NUTRITION : UN HÉRITAGE PALÉOLITHIQUE LOURD À PORTER

L’organisme a été habitué, depuis des millénaires, à devoir faire face au manque. La sélection naturelle aurait alors favorisé des personnes capables de stocker en période d’abondance, pour faire face aux périodes de disette. Paradoxalement, ces personnes seraient alors les moins adaptées à une abondance régulière.
 
© Istock


L’organisme a été habitué, depuis des millénaires, à devoir faire face au manque. La sélection naturelle aurait alors favorisé des personnes capables de stocker en période d’abondance, pour faire face aux périodes de disette. Paradoxalement, ces personnes seraient alors les moins adaptées à une abondance régulière.

Les dernières études en génétique démontrent cette étonnante proximité de nos gènes avec ceux de nos ancêtres vieux de 10 000 ans : les « chasseurs-cueilleurs » de l’ère paléolithique. Évidemment, l’alimentation de l’Homme du Paléolithique n’était pas issue de l’agriculture et de l’élevage intensifs, ni riche en gras, en sucre et en sel. On sait qu’il ne cultivait pas de céréales, mais vivait de cueillette (fruits, baies, racines) et de chasse ou de pêche. Le gibier et le poisson qu’il arrivait à attraper étaient des animaux maigres (parce qu’ils évoluaient dans la nature), et certainement plus sains que nos animaux d’élevage appauvris en graisses oméga 3. La principale caractéristique du régime paléolithique repose sur une alternance entre des périodes de festins et des périodes de famine. De ce fait, pour survivre, l’Homme d’alors a développé un gène économe qui lui permettait de résister aux disettes en augmentant ses capacités de mise en réserve lors des moments plus fastes. Nous avons conservé ce gène ancestral de survie de l’espèce, et c’est précisément lui qui s’exprime aujourd’hui par notre capacité à devenir obèses.

---------------------
Le saviez-vous ?
Le régime à l’ère paléolithique se caractérisait par une alternance de journées à 4 000 kcal/jour et d’autres de 0 à 400 kcal/jour.
---------------------

ÊTES-VOUS EN SURPOIDS ?
La France n’est certes pas le pays de la malbouffe ; cependant, on constate une augmentation de la prévalence de l’obésité, estimée à près de 15 % de la population adulte ; celle du surpoids atteint les 32 %. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime que 1,4 milliard de personnes sont en excès de poids dans le monde : globalement, plus de 1 adulte sur 10 est obèse !

Le surpoids se définit par un indice de masse corporelle (IMC) élevé, mais surtout par une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle nuisible à la santé.

-------------------
À noter
L’indice de masse corporelle se calcule ainsi :
IMC = poids / taille2 (où le poids est en kilos et la taille en mètre).
---------------------

L’IMC n’est en fait qu’un indicateur de corpulence. Voici la classification des différents IMC :


IMC
_______________________________________________
En dessous de 18,5 : Insuffisance pondérale
Entre 18,5 et 24,9 : Normalité
Entre 25 et 29,9 : Surpoids (surcharge pondérale)
Entre 30 et 34,9 : Obésité modérée
Entre 35 et 39,9 : Obésité sévère
Au-delà de 40 : Obésité morbide ou massive
_______________________________________________

C’est surtout le gain de masse grasse qui est préjudiciable pour la santé, et facteur de vieillissement des cellules. Il est donc recommandé de mesurer son tour de taille, car c’est un indicateur de la graisse abdominale.

--------------
À noter
Le gain de masse grasse se calcule ainsi :
tour de taille en cm / taille (hauteur) en cm.
Sa valeur doit être < 0,5 pour tous les individus quel que soit l’âge (également applicable aux enfants) et le sexe.
----------------

En effet, l’IMC mesure la graisse et le muscle, il est donc forcément élevé chez les personnes musclées et ne peut fournir aucune infor- mation concernant la masse graisseuse.

En revanche, le ratio tour de taille/taille est un meilleur indicateur pour la graisse abdominale, qui engendre des risques plus importants pour la santé que la graisse stockée dans d’autres parties du corps. Autrement dit, c’est le maintien du tour de taille inférieur à la moitié de la taille qui permet d’améliorer considérablement l’espérance de vie.

-----------------
IMC VS TOUR DE TAILLE
Prenons l’exemple de deux hommes de même IMC et de même tour de taille qui peuvent se distinguer grâce à ce ratio. C’est le cas de Danny DeVito et d’Arnold Schwarzenegger, qui ont le même IMC, le même tour de taille... mais pas la même taille.

Le premier a donc beaucoup de graisse abdominale et le deuxième, beaucoup de muscle ! Vous saisissez la diffé- rence ? Le tour de taille voit ainsi sa zone de normalité dépendre de la taille de l’individu.
-------------------

 Dr Sophie Ortega 

 

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous 

 Couverture de livre