NOTRE FOIE : UNE CENTRALE D’ÉNERGIE


Lorsque vous vous sentez fatigué sans raison, vous ne vous dites probablement pas : « C’est mon foie ! » Pourtant, cet organe est impliqué dans la production et le stockage de l’énergie. Lorsqu’il ne peut plus faire correctement son travail, nous nous retrouvons flagadas sans vraiment savoir pourquoi.


Reprenons nos explications. À la fin de la digestion, les nutriments passent dans le sang à travers la paroi intestinale. Et rappelez-vous : la totalité de notre sang transite par notre foie toutes les 4 minutes environ. Il s’y débarrasse de certains déchets (voir plus loin, p. 25), mais aussi de certains nutriments dont le foie va s’occuper. C’est donc après la digestion que son action est cruciale, davantage qu’au cours de ce processus.

Dans un premier temps, il va s’occuper des glucides (les sucres). Chaque fois que nous ingérons un aliment glucidique, cela déclenche la production d’insuline par le pancréas. Cette hormone est essentielle car elle maintient la stabilité du taux de sucre dans le sang : trop peu, et nous risquons des vertiges, voire une syncope ; trop, et cela peut déboucher sur des pathologies graves, notamment cérébrales et oculaires.

L’insuline va donc « débarrasser » le sang d’une partie de ce sucre. Elle dispose pour cela de trois voies.
• La plus directe, c’est la distribution immédiate aux cellules. L’insuline déclenche la production d’enzymes qui vont aider les cellules à utiliser le glucose en le transformant directement en énergie utilisable.
• La deuxième voie est celle du stockage à long terme. L’insuline (encore elle) ordonne aux cellules graisseuses (les adipocytes) de se gonfler de graisses en vue de besoins futurs. Et qui est le maître d’œuvre de l’opération qui consiste à transformer du sucre (glucose) en graisse (triglycérides) ? C’est le foie !
• Reste une troisième voie, intermédiaire entre ces deux extrêmes (l’utilisation immédiate et le stockage à long terme), qui implique également le foie. Car l’insuline ordonne aussi à cet organe de retenir une partie du glucose qui n’a été ni utilisé par les cellules, ni remisé dans les adipocytes. Les molécules de sucre se lient alors les unes aux autres pour former le glycogène, un sucre de réserve rapidement disponible.

Lorsque vous courez pour attraper le bus, ou que vous vous mettez en tête de ranger la cave de fond en comble, votre organisme ne va pas puiser tout de suite dans les réserves graisseuses. Il répugne à se débarrasser de ses petites épargnes. Comme un écureuil qui veille jalousement sur son stock de noisettes, il va d’abord fonctionner avec la réserve de glycogène du foie.

Ainsi, non seulement cet organe intervient dans toutes les étapes de la production et de la répartition de notre énergie, mais c’est aussi notre petit coffre-fort personnel.

--------------------
24 HEURES SUR 24 !
C’est ce mécanisme qui permet à notre organisme de continuer à fonctionner entre deux repas. Songez : entre le dîner et le petit-déjeuner, nous passons entre 10 et 12 heures sans manger, voire davantage. Et pourtant, notre cœur continue à battre, nos poumons à se remplir et se vider, nos cellules à se reproduire, nos hormones à être sécrétées par nos glandes endocrines... Il en est de même au cours de la journée, entre deux repas, même si la durée est moins longue.
Sans notre foie et son travail incessant, nous ne disposerions pas de cette énergie permanente. Nous aurions alors le choix entre manger de très petites quantités toutes les heures (voire moins), ou... cesser de vivre !
--------------------

 
Marie Borrel
 
 


Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous 

 
Couverture de livre