Le Syndicat National des Dermatologues Vénéréologues tire la sonnette d’alarme sur les injections sauvages



Face à une augmentation exponentielle des cas de nécroses /thromboses, amputations de
nez et de lèvres - autant de dégâts dramatiques faisant suite à des actes de médecine
esthétique pratiqués par des non médecins, la communauté dermatologique, soutenue par
les chirurgiens esthétiques, alerte les autorités sanitaires sur ce fléau.

La démocratisation des actes, combinée à l’effet de communication massive liée aux
réseaux sociaux, génère une augmentation des pratiques esthétiques auprès de publics non
avertis et mal informés par des non médecins se servant des réseaux sociaux pour attirer la
population.

Or l’acide hyaluronique est un produit injectable qui appelle à des règles de sécurité
sanitaire et d’asepsie strictes et qui ne doit être utilisé que par des médecins formés et
diplômés.

Ces produits sont vendus sans contrôle profitant d’un vide juridique concernant la législation
des dispositifs médicaux interdisant l’utilisation mais pas la vente de ces produits. Ils sont
régis par l’annexe 16 du règlement européen des DM qui imposent aux opérateurs de vérifier
la traçabilité et de contrôler la distribution. L’interprétation, voire la modification de la
législation européenne est urgente pour l’ensemble des dispositifs médicaux pour éviter ces
dérives concernant l’utilisation de l’ensemble de ces dispositifs.

Pour le Dr. Luc Sulimovic président du Syndicat des dermatologues-Vénéréologues « il y a
une grande urgence à prendre à bras le corps le problème par des actions en justice,
des enquêtes de police pour identifier les ateliers clandestins via notamment la
DGCCRF ; à travailler en collaboration avec le secteur du dispositif médical pour que
les bonnes pratiques soient amenées par les fabricants. Les dermatologues et les
chirurgiens plasticiens, qui déplorent ces accidents terribles, demandent que les
pouvoirs publics prennent réellement en charge ces dérives de pratiques réservées au
corps médical, et s’assurent d’un encadrement plus strict de la vente et de l’utilisation
des dispositifs médicaux.

Les autorités doivent poursuivre leurs efforts pour responsabiliser la population par
des campagnes de communication régulières. Il ajoute : « Nous demandons, que
cette mobilisation collective soit menée rapidement et concomitamment par tous et
sans doute à l’échelle européenne. C’est une urgence sanitaire ».