Proposition de méthode et Recommandations de l'Académie Nationale de Médecine pour un Plan National pour la Santé Mentale et la Psychiatrie.
Aucune action ponctuelle ne pourrait satisfaire l'ambition imposée par la situation de la psychiatrie dans notre pays : une mobilisation nationale s'impose ,à l'instar de ce que fut le plan cancer,adossée à une méthode et une approche exhaustives. Une vaste concertation associant médecins, psychologues, professionnels de santé, acteurs sociaux, représentants des patients et des familles devrait en être le préalable.
Sur cette base, une équipe pluridisciplinaire pourrait être chargée de proposer aux pouvoirs publics une stratégie d'ensemble, allant de la recherche aux soins et à l'insertion sociale.
Pour mettre en œuvre ce plan et sensibiliser la société à la réalité des maladies mentales, il faut une structure visible et totalement dédiée, un Institut National pour la Santé Mentale et la Psychiatrie.
Sans préjuger de ce que seraient les principales mesures d'un plan national, l'Académie nationale de médecine considère qu'il devrait prendre en compte les 5 priorités suivantes.
1-Placer la recherche en psychiatrie au rang de priorité nationale et internationale.
2-Mettre en place un dispositif de première écoute et d'orientation s'appuyant sur un réseau renforcé de Maisons des adolescents.
La réussite d'un tel institut suppose une adhésion de la communauté psychiatrique : il doit être mis en place en étroit partenariat avec, notamment, les professionnels hospitalo- universitaires de la psychiatrie.
L'Institut devra également lancer la mise en place de projets pilotes de coordination des acteurs au plan local. A ce titre, dans le cadre territorial des départements-candidats, les différents acteurs (système de soins, départements, régions, services de l'Etat, associations...) pourraient s'engager dans la mise en place des ordonnances de vie permettant aux malades les plus touchés d'avoir accès à un traitement personnalisé ainsi qu'à une prise en charge sociale susceptibles de favoriser l'indispensable insertion dans la vie collective.
Ces projets pilotes conduits par les acteurs sanitaires et sociaux ainsi que financiers devront faire l'objet d'une évaluation externe sur une base médicale mais aussi économique : l'enjeu est dedémontrer que l'amélioration de la qualité des soins et des prises en charge permettra de dégager des marges de manœuvre financières.