Notre ingénieux système digestif

Lorsque nous sommes venus au monde, juste après avoir inspiré notre première bouffée d’air afin de déplier nos poumons inutilisés pendant notre vie intra-utérine, nous avons rapidement rampé vers le sein maternel. Notre instinct nous poussait vers la toute première nourriture. Ce n’était pas encore du lait qui coulait de ce biberon providentiel, mais du colostrum, une substance grasse parfaitement adaptée aux premiers pas de notre système digestif. Certes, pendant la grossesse, nous avalions du liquide amniotique. Mais nous ne digérions rien. Avec cette première gorgée, nous avons mis en route un système essentiel : la digestion.
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 Lorsque nous sommes venus au monde, juste après avoir inspiré notre première bouffée d’air afin de déplier nos poumons inutilisés pendant notre vie intra-utérine, nous avons rapidement rampé vers le sein maternel. Notre instinct nous poussait vers la toute première nourriture. Ce n’était pas encore du lait qui coulait de ce biberon providentiel, mais du colostrum, une substance grasse parfaitement adaptée aux premiers pas de notre système digestif. Certes, pendant la grossesse, nous avalions du liquide amniotique. Mais nous ne digérions rien. Avec cette première gorgée, nous avons mis en route un système essentiel : la digestion.

Chaque jour, jusqu’à notre dernier, nous allons avaler des aliments solides et liquides. Chaque jour, notre système digestif va broyer, trier, disloquer, ranger, assimiler, éliminer... C’est ce travail incessant, effectué avec une ingéniosité rare, qui va permettre à notre corps de se régénérer, à nos organes de fonctionner, à nos glandes endocrines de sécréter, à notre cerveau de penser, à nos sens de percevoir... Car la moindre de nos cellules a besoin d’être nourrie en permanence pour mener à bien sa tâche.

Chaque fois que nous nous mettons à table, nous sommes mus avant tout par le besoin de satisfaire une pulsion, voire par l’attente d’un plaisir sensoriel. Nous oublions au passage que tout cela répond à un besoin physiologique primaire. Nous ne mangeons pas pour calmer notre faim, ni pour enchanter nos papilles. Nous mangeons pour qu’après le processus infiniment complexe de la digestion et de l’assimilation, notre organisme tout entier puisse bénéficier des différents « carburants » qui lui permettent de fonctionner. Glucides, acides gras, acides aminés, vitamines, minéraux... nous sont indispensables. Mère Nature les a cachés au creux des aliments et les a parés de plaisir, afin que nous n’oubliions jamais de « faire le plein ». Elle nous a dotés d’un système digestif extrêmement performant, afin que le moindre nutriment disponible puisse être utilisé par notre organisme.
Mais pour cela, encore faut-il « bien digérer » ! Et ce n’est pas toujours le cas, loin s’en faut. Comme tous les systèmes complexes, la digestion a des failles et des fragilités. Elle est sensible à la qualité des aliments que nous avalons, bien sûr, ainsi qu’à l’équilibre nutritionnel des repas. Elle subit aussi les effets négatifs du stress, de la sédentarité, de l’accumulation toxinique... L’heure est venue de faire un peu attention à elle.

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La faim : Le Signal initial
si nous n’avions pas faim, nous délaisserions probablement cette tâche quotidienne : manger. c’est trois fois par jour que nous devons faire une pause pour satisfaire ce besoin vital. nos lointains ancêtres, qui passaient le plus clair de leur temps à chercher de la nourriture, se seraient sans doute volontiers libérés de cette tâche encombrante si le besoin n’avait pas été aussi pressant. aujourd’hui, dans cette course permanente qui rythme nos journées, c’est encore un temps très précieux (bien que beaucoup moins long) que nous devons consacrer aux repas.

Alors imaginez pendant quelques instants un monde dans lequel nous ne serions pas périodiquement tiraillés par la faim, et où le fait de manger ne nous apporterait pas un grand plaisir. Il y a fort à parier que nous aurions souvent tendance à zapper les repas pour faire quelque chose de plus urgent. heureusement, notre cerveau, tenu au courant en temps (presque) réel des besoins de nos cellules, sonne régulièrement le gong pour nous convoquer à table. et c’est tant mieux ! La faim devient ainsi la toute première étape d’un processus qui aboutira, après la mastication, la digestion, l’assimilation et l’évacuation des déchets, à notre maintien en vie. rien que ça !
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Dr Philippe Maslo / Marie Borrel


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