Les étapes du mécanisme de psychosomatisation chez un individu

Pour bien comprendre ce mécanisme, plusieurs étapes d’analyse sont à considérer. Elles sont au nombre de cinq, chacune d’elles jouant un rôle dans la bonne régulation des interactions entre les émotions et le corps.
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Pour bien comprendre ce mécanisme, plusieurs étapes d’analyse sont à considérer. Elles sont au nombre de cinq, chacune d’elles jouant un rôle dans la bonne régulation des interactions entre les émotions et le corps.

1- Étape des émotions
Il faut tout d’abord partir du principe que tout individu, homme ou femme, adulte ou enfant, ressent à tous les moments de sa vie des émotions qui lui sont propres.

Ces émotions d’ordre psychologique et purement subjectives peuvent être ressenties de façon positive autant que négative, être agréables ou désagréables et procurer, suivant le cas, des plaisirs ou des frustrations.

En termes plus scientifiques, nous dirons que ces émotions agissent comme un stimulus : c’est-à-dire que le sujet ressent une excitation simple et brève susceptible de provoquer chez lui une réaction.

2- Étape du décodage mental
À partir du moment où un individu a ressenti une émotion (c’est-à-dire qu’il a reçu un stimulus), il va la décoder, le but étant de définir cette émotion et de la classer dans telle ou telle catégorie selon des critères psychologiques qui sont propres à chaque individu.

Une première classification immédiate et spontanée va répartir ces émotions en fonction de la notion simple du bon ou du mauvais, du positif ou du négatif, du satisfaisant ou du frustrant, etc.
Une deuxième classification qui s’effectue après un certain temps, suivant un processus tout aussi automatique, va répartir ces émotions de façon plus ordonnée dans des sous-catégories. Par exemple, dans le domaine du négatif, il pourrait y avoir les nuances suivantes : angoisse, peur, colère, critique, jugement, autorité, etc. Dans le domaine du positif, il pourrait y avoir les nuances suivantes : agrément, joie, gaieté, créativité, enthousiasme, etc.

Tout ce processus de décodage des émotions vécues par le sujet passe pour ainsi dire au travers d’une analyse mentale à la fois consciente et inconsciente, objective et subjective, et le résultat qui en découlera sera propre à chacun. Ce qui veut dire que, même s’il existe des tendances pour l’ensemble des humains à vivre telles ou telles situations ou événements émotionnels de la même façon, il peut néanmoins y avoir des différences dans le décodage qui en sera fait. Ce décodage et cette classification seront donc spécifiques à chaque individu, et ce, pour chaque émotion vécue.

Ces différences de décodage peuvent être importantes suivant les personnes. Elles vont s’élaborer en fonction de la structure psychologique de l’individu en question.
Il faut donc noter à ce propos que si le sujet présente des troubles psychopathologiques tels qu’une névrose ou une maladie mentale grave comme la psychose, cela va sans aucun doute altérer sa perception émotionnelle.

3- Étape du message
Nous venons donc de constater lors de la présentation des deux étapes précédentes qu’à chaque émotion correspond un stimulus et qu’après le décodage de celle-ci, ce stimulus va lui-même devenir spécifique car représentatif de cette émotion.

À partir de ce moment précis, il va y avoir un échange entre le mental, qui peut alors être considéré comme un émetteur, et le reste du corps physique qui va, quant à lui, être considéré comme le récepteur. Le stimulus spécifique qui a été ressenti lors d’une émotion d’origine extérieure ou même intérieure à l’individu devient un message qui est envoyé depuis son lieu de création qu’est le mental vers le corps physique ou organique.

4- Étape du récepteur
Ce qu’il faut maintenant considérer, c’est que ce message ne va pas n’importe où au niveau du corps. Ainsi, comme nous le savons déjà, les émotions perçues par le mental vont être décodées et classées en catégories et en sous-catégories. Prenons pour exemple une frustration d’ordre général et disons que le stimulus qui lui correspond va être décodé et classé dans la catégorie « A ». Cela va donner lieu à un message de type « A », qui ne va pas aller n’importe où dans le corps organique de la personne, mais va se rendre à une place « A » dé nie à l’avance, c’est-à-dire un organe de type « A » : c’est le récepteur qui recevra les stimulus spécifiques provenant d’émotions classées dans la catégorie des frustrations nommée « A » pour la circonstance.

De même, les émotions décodées et classées dans la catégorie « B » produiront un message « B » et iront à la place « B », et ainsi de suite.

5- Étape de la réaction
Une fois que le message envoyé par l’émetteur (mental) est arrivé à la place qui lui revient et qu’il est, pour ainsi dire, reçu par le récepteur (organe), il va y avoir une réaction de l’organe ou de la partie du corps qui le reçoit.
Cette réaction peut prendre des formes diverses qui peuvent être considérées comme normales ou anormales suivant le cas.

 
Dr Gérard Carpentier

 

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