VIH : la révolution U=U au cœur de la conférence mondiale



 

Voilà une journée inédite qui redonne espoir. Alors que s’ouvre ce matin la Conférence mondiale sur le sida d’Amsterdam, plus de 700 organisations issues de 100 pays, dont AIDES et les membres de Coalition PLUS, étaient réunies hier 22 juillet en pré-conférence pour rappeler au monde une avancée scientifique majeure mais encore largement ignorée : UNE PERSONNE SÉROPOSITIVE SOUS TRAITEMENT NE TRANSMET PLUS LE VIH1. Cette révolution se résume en une formule simple : U=U : undetectable = untransmittable (indétectable = intransmissible).

AIDES salue ce consensus mondial inédit, en rappelle les enjeux et souligne le retard pris par la France dans la reconnaissance et la diffusion de ce message auprès du grand public.


U=U: « Welcome to the Revolution! »
A l’origine de cette formule, Bruce Richman de l’organisation américaine Prevention Access Campaign : « U=U était une simple campagne. Grâce à vous, c’est devenu un mouvement planétaire. L’épidémie de VIH reste un problème mondial de santé publique. U=U est une réponse immédiate à ce problème. » Et de poursuivre : « Pour nous, personnes séropositives, ça change tout. Nous pouvons désormais avoir des relations sexuelles SANS PEUR, nous projeter dans la vie avec quelqu’un SANS PEUR, avoir des enfants SANS PEUR. Welcome to the Revolution! » A la tribune se relaient des activistes du monde entier : pour Lucy Wanjiku Njenga, séropositive et fondatrice de Young Women Voices au Kenya, « il faut que cette information perce les murs de cette conférence. Que le monde entier sache !» Pour Erika Castellanos, femme trans séropositive originaire du Belize : « la science est désormais de mon côté. Je m’accorde enfin le droit au bonheur, à l’amour et au plaisir. » Pour William Matovu, de l’organisation Love to Love en Ouganda : « mon pays compte 40 millions d’habitants, dont 1,4 million vivent avec le VIH. La peur et l’ignorance génèrent un très fort rejet des personnes séropositives. U=U pourrait tout changer ! »

 
AIDES tente de faire passer ce message dans l’opinion depuis plusieurs années, mais s’est longtemps heurtée à la frilosité d’une partie du corps médical, des pouvoirs publics et des médias. Parmi les présentations les plus remarquées de cette pré-conférence, celle d’Antony Fauci, directeur du National Institute of Health (NIH) et chercheur américain incontesté. Il fut l’un des premiers à soutenir et reconnaître cette réalité scientifique, et à en en assurer, avec le NIH, la promotion officielle. « En France nous avons encore beaucoup de retard » commente Aurélien Beaucamp président de AIDES. « U=U est un tournant majeur dans l’histoire de la lutte contre le sida. Il est vraiment temps que chacun-e l’entende, prenne ses responsabilités et relaie ce message. »

 

U = U : un bond spectaculaire vers un monde sans sida
Pourquoi ? Parce qu’en garantissant l’accès aux traitements pour toutes les personnes touchées, l’épidémie s’éteindrait en quelques années. Parce que cette réalité scientifique replace les personnes séropositives au cœur du combat mondial contre le sida. Parce qu’elle permet de lever les peurs irrationnelles du grand public autour du VIH, qui sont autant de freins au dépistage et à l’orientation vers le soin. Parce qu’elle change le regard que le monde porte sur les personnes séropositives, et le regard que les personnes séropositives portent sur elles-mêmes. « Et ça, ça fait du bien. Beaucoup de bien », conclut Aurélien Beaucamp.


[1] Deux exemples : Essai HPTN 052 : 1763 couples séro-différents dans 9 pays. Zéro transmission recensée parmi les participants. Essai Partner : 58 000 relations sexuelles sans préservatif entre personnes séro-différentes, dont 22 273 entre homosexuels masculins. Zéro transmission recensée.



À propos de AIDES
Créée en 1984, AIDES est la première association de lutte contre le sida et les hépatites en France et en Europe. Elle est reconnue d'utilité publique et labellisée "don en confiance" par le Comité de la Charte.
AIDES agit depuis 30 ans avec et auprès des populations les plus vulnérables au VIH/sida et aux hépatites pour réduire les nouvelles contaminations et accompagner les personnes touchées vers le soin et dans la défense de leurs droits. Plus globalement, l'association joue un rôle majeur dans l'amélioration de la prise en compte des malades dans le système de santé en France, l'évolution des droits des personnes vulnérables et la lutte contre les discriminations.

Ses principes : respect, indépendance, confidentialité et non-jugement.