QUE SE PASSE-T-IL DANS L’ORGANISME EN CAS D’INFLAMMATION ?


Les quatre symptômes typiques cités ci-dessus sont le signe que les cellules immuni- taires de l’organisme réagissent rapidement et arrivent en masse dans la zone à traiter, afin d’éliminer l’intrus. Le processus, très complexe, fait intervenir un grand nombre de cellules, de protéines et de molécules.

Quels que soient le siège de l’inflammation et la nature de l’agresseur, le processus inflammatoire se déroule en plusieurs grandes étapes (présentées ici de manière simplifiée)* :
• La phase de latence : c’est, en quelque sorte, la phase d’incubation, le temps qui s’écoule entre le contact avec l’agresseur et la réaction de l’organisme. Cette phase peut durer, selon les cas, de quelques secondes à quelques minutes, heures ou, plus rarement, jours. Pendant ce laps de temps, l’organisme met en place un système de reconnaissance qui va lui permettre d’identifier l’intrus : ce sont les cellules sentinelles qui vont détecter le danger, grâce à des récepteurs présents sur leurs membranes.

• La phase d’activation ou d’amplification : des médiateurs de l’inflammation sont libérés (histamine, sérotonine, bradykinine...). La réaction inflammatoire apparaît : vasodilatation des capillaires sanguins (impression de chaleur), fuite plasmatique (œdème) et douleur. Il y a également une production de protéines inflammatoires (notamment la protéine C réactive) qui vont activer les macrophages, des globules blancs dont la mission est de détruire les microbes et les cellules étrangères ou lésées. Ces macrophages vont sécréter des cytokines, des substances qui agissent sur les tissus en déclenchant l’inflammation, laquelle va permettre la destruction de l’intrus et des tissus lésés (c’est ce qu’on appelle la phagocytose). Le processus inflammatoire est entretenu par les cytokines pro-inflammatoires. Dans le même temps, des cytokines anti-inflammatoires contrôlent l’intensité de la réponse, et l’arrêt de la réponse inflammatoire, dans un second temps. Lors de cette étape, une grande quantité de radicaux libres est produite pour détruire l’agent responsable de l’infection.

• La phase d’élimination de l’intrus : l’agent déclenchant est éliminé, les déchets et les cellules mortes évacués via le sang ou le pus. Les tissus blessés sont réparés : des facteurs de croissance sont produits pour stimuler la reconstruction cellulaire et permettre la cicatrisation. L’agent étranger est mémorisé. Les choses rentrent dans l’ordre !

À noter : dans certains cas, l’immunité innée est insuffisante pour éliminer l’agent étranger. Un autre type de réponse immunitaire est alors nécessaire : l’immunité lente ou adaptative. Elle passe par la production d’anticorps et de lymphocytes T spécifiques de l’agent infectieux. Cette réponse est mise en route dans les ganglions lymphatiques (aisselle, aine...).

Si ces grandes étapes sont communes à toutes les réactions inflammatoires, il existe cependant des variations, liées à la nature de l’agent pathogène, à l’organe touché, au terrain immunitaire de la personne. Cela aura alors des répercussions sur l’intensité et la durée de la réaction inflammatoire.

QUELS ORGANES OU TISSUS PEUVENT ÊTRE TOUCHÉS PAR UNE INFLAMMATION ?
L’inflammation peut toucher un grand nombre d’organes ou de tissus. Le suffixe « ite » indique la présence d’une inflammation. Voici quelques exemples...
• Amygdalite (ou angine) : inflammation de l’amygdale.
• Appendicite : inflammation de l’appendice.
• Artérite : inflammation d’une artère.
• Arthrite : inflammation d’une articulation.
• Cellulite : inflammation de la peau.
• Colite : inflammation du côlon.
• Conjonctivite : inflammation de la conjonctive.
• Cystite : inflammation de la vessie.
• Dermatite : inflammation de la peau.
• Encéphalite : inflammation de l’encéphale.
• Endocardite : inflammation de l’endocarde.
• Gastrite : inflammation de l’estomac.
• Gingivite : inflammation des gencives.
• Méningite : inflammation des méninges.
• Néphrite : inflammation du rein.
• Otite : inflammation de l’oreille.
• Pharyngite : inflammation du pharynx.
• rhinite : inflammation du nez.
• Tendinite : inflammation d’un tendon.



Alix Lefief-Delacourt /  Laëtitia Proust-Millon

 

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