NOTRE FOIE : UNE USINE À BILE

 
 Les 300 milliards de cellules hépatiques assument de multiples fonctions, dont l’une est essentielle à la digestion : elles fabriquent la bile. C’est un liquide jaune verdâtre, que le foie sécrète de manière continue à raison de 0,8 à 1 litre par jour. Elle est composée principalement d’eau, de sels biliaires, de lécithine, de cholestérol et de bilirubine*. Une moitié de cette production se déverse régulièrement dans le duodénum, entre la sortie de l’estomac et le début de l’intestin grêle. Le reste est récolté dans des petits canaux collecteurs qui se regroupent en tubes de plus en plus épais jusqu’à aboutir au canal cholédoque, puis au canal cystique, et enfin à la vésicule biliaire. C’est une petite poche de réserve où la bile se concentre en perdant une partie de son eau.

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Les 300 milliards de cellules hépatiques assument de multiples fonctions, dont l’une est essentielle à la digestion : elles fabriquent la bile. C’est un liquide jaune verdâtre, que le foie sécrète de manière continue à raison de 0,8 à 1 litre par jour. Elle est composée principalement d’eau, de sels biliaires, de lécithine, de cholestérol et de bilirubine*. Une moitié de cette production se déverse régulièrement dans le duodénum, entre la sortie de l’estomac et le début de l’intestin grêle. Le reste est récolté dans des petits canaux collecteurs qui se regroupent en tubes de plus en plus épais jusqu’à aboutir au canal cholédoque, puis au canal cystique, et enfin à la vésicule biliaire. C’est une petite poche de réserve où la bile se concentre en perdant une partie de son eau.

Lorsque le bol alimentaire, riche en acides gras, est expulsé hors de l’estomac, il entre en contact avec la paroi du duodénum. Cela déclenche la production de cholécystokinine, une substance qui provoque la vidange de la vésicule. La bile de réserve se déverse dans le duodénum pour favoriser la dégradation des matières grasses alimentaires (lipides). C’est le rôle principal de la bile : les sels biliaires et les enzymes qu’elle contient émulsionnent les minuscules gouttelettes de graisse, ce qui facilite leur digestion. Un rôle essentiel !

Dernière vertu de la bile : à la sortie de l’estomac, le bol alimentaire est très acide. Or, la bile est plutôt alcaline. Son irruption dans le duodénum permet de faire baisser le degré d’acidité avant l’entrée dans l’intestin. Lorsque le foie ne sécrète pas suffisamment de bile, ou lorsque celle-ci n’est pas déversée de manière assez régulière dans le tube digestif (au bon moment), la digestion se fait mal. L’assimilation des nutriments à travers les fines parois de l’intestin en pâtit aussi.

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LA VÉSICULE BILIAIRE : VRAIMENT INDISPENSABLE ?
Il arrive que, dans la bile, se forment de petites concrétions solides. Ce sont des cristaux couramment nommés « calculs biliaires ». En eux-mêmes, ils ne sont pas dangereux, du moins tant qu’ils sont plus petits que les canaux par lesquels ils sont censés s’écouler. Ces calculs « silencieux » représentent entre 80 et 90 % des cas.
Mais parfois, ces calculs grossissent et se bloquent dans le canal cholédoque ou dans le canal cystique, provoquant des douleurs très intenses. C’est la « colique hépatique », qui peut s’accompagner d’une infection locale.
Il existe de nombreux moyens d’en venir à bout : traitements antidouleur, anti-inflammatoires ou antibiotiques ; drainages médicamenteux ; pulvérisation au laser... Cependant, lorsque les crises sont violentes ou répétées, il ne reste qu’une solution : l’ablation de la vésicule. L’intervention chirurgicale consiste à supprimer cette petite poche, de manière à ce que la bile s’écoule en permanence dans le tube digestif.
Du coup, une question se pose : la vésicule biliaire est-elle indispensable ? Oui et non ! Les patients opérés vivent parfaitement sans vésicule biliaire, et cela ne perturbe pas leur digestion (passée une courte période de réadaptation digestive). En plus, de nombreuses espèces animales n’en ont pas. C’est le cas des chevaux, des oiseaux, des rats... Cela ne signifie pas qu’elle soit inutile pour autant. Notre corps ne fait rien sans raison...
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Marie Borrel
 
 


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