Pourquoi perdons-nous de l'énergie ?

Je pars du point de vue que chaque homme a en principe suffisamment d’énergie pour mener une vie normale et faire les choses qu’il veut faire. C’est également le cas pour la majorité des gens. La plupart d’entre eux réussissent apparemment facilement à faire leur travail et à le combiner avec leurs loisirs, leur famille, leur entourage, etc., sans porter préjudice à leur santé. Ils sont en équilibre : équilibre corporel et spirituel et ils vivent en harmonie avec leur entourage.

Comment se fait-il que ces mêmes personnes, qui ont bien fonctionné pendant vingt, trente, quarante ou même cinquante ans et qui n’ont jamais dû se « traîner » dans la vie, soient confrontées à des problèmes d’énergie sans cause manifeste ou sans raison directe ? Pour plusieurs personnes, ces problèmes d’énergie apparaissent de manière brutale : la lumière s’éteint pour ainsi dire d’un moment à l’autre. Dans la toute grande majorité des cas, les problèmes d’énergie font cependant leur apparition lentement, mais sûrement : le soir, vous vous sentez plus fatigué que la normale et le matin, vous éprouvez des difficultés pour vous lever ; vous devez vous reposer plus souvent lorsque vous réalisez des petits travaux ; votre concentration diminue et votre mémoire vous fait défaut ; vous n’avez pas envie ou vous n’avez plus d’énergie pour faire du sport ; vous êtes plus irritable et vous ne pouvez plus supporter le bruit ; votre libido diminue lentement mais sûrement pour atteindre son point le plus bas. Jusqu’à ce que vous constatiez à un moment déterminé que même la routine (se lever, prendre sa douche, vous habiller et déjeuner) est beaucoup trop pesante. Comment cela se fait-il ? Comment une chose aussi profonde peut-elle se produire du jour au lendemain ?

La cause d’un niveau d’énergie en diminution est un ensemble complexe de différentes fonctions corporelles qui sont déréglées en raison de plusieurs causes possibles. Une « réaction en cascade » fait pour ainsi dire son apparition, et une fonction corporelle déréglée sème le désordre dans une autre fonction corporelle, ce qui fait que de nouveaux déséqui- libres font leur apparition et causent à leur tour d’autres déséquilibres. Le mot-clé ici est déséquilibres.

Les fonctions corporelles d’un homme en bonne santé disposant de suffisamment d’énergie sont équilibrées à tous les niveaux. En cas de fatigue, par contre, nous voyons apparaître des déséquilibres à différents endroits. Il s’agit de déséquilibres subtils, qui sont apparemment difficiles à découvrir par le biais des examens classiques (analyses en laboratoire, radiographies, examens cliniques, etc.). L’apparition simultanée (la réaction en cascade) d’un nombre considérable de ces petits déséquilibres fait cependant en sorte qu’une personne est totalement déséquilibrée et qu’elle consomme finalement beaucoup plus d’énergie qu’elle ne peut en produire à partir de l’alimentation, d’un sommeil réparateur et de la lumière du soleil.

De quels déséquilibres différents parlons-nous ? Et comment ces déséquilibres s’influencent-ils et se renforcent-ils les uns les autres ? Nous parlons en tout premier lieu de déséquilibres au niveau du système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière). Ces déséquilibres peuvent avoir des conséquences énormes, étant donné que le système nerveux central dirige toutes nos fonctions corporelles. Il arrive la plupart du temps que les parties du système nerveux central qui gèrent nos fonctions intellectuelles (le néocortex) et celles qui gèrent en même temps nos fonctions émotionnelles (le système limbique), notre système hormonal et notre système immunitaire soient déséquilibrées.

Ce déséquilibre important peut déjà impliquer une perte d’énergie considérable, mais dans la majorité des cas, il s’accompagne encore d’autres déséquilibres qui ont lieu au niveau de l’exécution du système, et pas uniquement dans la conduite de celui-ci. En d’autres termes, il n’y a pas que le système de commandes qui peut se déséquilibrer, les exécuteurs aussi.

On pourrait par exemple comparer cela à une machine à tricoter électronique. Vous avez programmé cette machine de façon à ce qu’elle tricote un pull avec un motif déterminé et des couleurs que vous avez choisies, de longues manches et un col rond. Imaginons maintenant qu’il y ait des problèmes au niveau du logiciel, ce qui fait qu’un programme de commande déterminé ne fonctionne plus correctement. En consé- quence, votre machine à tricoter va réaliser un pull dont le motif n’est  pas correct, ou dont les manches sont trop courtes, ou dont la couleur n’est pas bonne, ou avec un col en V au lieu d’un col rond, ou présentant encore d’autres erreurs. Ce n’est pas une véritable catastrophe : votre machine ne tricote pas de pull parfait, mais cela reste un pull. Cepedant, les erreurs peuvent ne pas uniquement se produire au niveau du programme de commandes, mais également au niveau de l’exécution : une aiguille peut se casser, la laine peut s’épuiser, le fil peut se rompre, ou des nœuds peuvent faire leur apparition dans la laine. Ce qui fait qu’on obtient un pull avec des trous, avec des manches trop courtes, avec des manches qui sont mal cousues, avec une horrible combinaison de couleurs, etc. Il peut également y avoir des facteurs externes qui jettent le désordre dans tous les systèmes de réalisation : il peut par exemple pleuvoir à l’intérieur, ce qui provoque un court-circuit. Une personne peut avoir placé la mauvaise laine dans la machine, ce qui fait que le pull est tricoté « trop serré » ou « trop lâche »

Je vous donne cet exemple pour vous démontrer que de toutes petites choses peuvent aller mal à différents niveaux, avec comme conséquence que le résultat ne ressemble plus à rien. C’est également le cas avec la fatigue : des petits déséquilibres se présentent à différents niveaux, et le résultat est que vous vous sentez pitoyable.

Lorsque nous parlons de déséquilibres au niveau des exécuteurs des différentes fonctions corporelles, nous voulons parler des différents déséquilibres à de nombreux niveaux. Plus particulièrement des déséquilibres dans le système digestif, ce qui fait que les substances alimentaires qui doivent être absorbées ne le sont pas en quantités suffisantes et d’autres molécules qui ne doivent pas être assimilées le sont quand même, et elles se comportent ensuite comme des toxines dans le corps. De plus, des déséquilibres peuvent faire leur apparition dans le système endocrinien (hormonal). Ce faisant, certaines fonctions corporelles spécifiques, telles que les réactions antistress, la régulation de votre température corporelle, la régulation de vos fonctions sexuelles et la régulation de votre rythme sommeil-veille sont perturbées.

Nous voulons également parler des déséquilibres au niveau du système de défense. Par conséquent, votre résisance aux affections et infections, de grande ou de faible envergure, s’en trouve amoindrie, ou votre système immunitaire est trop actif, ce qui fait que certaines parties de votre corps sont considérées à tort comme « étrangères » et sont attaquées (avec des maladies auto-immunes telles que les allergies, le rhumatisme, le lupus, etc.).

La caractéristique de tout cela est que ces différents déséquilibres peuvent dérégler à leur tour le mécanisme de réglage. Nous aboutissons ainsi à un cercle vicieux, qui ne permet pas facilement de distinguer la cause et la conséquence. Pour en revenir à notre machine à tricoter qui devient folle et tricote un pull en faisant plein d’erreurs : quelle est la cause ? Vous pensez peut-être que c’est dû au fait que la laine est épuisée, mais peut-être que la machine a été mal programmée ou qu’une panne d’électricité a fait en sorte que la machine a « demandé » la mauvaise laine. Quelle est la cause et quelle est la conséquence ? Tout comme dans le cas de la machine à tricoter qui s’affole, pour les problèmes d’énergie, il s’agit la plupart du temps d’un ensemble de facteurs. On constate qu’il y a des déséquilibres à différents niveaux alors que l’on ne sait pas où se trouve l’erreur.

Nous voyons en outre que plusieurs facteurs externes peuvent avoir à leur tour une influence négative sur les différentes fonctions corporelles. Je pense ici à la pollution du corps par des toxines et certains médicaments, une mauvaise alimentation, le mercure et un environnement toxique. Il s’agit cependant de motifs spécifiques qui ne peuvent pas faire apparaître le problème d’énergie. Ces motifs peuvent seulement mettre en marche une réaction en cascade lorsqu’ils sont accompagnés d’autres déséquilibres sous-jacents. Dans de nombreux cas, nous voyons que les personnes sont en léger recul (elles sont bel et bien confrontées à de légers problèmes d’énergie, mais elles ne se sentent certainement pas épuisées) jusqu’à ce qu’une cause spécifique fasse son apparition : un traumatisme physique (un coup sur la tête, un accident de voiture), un traumatisme psychique (un décès, un divorce), une infection (virale, bactérienne ou un champignon), une anesthésie générale ou un changement hormonal (ménopause, accouchement, puberté). Si, dans de telles conditions, il est déjà question de déséquilibres sous-jacents, un tel  événement peut mettre en place une réaction en chaîne qui entraînera un épuisement soudain.

Vous remarquez que nous sommes confrontés ici à un enchevêtrement de facteurs qui peuvent tous influencer (certains plus que les autres) le niveau d’énergie d’une manière négative. La résolution de cet enchevêtrement est un véritable « travail de détective » dans la vie quotidienne. À ce niveau, nous travaillons en équipe et recherchons les facteurs possibles et toutes les causes potentielles et nous essayons ensuite d’influencer ou de traiter « en équipe » ces différents facteurs afin de rétablir complètement l’équilibre du patient. Il va de soi que nous ne pouvons le faire qu’à partir d’une vision holistique, dans le cadre de laquelle l’homme dans son ensemble (corps et esprit) joue un rôle central, et non la plainte (les plaintes).

 

                                                                                         
     Dr. Peter Aelbrecht 

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Homo energeticus