Une nouvelle stratégie thérapeutique qui pourrait éviter la chimiothérapie pour le cancer du sein à un stade précoce HER-2+ est à l'étude

Journée mondiale contre le cancer : le cancer du sein représente 12,4 % du total des cas de cancer en France, il est l'une des causes les plus fréquentes de décès chez les femmes

 

 

Une nouvelle stratégie thérapeutique qui pourrait éviter la chimiothérapie pour le cancer du sein à un stade précoce HER-2+ est à l'étude

 

  • L'essai clinique PHERGain II, mené par MEDSIR et auquel participent 12 hôpitaux français, vise à démontrer la viabilité d'une alternative sans chimiothérapie afin de traiter les patients susceptibles d'obtenir une réponse similaire avec un traitement moins toxique

 

  • Les patients participants recevront un traitement pré- et post-opératoire avec des médicaments destinés à bloquer la protéine HER2, sans chimiothérapie.

 

  • Les tumeurs seront scannées par imagerie par résonance magnétique avant et après le traitement pré-opératoire afin d'évaluer s'il sera possible à l'avenir de prévoir la réponse au traitement sans recourir à la chirurgie. 

 

  • L'objectif est de trouver une stratégie thérapeutique efficace permettant d'avoir de moins en moins recours à la chimiothérapie, en vue d'améliorer la qualité de vie des patients sans compromettre l'efficacité clinique de leur traitement.

 

Le 3 février 2021.- MEDSIR, entreprise mondiale spécialisée dans la recherche clinique en cancérologie, a mené l'essai clinique PHERGain II afin de démontrer que, chez les patients souffrant d'un cancer du sein à un stade précoce HER2 positif ayant un bon pronostic, une approche thérapeutique sans chimiothérapie peut être aussi efficace que la norme de soins actuelle, qui implique l'utilisation de ce traitement généralement plus toxique. Au total, 393 patients provenant de 70 centres de santé participent à l'étude, dont 12 sont situés en France et le reste en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie..  

Le but de PHERGain II est aligné sur l'une des grandes priorités de la recherche en cancérologie selon l'avis d'associations de référence telles que l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), qui estiment que la recherche clinique en cancérologie doit donner la priorité à la réduction de la toxicité associée au traitement du cancer. 

« Compte tenu des effets secondaires et de l'impact de la chimiothérapie sur la qualité de vie des patients atteints de cancer du sein à un stade précoce, il convient de définir une nouvelle stratégie thérapeutique permettant de ne pas recourir à la chimiothérapie systémique traditionnelle pour les patients susceptibles d'obtenir une réponse similaire avec un traitement moins toxique », a expliqué le Dr Antonio Llombart, chef de service d'oncologie médicale de l'hôpital Arnau de Vilanova (Valence) et chercheur principal de l'étude.

Le cancer du sein HER-2+ est un type de cancer avec une présence trop importante du récepteur 2 du facteur de croissance épidémique humain (HER2), une protéine qui stimule la croissance des cellules cancéreuses. Lorsque ces tumeurs sont détectées tôt – avant qu'elles ne se propagent à d'autres parties du corps –, elles sont extraites par chirurgie et traitées à l'aide de thérapies destinées à bloquer la protéine HER2. Toutefois, y compris chez les patients ayant un bon pronostic, la combinaison avec la chimiothérapie continue de faire partie du traitement standard afin de prévenir la réapparition de la tumeur après la chirurgie.

Pour ces patients, il s'avère très intéressant d'explorer une combinaison ou une séquence optimisée avec des médicaments qui ciblent la protéine HER2, supprimant le besoin de chimiothérapie sans nuire au bénéfice clinique du traitement, ce qui pourrait avoir un impact positif sur leur qualité de vie.

Dans le cadre de l'essai PHERGain-II, un traitement pré-opératoire avec du trastuzumab et du pertuzumab, des médicaments destinés à boquer la protéine HER2, sans chimiothérapie, sera administré aux patients. Les tumeurs seront scannées par imagerie par résonance magnétique avant et après le traitement afin de déterminer s'il est possible de prévoir le taux de réponse pathologique atteint, à la suite du traitement, grâce à l'obtention non invasive d'images de la tumeur. Après la chirurgie, en fonction de la réponse à la thérapie avec du trastuzumab et du pertuzumab, le traitement sera poursuivi avec la même combinaison de médicaments ou du T-DM1 (un autre médicament bloquant la protéine HER2), en réservant la chimiothérapie uniquement pour les patients qui ont le moins bien répondu au traitement pré-opératoire et qui, par conséquent, ont un moins bon pronostic.

L'essai PHERGain-I avait déjà étudié le potentiel d'une approche de traitement sans chimiothérapie pour les patients atteints de cancer du sein à un stade précoce HER2+. Présentés lors du dernier congrès annuel d'ASCP, les résultats sont encourageants, puisqu'un grand nombre des patients a eu une réponse pathologique complète (c'est-à-dire une absence totale de cellules tumorales lors de la chirurgie) suite au traitement pré-opératoire sans chimiothérapie.

«Bien que cette nouvelle approche thérapeutique ne permettra pas à tous les patients de se passer de chimiothérapie, elle nous ouvre néanmoins la voie à la conception de nouveaux moyens de réduire la toxicité des thérapies antitumorales en fonction de la réponse de la tumeur au traitement pré-opératoire », a expliqué le Dr Llombart. Ainsi, il serait possible d'identifier les patients pour lesquels la thérapie ciblée seule obtiendrait des résultats similaires à ceux obtenus par l'administration d'une thérapie ciblée plus de la chimiothérapie, qui est l'option la plus courante actuellement.

Afin de confirmer que cette stratégie est totalement efficace et de la mettre en œuvre dans la pratique clinique courante, les chercheurs suivront ces patients pendant trois ans afin de connaître leur évolution et de détecter si le taux de rechute est équivalent à celui obtenu par l'utilisation de la chimiothérapie.

Le cancer en France

En 2020, 467 965 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés en France. Le cancer du sein a représenté 12,4 % de tous les cas de cancer, il est l'une des causes les plus fréquentes de décès chez les femmes en France1. Malgré une stabilisation de 2003 à 2010, le taux d'incidence a augmenté pendant la dernière décennie (+ 0,6 % par an)2. Bien que des avancées contre la maladie aient été obtenues au cours des dernières années, l'ampleur de la tâche est encore considérable. Pour 2040, il est prévu que le nombre de nouveaux cas par an augmente jusqu'à 29,5 millions dans le monde entier3. De plus en plus de personnes seront atteintes par cette maladie, et celles qui survivront risqueront de développer des effets secondaires à long terme en raison des traitements agressifs contre le cancer et la chimiothérapie, y compris après des mois ou des années. C'est pourquoi les études telles que PHERGain II sont si importantes. Avec l'augmentation du nombre et de la diversité des personnes ayant vaincu le cancer, améliorer leur santé physique, émotionnelle, sociale et la qualité de vie en général est une partie essentielle des soins apportés à ces personnes.

 

À propos de MEDSIR

MEDSIR est une entreprise basée à Barcelone (Espagne) et dans le New Jersey (États-Unis), spécialisée dans le développement et la gestion stratégique d'essais cliniques pour la recherche en cancérologie indépendante, qui œuvre à l'identification de traitements innovants permettant d'améliorer la qualité de vie du patient atteint de cancer et à la mobilisation des financements nécessaires à leur étude dans un contexte clinique. 

Fondée en 2012 par des experts en cancérologie, MEDSIR associe au talent universitaire – avec un réseau international de plus de 300 collaborateurs et 720 chercheurs qui exercent leur activité dans 12 pays – les ressources apportées par l'industrie pharmaceutique afin de mener des essais cliniques innovants visant à développer de nouveaux traitements. Composée de 50 professionnels, l'entreprise est en mesure de gérer toutes les étapes de la recherche clinique indépendante – de la conception de l'étude à la publication des résultats, en passant par la recherche de financement –, et dispose de la technologie et de la numérisation nécessaires afin de faciliter toutes les étapes du processus. 

Depuis sa création, MEDSIR a bénéficié du soutien de plus de 25 bailleurs de fonds qui ont permis de mener plus de 40 essais cliniques indépendants en cancérologie et sur d'autres maladies telles que la COVID-19.  

Pour plus d'informations : www.medsir.org