En France, c’est avec l’étude SU.VI.MAX, toujours, au cours de laquelle ont été réalisées près de 13 000 enquêtes alimentaires au sein de la population, concernant tous les âges et tous les milieux sociaux, qu’un état des lieux a pu être établi sur la consommation des Français et leur état de santé. Les conclusions de cette étude montrent qu’aujourd’hui, notre alimentation s’est appauvrie en micronutriments parce que trop raffinée, trop souvent restrictive et déviée vers des produits allégés industriellement.
Ainsi, nous, Français, consommons :
– trop de sucres raffinés (farines blanches, sucre) ; – trop de graisses animales et/ou transformées ;
– trop de sel ;
– trop de produits industriels ;
– trop d’alcool.
Et, à l’inverse :
– pas assez de céréales complètes ;
– pas assez de légumes verts ;
– pas assez de légumes secs ;
– pas assez de fruits frais ;
– pas assez de fruits oléagineux ;
– pas assez d’huile de première pression à froid.
Nous ingérons des rations trop importantes en calories, ce qui est responsable d’une inflation de notre poids. La qualité de nos aliments s’est modifiée au cours du temps, avec des produits de plus en plus raffinés, appauvris en fibres et d’autant plus concentrés en sucres et en graisses. Les produits de base sont délaissés (légumes verts, légumes secs, céréales complètes, fruits) alors que la consommation de sel, de graisses (dans des préparations prêtes à consommer) et de sucre explose.
Trop de sucre
Outre le fait d’éviter les sucreries et les sodas, c’est la consommation du sucre raffiné qui pose problème.
Le raffinage du sucre consiste à éliminer toute trace de fibres, lui permettant ainsi d’arborer une belle couleur blanche. Les céréales sont débarrassées de leur son et de leurs fibres... mais aussi de leurs vitamines. Elles cuisent alors plus rapidement et la texture de leur amidon devient très facilement digestible (c’est-à-dire absorbable), autant que du sucre en poudre, entraînant des hyperglycémies annonciatrices de diabète.
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À noter
• Privilégiez les céréales complètes, le pain complet, le quinoa, les légumineuses (pois, fèves, lentilles)...
• Privilégiez les céréales complètes de qualité bio, car c’est en effet dans le son des céréales (leur enveloppe fibreuse) que se concentrent tous les polluants (pesticides, engrais, insecticides et métaux lourds).
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Trop de sel
L’excès de sel est aussi un ennemi pour la santé, car il favorise l’hypertension artérielle. Le sel est constitué de sodium qui attire et retient l’eau dans les cellules et les vaisseaux. Le sodium garantit la bonne hydratation des cellules mais, en excès il génère l’hypertension.
En France, nous mangeons trois fois plus de sel qu’il n’en faut ! Mais ce n’est pas toujours parce que nous choisissons de beaucoup saler notre alimentation – bien que manger trop salé entraîne un goût prononcé pour le sel. C’est à cause de ce goût pour le sel que les industriels continuent justement d’en ajouter autant dans les prépa- rations prêtes à consommer.
Évitez donc les plats préparés, soupes, biscottes, sauces, salaisons, charcuteries, quiches, pizzas, biscuits, viennoiseries, sodas, pour leur trop grande richesse en sel et leur pauvreté en potassium. De plus, ces produits sont généralement assez caloriques, avec de hautes densités énergétiques, et favorisent donc la prise de poids (et là encore l’hypertension...).
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Le saviez-vous ?
Pour pallier le manque de potassium (générateur de crampes, de fatigue, et qui met à rude épreuve nos capacités d’adaptation psychologique), l’alimentation doit contenir beaucoup de fines herbes, de légumes verts, de crudités et de fruits.
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Trop de mauvaises graisses
Indépendamment du fait qu’il est évidemment conseillé de manger moins gras, car l’abus de beurre, crème, fromages, charcuteries et viandes grasses engendre une élévation du taux de cholestérol et donc un risque de maladies cardiovasculaires, il faut distinguer les différentes sortes de graisses. Il existe, dans les matières grasses, de mauvais acides gras dits « trans ». Ces acides gras n’existent que peu dans la nature, essentiellement dans le lait et la viande rouge, et encore, à très faible pourcentage. Les « trans » résultent pour la plus grande part d’une réaction d’hydrogénation lors de processus de transformation industrielle d’un aliment. Par exemple, pour obtenir une matière grasse solide telle une margarine à partir d’huile végétale, on procède à une hydrogénation, qui consiste à chauffer très fortement l’huile pour ajouter de l’hydrogène aux acides gras.
De ce fait, beaucoup d’aliments industriels en contiennent. Ces acides gras trans sont bien pires que les acides gras saturés sur le cholestérol sanguin et sont source de processus inflammatoires.
Évitez donc les biscuits, les plats préparés, les produits en conserve et les margarines dont l’étiquette mentionne « contient de l’huile végétale partiellement hydrogénée » ou « huile de palme », les produits de type nuggets, beignets, pizzas, quiches...
Trop de cuisson
Outre détruire les vitamines, la cuisson prolongée entraîne la formation de protéines glyquées... Lorsqu’on fait griller ou caraméliser un aliment, l’aspect brun grillé obtenu par chauffage à plus de 180 °C est une glycation, produit d’une combinaison irréversible d’un sucre et d’une protéine. Il se forme également des hydrocarbures aromatiques polycycliques, cancérigènes. Les protéines glyquées sont une forme moléculaire dénaturée, responsables de maladies dégénératives en tout genre : maladie d’Alzheimer, athérosclérose, insuffisance rénale... Elles augmentent aussi l’insulino-résistance et sont pro-oxydantes. À cause du risque du cancer colique, les aspects brunis sur la viande, le pain, les légumes sont à éviter, car la carbonisation est à l’origine de substances pro-inflammatoires et pro-oxydantes.
Dr Sophie Ortega
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