Les réactions de l’adulte en présence de difficultés sensorielles de l'enfant

Deux éléments principaux viennent modifier les réactions du parent lorsque l’enfant a des difficultés sensorielles. Premièrement, il doit ajuster ses actions afin de respecter l’inconfort de l’enfant ou de favoriser son bien-être. Par exemple, si un parent tente de consoler son bambin qui présente une hypersensibilité tactile en le caressant, il est possible que l’enfant réagisse inversement à ce qui a été envisagé. Au lieu de procurer du réconfort, les caresses peuvent parfois provoquer une sensation désagréable, contribuant ainsi à augmenter le désarroi du bambin et, par le fait même, celui du parent. Devant cette situation, le parent doit développer des stratégies ou employer d’autres approches. Il peut être plus efficace de s’avancer vers l’enfant en fredonnant un air qu’il aime sans le toucher ou encore de tendre les bras et attendre qu’il s’approche de son plein gré pour recevoir l’accolade. Si l’enfant ne désire pas spontanément une stimulation particulière — dans ce cas-ci le toucher —, celle-ci n’a probablement pas un effet calmant et bénéfique pour lui.
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Deux éléments principaux viennent modifier les réactions du parent lorsque l’enfant a des difficultés sensorielles. Premièrement, il doit ajuster ses actions afin de respecter l’inconfort de l’enfant ou de favoriser son bien-être. Par exemple, si un parent tente de consoler son bambin qui présente une hypersensibilité tactile en le caressant, il est possible que l’enfant réagisse inversement à ce qui a été envisagé. Au lieu de procurer du réconfort, les caresses peuvent parfois provoquer une sensation désagréable, contribuant ainsi à augmenter le désarroi du bambin et, par le fait même, celui du parent. Devant cette situation, le parent doit développer des stratégies ou employer d’autres approches. Il peut être plus efficace de s’avancer vers l’enfant en fredonnant un air qu’il aime sans le toucher ou encore de tendre les bras et attendre qu’il s’approche de son plein gré pour recevoir l’accolade. Si l’enfant ne désire pas spontanément une stimulation particulière — dans ce cas-ci le toucher —, celle-ci n’a probablement pas un effet calmant et bénéfique pour lui.

Quelquefois, le fonctionnement de l’enfant qui a des particularités sensorielles peut être difficile à accepter et à comprendre, que ce soit à la maison ou à l’extérieur. Les stratégies proposées à ces enfants sortent fréquemment de l’ordinaire, c’est-à-dire du modèle « traditionnel » d’éducation parentale. Considérant cela, le parent doit se questionner sur ses pratiques éducatives afin de com- prendre pourquoi elles ne donnent pas l’effet escompté. Par exemple, un parent aimerait que son enfant participe aux réunions familiales. Or, celui-ci manifeste de l’hyper- sensibilité dans ces situations bruyantes et préfère rester en retrait avec un livre. Pour faciliter la participation de l’enfant à l’activité, le parent peut lui proposer de se mêler au groupe à quelques reprises, mais de s’isoler lorsqu’il en ressent le besoin. Même si la stratégie ne correspond pas aux valeurs familiales qui dictent que l’enfant doit être poli et rester avec les autres, le parent prend en compte ses particularités sensorielles et reconnaît que les courts moments passés en présence des autres sont déjà une belle réussite.

La deuxième raison qui complexifie la gestion des comportements associés à la modulation sensorielle est de nature sociale. En effet, les réactions et les commentaires des membres de l’entourage peuvent être difficiles à gérer pour le parent sur le plan émotionnel. Parfois, ils résultent d’une incompréhension et d’une méconnaissance des particularités sensorielles de l’enfant. Par exemple, s’il présente un plaisir sensoriel très fort à utiliser la balançoire, il est probable qu’il soit difficile pour lui d’arrêter cette activité. Il est possible qu’aller au parc en famille devienne un défi, car l’enfant pourra présenter des comportements inadaptés (cris, pleurs incessants, colères incontrôlables) au moment de l’interruption de l’activité plaisante. Une façon de calmer l’enfant dans cette situation est de lui donner un objet ou une collation qui le distrait, comme une balle sensorielle à manipuler ou quelques fruits séchés. Le comportement de l’enfant peut alors être interprété par les personnes présentes au parc comme un caprice et le geste de réconfort comme un encouragement. L’enfant peut aussi être perçu comme mal éduqué. Le parent doit souvent faire face à des regards réprobateurs et à des réflexions sur sa façon d’éduquer son enfant. Cette impression d’être jugé sur son rôle éducatif est difficile à accepter.

 

   Myriam Chrétien-Vincent, Sylvie Tétreault et Emmanuelle Rossini-Drecq

 

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