La maladie d’Alzheimer se manifeste par une démence, c’est-à-dire par un ensemble de symptômes psychiques empêchant de vivre normalement son quotidien. Sa manifestation la plus caractéristique est la perte de plus en plus patente des fonctions de connaissance et de reconnaissance, autrement dit des capacités cognitives des personnes atteintes. Puis l’orientation et les fonctions qui permettent de gérer sa vie se dégradent. Avec l’aggravation de la maladie, la personne peut ne plus savoir où elle se trouve ni même qui sont ses proches. Ses com- portements sont perturbés. Sa personnalité même peut ne plus être reconnaissable.
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Démence et délire : deux mots à ne pas confondre
Il ne faut pas confondre la démence avec le délire, qui est un trouble aigu et donc ponctuel. Un délire, qu’il soit lié à un excès d’alcool, à la prise de drogue ou à une pous- sée psychotique, par exemple en cas de schizophrénie, est passager. Dans une démence, les fonctions intellectuelles sont altérées de façon définitive.
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La maladie d’Alzheimer, dont les stigmates anatomiques sont décelables dans le cerveau, est la cause la plus courante de démence, puisqu’elle est impliquée dans plus de deux tiers des cas recensés ! La deuxième cause la plus fréquente est liée à des altérations vasculaires du cerveau, par l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau responsable d’une hémorragie cérébrale, autrement dit à des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou de petits accidents « ischémiques transitoires » (AIT), souvent non diagnostiqués. Les neurones non irrigués, privés d’oxygène et de glucose, meurent.
Nous verrons que ces deux causes coexistent assez souvent. Les démences ont ainsi fréquemment plusieurs causes qui se conjuguent entre elles.
À l’Alzheimer et aux troubles vasculaires peuvent aussi s’ajouter des carences en vitamines, dont les vitamines B9 et B12, indispensables à la production des neurotransmetteurs principaux. Sans oublier les traumatismes crâniens, les hématomes cérébraux – le plus souvent dus à la prise d’anticoagulants –, ainsi que, plus rarement, les tumeurs du cerveau.
Ces causes peuvent encore se cumuler avec d’autres dégrada- tions neurodégénératives qui affectent progressivement le cerveau.
Notamment la sclérose ou le durcissement de l’hippocampe qui, comme la maladie d’Alzheimer, affecte cette région du cerveau, ainsi nommée en raison de sa forme évoquant celle des petits « chevaux de mer » éponymes. Situés en profondeur, sous l’écorce du cerveau appelée cortex cérébral, les hippocampes – il y en a un dans chaque hémisphère – jouent un rôle central dans la mémoire comme dans la navigation spatiale, d’où les perturbations concomitantes des capacités de se souvenir et de s’orienter.
C’est le cas aussi de la dégénérescence lobaire fronto-temporale, qui atrophie le cortex au niveau, comme son nom l’indique, des aires cérébrales frontales et temporales. Mais aussi de la démence à corps de Lewy, caractérisée par des dépôts anormaux dans le cerveau d’une protéine appelée alpha-synucléine. Et même des stades évolués de la maladie de Parkinson, qui perturbe le fonctionnement cérébral en générant pour premiers symptômes des troubles des mouvements du corps. On retrouve dans le cerveau des personnes décédées, le plus souvent, plusieurs formes de lésions.
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LE SAVIEZ-VOUS ?
Comme c’est le cas pour la plupart des organes de notre corps, le cerveau est organisé selon un plan de symétrie bilatéral. À l’instar des deux hémisphères gauche et droit du cerveau, la nature nous a aussi dotés de deux hippocampes même si, pour simplifier, nous parlons de l’hippocampe au singulier. Ils communiquent entre eux par le corps calleux qui relie nos deux hémisphères et fonctionnent ensemble.
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Dr Jean-Paul Curtay
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