procédures que les autorités appliquent aux populations touchées en cas d’accident. Mais elles font l’objet d’une surveillance sérieuse et les produits nécessaires ne sont délivrés que sous contrôle médical. Face à tous les autres ennemis de la thyroïde, il est possible de se protéger, voire de retourner complètement la situation en faisant d’un préjudice potentiel un véritable atout de santé thyroïdienne. Ce n’est pas possible avec la radioactivité !
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QUAND LA NATURE DEVIENT RADIOACTIVE
Lorsque des particules radioactives sont pro- pulsées dans l’atmosphère, cet ennemi invisible se dépose partout, polluant rapidement l’eau et les plantes. La plupart des végétaux absorbent l’iode 131 par la surface de leurs feuilles. Rien d’étonnant, donc, à ce que les légumes à grandes feuilles (salades, choux...) soient les plus rapidement contaminés.
La plante poursuit ensuite son cycle de croissance habituel, et une petite partie de la contamination se retrouve encore dans ses graines. Les animaux qui se nourrissent de ces végétaux transmettent la contamination à leur lait (l’iode 131 se fixe sur leur thyroïde et leurs glandes mammaires). L’eau douce est rapide- ment contaminée elle aussi : le ruissellement des pluies lave la surface des sols et ramène une bonne partie des particules radioactives dans les cours d’eau.
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Dr Pierre Nys
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